Graphiquement c’est une dinguerie, comme disent les jeunes. Que dis-je une dinguerie... un Banger !

Enfin ça ce que j'aurais dit s'il était sorti il y’a 10 ans.

Rise of the Rōnin est donc sorti en 2024 avec des graphismes de PS4. Et encore ça c’est en mode “graphismes” car en mode “performance”, la résolution elle, est de PS3. Mais y’a aussi le mode “Raytracing” qui lui en revanche nous offrira une résolution de PS3 en 30 FPS mais avec du Raytracing ! Encore une fois la plateforme n’aide pas (voir ma critique sur FF7 Rebirth) et il faudra encore attendre le portage PC pour avoir le mode 3 en 1 (Graphismes+Performances+Raytracing), et évidemment j’ai encore une fois été impatient et l’ai acheté sur cette plateforme vieillissante qu’est la PS5 (je n'apprendrais jamais de mes erreurs). Un conseil jouez-y en mode “graphismes” car, contrairement à celui de FF7, il offre au moins 10 FPS de plus, ça devient du coup presque acceptable, là ou pour Rebirth je l'appelais "le mode stroboscopique”. Mais en vrai je ne pense pas que tous les jeux récents devraient forcément avoir une qualité graphique irréprochable tant que le reste des aspects vidéo ludiques sont bons... Qu’en est-il alors ?

En résumé la technique en général est quelque peu aux fraises. A commencer par les animations qui sont datées. Par exemple le regard de votre personnage reste fixe, droit devant, en tout temps. Jamais il ne regardera ce qu'il y a autour de lui quand vous vous déplacez, ni jamais regarder les PNJ dans les yeux (hors cinématiques bien sûr). Les expressions des personnages sont… inexistantes. Les PNJ figurants se transforment carrément en statues de cire lorsqu’ils te parlent. Seuls les animations de combats sont travaillées, tout le budget à dû y passer. Il devait en manquer d'ailleurs pour travailler sur la physique du jeu, qui est... comment dire... aléatoire. Il y'a de grande chance qu'en frôlant une caisse en bois, celle ci parte en poussière. D'ailleurs tout le mobilier des habitations valdingue dans ton sillage. Heureusement que ça n'émeut jamais les propriétaires, sinon on finirait vite banni de toutes les villes du Japon... Un point de moins pour l'immersion. Par la suite plus tu avances dans le jeu et plus tu te poses des question existentielles, du style : Pourquoi ne peut-on pas trotter avec son cheval ? Pourquoi passe-t-il de la marche au pas, au galop ? (...selon l’intensité mise sur le joystick et passera au triple galop en appuyant sur la touche de sprint). Du coup les traversées de villes et villages à dos de cheval sont soit lentes soit débilement rapides. D'ailleurs on retrouve le même souci avec notre personnage. Ici c'est le RP qui en prend un coup.

Mais tout ça jusqu’à maintenant reste acceptable. Le plus gros point noir concerne l’IA. C’est bien simple elle n’existe pas. Le pathfinding est le pire de ces 5 dernières années. Les ennemis ne sont, la plupart du temps, pas capables de contourner les obstacles qui se trouve entre eux et toi et restent souvent bloqués dessus. Tu n’as plus qu’à sortir le fusil et leur coller une balle entre les deux yeux. Dans l’éventualité où tu te ferais un peu trop malmener et que tu sens que ta fin est proche, pas de panique, parcours 20 mètres pour sortir de leur zone d’agro et ils auront déjà oublié que tu existes. Quant à l'infiltration, elle est complètement pétée, les ennemis sont tous globalement sourd et malvoyant. J’ai un peu de peine pour eux en vrai, ce n’est pas drôle d’être handicapé, surtout quand tu bosses dans le crime organisé... Et concernant tes alliés ce n’est pas mieux, pas plus tard qu’hier j’en ai surpris un à donner des coups de katana sur un mur. La raison ? Il y’avait un ennemi dans la pièce d’à côté... J'ai failli l'achever. (L'allié... pas l'ennemi.)

