RoboCop: Rogue City
6.9
RoboCop: Rogue City

Jeu de Teyon et Nacon (2023PC)

Après nous avoir concocté un superbe Terminator : Resistance en 2019, le studio polonais Teyon remet le couvert avec cette fois-ci la bonne vieille licence Robocop de notre enfance !


Ce qui est génial avec se studio, c’est qu’ils respectent avec passion nos films d’action cultes des années 80/90 (contrairement au cinéma qui fait toujours de la grosse merde) tout en y ajoutant leur petite touche, leur propre style. Que ce soit à travers l’extension des univers, de nouvelles galeries de personnages, du nouveau scénario, c’est fait avec humilité et avec respect pour les œuvres originales.


Robocop : Rogue City fait l’impasse sur l’immonde Robocop 3 et donne suite aux évènements du premier (culte) et deuxième (un peu moins culte) film.

L’univers et les personnages sont bien respectés, notre robot préféré bénéficie d’une très belle modélisation fidèle à celui des premiers films, et on reconnaît parfaitement les visages des acteurs Peter Weller (qui prête même sa voix), d’Anne Lewis (Nancy Allen), du président de l’OCP ( Dan O'Herlihy), du sergent Reed (Robert DoQui) ou encore du maire Marvin Kuzac (Willard E. Pugh) issu de Robocop 2.

Le jeu se permet d’étoffer cette galerie d’acteur avec des personnages secondaires plutôt intéressants : La délicieuse psychologue Olivia Blanche, un grand méchant du nom d’Wendell Antonowski (qui prétend être l’un des frères des membres du gang qui a assassiné Murphy, et dont le physique est la copie quasi conforme d’Hans Gruber, le grand méchant du premier Die Hard), Max Becker un employé véreux de l’OCP, Pickles un sans-abri ancien drogué au Nuke (la drogue de Robocop 2) qui deviendra l’un de nos informateurs, le rookie Ulysses Washington avec qui on se liera d’amitié, la journaliste Samantha Ortiz qui cherchera a faire tomber l’OCP, ainsi que le chef de gang des motards Spike et bien d’autres encore…

Teyon semble avoir un certain savoir-faire concernant l’écriture de personnages qui s’intègre très bien dans l’univers des films.


Le design général quant à lui est tellement fidèle qu’il y a certains passages ou on a l’impression de "jouer dans le film" : Le commissariat, les bureaux de l’OCP, la fameuse salle d’arcade de Robocop 2, l’emblématique aciérie du 1 etc.

Tout est modélisé avec soin, et respecte à la lettre la charte esthétique des premiers films. Développé sur le très gourmand moteur UE5, le rendu visuel est cependant vraiment saisissant, malgré le budget certainement rachitique pour un jeu de cet ampleur, et son optimisation à la rue (en tous cas pour les cartes graphiques en dessous de la gamme RTX).


En ce qui concerne le gameplay, Rogue City va un peu à l’encontre de tout ce qui se fait en ce moment en matière de FPS. En effet, Robocop est un tank qui se déplace très lentement, et se prendre des rafales de balles à tout bout de champs est tout à fait normal dans ce jeu. En contrepartie, notre magnifique robot-flic étincellant possède son célèbre Auto-9 qui fera évidemment des dégâts énormes sur les ennemis, avec ses rafales de 3 coups pour se débarrasser très rapidement de la masse de loubards qui va s’en prendre à nous, ainsi qu’un gros coup de poing dévastateur et une choppe très amusante. Sans oublier quelques skills qu’on pourra débloquer comme un bouclier temporaire, un dash avant, une onde de choc, un ralenti, des balles qui ricochent contre certains murs etc.

Il sera aussi possible de ramasser de nombreuses armes intéressantes (fusil auto, sniper, lance-grenades etc.) avec des rechargements réalistes et un feedback plutôt bon.

Intéressant de noter que l'on peut faire évoluer notre Auto-9 grâce à la récolte de puces, qui permettra de faire des dégâts encore plus importants, dont un mode gore qui va amplifier la violence des impacts de balles. Comme pour les deux premiers films, Rogue City ne lésine pas sur l'hyper violence, et ça c'est bon.


Sous son aspect fusillades très bourrines et sangantes, Rogue City alterne avec des moments d’enquête assez cocasses qui vont poser l’ambiance. Il existe en effet une multitude de quêtes annexes très sympathiques et intéressantes, qui vont étoffer l’univers et enrichir le scénario principal avec des personnages vraiment marrants à rencontrer.

Avec un rythme et des allures rappelant la saga Shenmue ou un jeu Telltale, il est parfois question de faire des choix qui vont légèrement impacter le devenir de certains personnages secondaires, ou bien de fouiller des lieux de crime à la recherche d’indices que l’on devra scanner. Il est même possible de spécialiser ses skills dans ce domaine plutôt que dans celui des combats, pour obtenir d’avantage de preuves, d’indices, ou débloquer de nouvelles boites de dialogues (hé oui on peut se faire un Robocop qui va faire dans le social, clin d’œil au 2ème film sûrement).

Autre truc génial, on peut faire respecter la loi de façon ultra rigide : coller des contraventions aux bagnoles mal garées dans la rue, distribuer des amendes aux ivrognes de la voie publique... C'est très con mais ça renforce un peu plus l'immersion et ce n'est jamais envahissant.


En ce qui concerne l’ambiance sonore, c’est un régal avec l’utilisation des superbes thèmes originaux de Basil Poledouris et des bruitages excellents. On notera quelques bugs sonores cependant, mais rien de bien grave.


Malgré quelques défauts assez embêtants (rigidité des personnages, frame rate instable, quelques plantages ingame…) Robocop: Rogue City tient bel et bien ses promesses, à savoir faire un jeu type FPS assez bourrin et sanglant, mais avec ses particularités bien à lui, des passages posés façon jeu d’aventure, et un scénario riche et bien travaillé. Le jeu tire peut-être un chouïa en longueur vers la fin, mais les affrontements avec l’ED-209 par exemple sont assez mémorables et pas mal de passages sont réellement excellents.


Teyon nous avait prouvé il y a quelques années avec le génial Terminator : Resistance qu’ils savaient pondre de bons jeux, authentiques, intéressants et avec beaucoup de personnalité. Malgré des imprécisions d’ordre purement techniques, ce Robocop : Rogue City enfonce le clou, et j’ai hâte de savoir ce que les développeurs polonais nous réservent, suite au succès notable de ce dernier. Avec un peu plus de budget et de savoir-faire, ils pourraient sans doute encore piocher dans nos bonnes vieilles licences des années 80/90 pour en ressortir d’autres très bons jeux (Die Hard, Total Recall, Blade Runner, Lethal Weapon, qui sait ?).


En attendant on est en 2023, et on a un putain de jeu Robocop, amusant, sanglant, intrigant, joli, bien fichu (malgré les bugs et plantages), et qui respecte merveilleusement l’esprit des premiers films, et ça c’est beau. En fait c'est tellement surréaliste, que je pourrais presque en pleurer.

Addryu
8
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le 18 déc. 2023

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