Sly Raccoon
7.4
Sly Raccoon

Jeu de Sucker Punch et Sony Interactive Entertainment (2002PlayStation 2)

C’est enfin au tour de Sly Raccoon, troisième et dernier élément de ce que je surnomme sobrement la "Sainte Trinité Plateformique Sonycienne de la PS2" (avec Jak & Daxter et Ratchet & Clank), de passer sous la critique de ma modeste plume. Un jeu qui avait d’autant plus de chances de me plaire qu’il combine deux de mes genres préférés, à savoir la plateforme et l’infiltration… Sly Raccoon possède en outre un scénario assez poussé pour un jeu de plateforme de l’époque, qui s’affranchit du sempiternel sauvetage de princesse / monde / galaxie / whatever pour proposer une quête plus intimiste, sur fond de vengeance personnelle…mais qui reste globalement très légère et profondément cartoonesque.


Sly Cooper, avec sa dégaine de gentleman-cambrioleur du début du XXe siècle, est issu d’une longue lignée de larrons-voleurs ayant élevé le larcin au rang d’art, et qui a consigné tout le savoir acquis au fil du temps dans une encyclopédie, le Volus Ratonus, qui se transmet de générations en générations. S’attaquant principalement aux autres voleurs, ce code de conduite s’est finalement retourné contre eux il y a 10 ans, lorsque de puissants malfrats, les Cinq Maléfiques, se sont associés pour dérober le précieux sésame ; tuant au passage les parents de Sly, ils s’emparèrent du trésor familial et le partagèrent en cinq parties égales avant de repartir chacun de leur côté…


Grandissant à l’orphelinat, Sly se lia d’amitié avec deux autres pensionnaires de l’établissement, Bentley (expert informatique) et Murray (pilote chevronné et mr. muscles de service), et tous trois se jurèrent de retrouver le Volus Ratonus et restaurer l’honneur de la famille Cooper. Sitôt l’orphelinat quitté, ils se firent rapidement un nom parmi les voleurs, mais attirèrent du même coup l’attention d’Interpol et notamment la charmante inspectrice Carmelita Fox. Et c’est justement en "empruntant" certains de ses dossiers confidentiels que le trio découvrit à la fois l’identité et la localisation de chacun des Cinq Maléfiques…


On le remarque dès les premières minutes de jeu, Sly Raccoon est un jeu peaufiné avec amour, que ce soit son cel-shading léché (qui vieillit bien), ses animations travaillées, ou encore le soin accordé aux bruitages (comme les bruits de pas lors des phases de discrétion :p) et à l’ambiance de chaque lieu visité (pays de Galles, Texas, Chine, les marais…). Avec la possibilité d’inverser l’axe de rotation de la caméra, c’eût été presque parfait (je chipote un peu là, car on s’y fait vite). Le jeu a de plus la bonne idée de ne pas enchaîner basiquement les niveaux les uns à la suite des autres, mais de proposer de véritables mini-maps dans lesquelles on parcourt les niveaux dans l’ordre qu’on veut…ou presque. En fait, chaque hub est divisé en deux parties, la deuxième étant vérrouillée par des clés (généralement 3) que l’on récupère à la fin de chaque niveau bouclé. Mais les niveaux de chaque zone sont accessibles dans n’importe quel ordre…


Sly, malgré son nom, n’est pas vraiment un rambo. S’il se défend pas mal avec son… sa… allez, on va appeler ça une canne crochetée, il est souvent plus préférable d’emprunter quelques chemins de traverse, mettant en avant l’aspect infiltration du soft. Sly a en effet hérité de la lignée Cooper la capacité à "flairer les bonnes opportunités" (dixit Bentley), traduite à l’écran par une traînée d’étoiles bleutées indiquant les endroits où il est possible de se suspendre, de longer une corniche, d’escalader tuyaux et poteaux, de se planquer dans un tonneau ou derrière un élément du décor… C’est d’autant plus primordial que chaque maître des lieux protège férocement son QG, avec de nombreux hommes de mains montant la garde, mais également tout un système de sécurité (détecteurs de mouvements, projecteurs…), qui sonnent l’alerte lorsqu’ils nous repèrent une fois, et nous atomisent la tronche s’ils nous repèrent une seconde fois…


Heureusement, Sly est aussi agile que discret. Si sa panoplie de mouvements est relativement restreinte au début, il pourra l’étoffer en récupérant toutes les bouteilles d’indices disséminées un peu partout dans la plupart des niveaux (20, 30 ou 40 selon leur taille), lesquelles donneront accès à des coffres renfermant des pages du Volus Ratonus, qui débloqueront de nouvelles techniques comme le double-saut, le coup plongeant, la roulade ou l’invisibilité (overcheatée, mais intervenant heureusement très tard dans le jeu), lui permettant de franchir "aisément" tous les obstacles. Je mets des guillemets car si ce Sly premier du nom n’est finalement pas extrêmement dur, il reste un jeu "à l’ancienne", avec compteur de vies (les perdre toutes nous renvoie au début du chapitre) et où une touche signifie la mort, enfin, sauf si on récupère un fer à cheval qui nous prémunit d’un coup…


Notons enfin que Sly Raccoon semble vouloir bannir de son vocabulaire le mot redondance, en multipliant les gameplays différents, qui mettront notamment en scène Murray (faut bien qu’il serve à quelque chose à un moment c’ui-là!). Et contrairement à un Ratchet & Clank et ses combats en arène par exemple, ce sont de véritables niveaux à part entière et non des challenges annexes optionnels, ce qui explique d’ailleurs sans doute leur difficulté relativement restreinte. On y trouvera donc pêle-mêle du shmup, du fixed shooter, de la course, un simili-pac-man…et même un combat de boss version jeu de rythme ! Une grande diversité qui ne quittera jamais la série, qui s’accentuera même en donnant la possibilité d’incarner de nombreux personnages en plus de Sly…


Alors certes, tout n’est pas parfait. On pourra lui reprocher sa relative faible durée de vie, toutefois compensée par un excellent rythme, ou encore une VF pas rédhibitoire mais pas géniale non plus (allez savoir pourquoi, mais le "surjeu" du doubleur de Bentley me fait curieusement penser à Julien Chièze, toujours prompt à s’extasier de tout quel que soit sujet… #monsieuroptimisme :p). Pour ma part, mon principal regret (parler de défaut serait un poil exagéré) serait que la composante vol soit finalement assez peu mise en avant. Ce qui sera rectifié avec brio dès le deuxième épisode…

Wyzargo
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le 30 juin 2018

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