Shin Megami Tensei V
7.6
Shin Megami Tensei V

Jeu de Atlus et Nintendo (2021Nintendo Switch)

Shin Megami Tensei V. Si vous lisez cette critique, pas la peine de vous présenter Atlus et sa série principale Shin Megami Tensei, qui s’est déclinée en Persona et pleins d’autres spin-off à gogo. Rien ne vaut l’original, comme le dit l’adage, et ce SMT V le prouve bien.


C’est à mon sens le meilleur jeu d’atlus proposé jusqu’à présent ( et accessoirement le premier de la série que je termine). Pourquoi ? C’est simple. Primauté au gameplay. Là où la série Persona, dont j’avais beaucoup apprécié le 4 Golden, s’égare trop dans le visual novel et s’étire trop en longueur ( j’ai laché le 5 après plus de 80 heures de jeu, par lassitude), SMT va à l’essentiel. L’histoire est en retrait, le gameplay est en avant. 50 heures suffisent pour voir le bout de l’aventure, et j’ai trouvé ça excellent.


SMT V s’ouvre sur une cinématique, avec un lycéen androgyne de Tokyo qui se ballade dans un hall de transport, parcouru par de milliers de personnes sans visage, le jeu économisant des bouts de chandelle techniquement ( qui cependant réussit très bien à se raccorder à l’atmosphère dépressive et lourde du jeu). Ce lycéen que vous incarnez va se retrouver projeté dans le monde réel qui a été détruit lors d’un affrontement entre les anges et les démons des siècles avant, le tokyo dans lequel il vit n’est qu’une projection de l’ancien monde qui subsiste grâce au créateur, qui est mort suite à l’attaque de l’ange déchu Lucifer. Votre rôle, après avoir fusionné avec un être étrange, le proto maudit, est de devenir un Nahobinho, une sorte de demi-dieu issu de la fusion entre un être humain et un être divin, pour refaçonner ce monde, un peu comme dans SMT 3.


Vous allez avancer dans un monde ouvert, enchainer les combats, qui s’appuient toujours sur le système de weakness et de tours qu’on peut gagner ou perdre, je ne vous apprend rien. Qu’est-ce qui est fondamentalement différent dans cet opus ? D’abord sa technique est probablement la plus aboutie de l’ensemble des SMT, même si oui le jeu est pas très beau sous unreal engine 4, il compense via sa direction artistique. Le monde ouvert,inspiré des principes d’un Xenoblade, est intéressant à explorer car rempli d’objets, de quêtes, de créatures à trouver qui vont vous permettre de personnaliser votre nahobinho et votre équipe de démons/anges recrutés ou fusionnés.


Ce qui est surtout très appréciable, c’est que malgré sa difficulté toujours aussi exigeante, le jeu est devenu plus grand public, et notamment sur un point, c’est son optimisation. Le jeu offre de nombreuses possibilités de moins farmer, de booster son personnage plus rapidement, ll faudra simplement explorer ( certaines statues à trouver ou des grimoires ) et faire des quêtes. C’était toujours un plaisir de gérer son équipe, de fusionner les démons, d’adapter en permanence son personnage pour battre les boss au mieux.


Côté négatif, il y a toujours cet effet aléatoire de la difficulté, parfois le jeu décide que ça passe et des fois non. Certains donjons sont un peu décevants, je pense au dernier donjon, sans être mauvais, je m’attendais peut-être à un peu mieux et avec un meilleur boss de fin ( il change en fonction des choix que vous prenez dans le jeu).


Pour finir, l’OST est très réussie ( j’adore le thème du village des fées ) ainsi que le sound design des ennemis. C’est clairement pas une musique que l’on retrouve souvent dans les jeux vidéos, ça a le mérite d’offrir quelque chose d’un peu différent.


En résume SMT V, c’est le meilleur JRPG switch de 2021 qui envoie Bravely Default 2 dans les cordes. S’il ne détrône mon Goty Tales of Arise, le jeu, exclusivité édité par Sega, réussit à se rendre plus accessible au grand public et ça marche, le jeu s’est vendu à plus de 1 000 000 d’exemplaires. Il manque quelques petites choses pour le classer dans la partie chef d’œuvre, peut-être son scénario moins dark que le 3, des donjons toujours aussi peu inventifs, malgré des efforts faits ou une difficulté un peu aléatoire. Il n’empêche c’est un solide challenger des deux premiers xenoblade dans le genre JRPG en monde ouvert sur cette console.

SpiderVelvet
8
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le 2 mai 2022

Critique lue 117 fois

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