Soma : A machine for Robots.

Sans Spoilers

J'ai toujours adoré les survival-horror, j'ai grandi avec des jeux tels que Silent Hill , Resident Evil et même (au tout début) Alone in the dark. Ce genre représente pour moi ce que le jeu vidéo peut produire de meilleur : réussir à immerger le joueur dans une ambiance viscérale qui ne le lâchera pas une seule fois pendant toute sa partie.

C'est pour ces raisons que j'ai toujours suivi de très près les productions de Frictionnal Games, petit studio qui a su conserver une petite place dans le coeur des joueurs fan du genre. Je ne suis pas près d'oublier les nombreux moments de flippe que j'ai pu ressentir devant Penumbra et Amnésia : The Dark Descent. Mais aussi je ne pourrai pas cacher l'incommensurable déception ressentie devant A machine for Pigs, la volonté du studio ,qui s'était même allié avec The Chinese Room(studio à l'origine du fabuleux Dear Esther), de vouloir apporter une narration importante à l'oeuvre était des plus louables mais le résultat final n'était juste clairement pas à la hauteur des attentes.

Les premiers trailers de SOMA me faisaient plus peur qu'autre chose, ma frayeur était d'avoir un Amnésia avec un skin Bioshock, c'est à dire de faire face à un gameplay qui n'aurait toujours pas évolué. Et pourtant, après avoir fini le jeu je dois bien reconnaître que le gameplay n'a non seulement pas évolué mais a carrément été simplifié par rapport à des jeux comme Amnésia ou Penumbra. En effet, votre lampe torche, en plus d'être inutile, a une batterie illimitée, et les énigmes sont beaucoup moins tordues. De plus, le gameplay se résume toujours à se cacher et à fuir des monstres au Q.I de Pull-Over (même 20 cm devant eux, ils ne vous voient pas). Bien-sûr, on peut noter qu'il y a plusieurs monstres dans le soft avec chacun ses spécificités et différences d'approches, mais c'est un ajout extrêmement mineur dans la jouabilité. Alors pourquoi est-ce que j'ai collé un 8 à ce jeu ? Réponse plus bas.

Quand je joue à un jeu principalement axé sur le solo, je ne demande qu'une chose : une ligne narrative qui me pousserait à poursuivre mon aventure. C'est avec ce genre de critères que j'ai pu finir des jeux absolument dégueulasses à jouer tels que Deadly Premonitions, un jeu au gameplay absolument foireux et aux graphismes juste inacceptables qui possède une histoire magistralement bien orchestrée. Sur ce point SOMA n'est pas qu'une réussite, c'est un chef-d'oeuvre. L'histoire du jeu n'est pas seulement une réflexion intelligente et pertinente sur le transhumanisme, c'est aussi un questionnement continuel que le jeu fait auprès du joueur sur la notion d'être et d'humanité. En plus de proposer une intrigue très intéressante dont l'intérêt se voit dupliqué par la recherche de divers documents vous en expliquant davantage sur l'univers de SOMA ( beaucoup moins barbant que dans un Amnésia), le jeu vous plante une ambiance oppressante qui ne vous lâchera pas d'une seule semelle pendant toute votre partie. On est tenu en haleine pendant la petite dizaine d'heures que dure le jeu ( ce qui est tout à fait honnête pour le prix ) à la recherche de la réponse à notre question principale : pourquoi Simon Jarret se retrouve dans des bases sous-marines ?
Sachez juste que la réponse à cette question est des plus cohérentes et intéressantes.

Ce jeu est juste le plus ambitieux et le plus mature du studio qui met en place un parfait équilibre entre gameplay et narration, là où A machine for Pigs était trop court et dirigiste et où The Dark Descent possédait une histoire plus que moyenne. Ce SOMA possède une véritable portée morale qui ne vous lâchera pas, et ce même après avoir vu la fin ( une des meilleures fin à laquelle j'ai pu assister dans un jeu-vidéo). Malgré le fait que le gameplay soit plutôt simpliste et peu novateur, il restera assez efficace pour donner l'envie de poursuivre le jeu jusqu'à la magnifique conclusion.

A tout cela, on peut rajouter un Sound-Design FA-BU-LEUX, avec un casque dans les oreilles, le jeu est saisissant de bout en bout, que ce soit au niveau au niveau des divers bruitages et de la musique, le jeu dispose d'une ambiance sonore maîtrisée comme jamais dans un jeu-vidéo.

SOMA est un de ces grands jeux qui hantera toujours une partie de votre esprit, comme l'avait fait un certain Silent Hill 2 en 2002 car si l'accumulation d' événements, de souvenirs et d'interactions sociales est bien ce qui construit un homme et son humanité, SOMA représente probablement une partie de vous-mêmes.