Concernant l’histoire, elle n’est pas incroyable mais elle fait le taf. Le plus gros problème c’est la narration, ce n'est qu'un enchaînement de trames épisodiques reliées par un fil rouge. Peu de surprises ni de coups de théâtre, pas de choix moraux ni de dialogues qui influenceraient l'histoire d'une quelconque manière. Cela dit je n’ai jamais joué à un RPG Japonais qui propose une vraie bonne narration (mais ça doit exister, surement, qui sait...). Le souci c’est surtout que rien n’est fait, dans l’écriture, pour réussir à s’attacher aux personnages. pourtant c’est la base de toute immersion dans un RPG, s’attacher aux personnages, c’est le minimum. Mais là j’ai essayé tant bien que mal, j’ai un peu réussi en me forçant au bout d’un moment, mais... On n'est clairement pas aidé...

La Direction Artistique, quant à elle, est vraiment sympa mais forcément la qualité des graphismes ne lui rend pas honneur. Tout le monde aime le Japon féodal (un gros coup de coeur pour la ville de Kyoto version 19ème siècle), d'autant qu'ici le jeu se passe à sa toute fin ce qui donne un amalgame plutôt sympathique entre tradition et modernité (enfin j'ai réussi à le placer). D'ailleurs si l'intrigue du jeu s'était passé quelques années plus tôt dans le passé, la team ninja n'aurait jamais pu y intégrer les traditionnelles quêtes à base d'appareil photo que tous les RPG japonais se doivent d'avoir (à priori). Sinon la BO est plutôt bonne, que dire, ce sont des musiques traditionnelles japonaises un peu modernisée, donc c’est plutôt bien à propos (C'est sûr que s'ils nous avaient mis de l'Eurodance ça aurait été un peu moins à propos). Enfin les combats quant à eux, c’est du Team Ninja, on aime ou on n'aime pas. Perso je les trouvent sympa une fois maîtrisés, mais je ne suis pas un grand fan des combats à base de perfect parry. Je peux y arriver en mobilisant toute ma concentration mais je n’en ai juste pas envie, ça ne m’amuse pas. Je joue aux jeux-vidéos après le boulot pour me détendre, pas pour me stresser encore plus. Heureusement Rise of the Rōnin n’est pas un Souls, il est donc très permissif. De ce fait, si tu veux sortir l’arc au milieu d’un combat un peu trop compliqué et décocher une flèche dans la tête du gars pour abréger l’affrontement, c’est tout à fait faisable (de plus l’IA inexistante aide beaucoup aussi à rendre les combats moins difficiles forcément).

En résumé est-ce un bon jeu ? Eh bien au risque de surprendre, au delà du fait que payer 80€ pour un jeu qui a 10 ans de retard ca ne soit pas agréable, Rise of the Rōnin n’est pas si mal et, il faut bien l'avouer, a un certain charme. Malgré une trop grande répétitivité dans la structure des quêtes et activités annexes, malgré qu'il s'étire vraiment beaucoup trop en longueur (j'ai bien cru que la fin n'arriverait jamais...), rien n’est vraiment exceptionnel mais rien n’est vraiment nul non plus (à part l'IA bien sûr). C'est un Assassin Creed en moins beau, avec des combats un peu plus technique. J'ai vraiment le cul entre deux chaises avec ce jeu je sais qu'il n'est objectivement pas incroyable mais j'ai plutôt aimé y jouer, d'autant que j’ai gardé son gros point fort pour la toute fin de ma critique : On peut caresser des chats ! En raison de quoi je me dois de rajouter évidemment un demi point à ma note finale, qui passe donc à 7/10.

Créée

le 26 mars 2024

Critique lue 241 fois

4 j'aime

Critique lue 241 fois

4

Du même critique

Rise of the Rōnin
West-Coast-dArmor
7

On peut caresser les chats, meilleur jeu.

Graphiquement c’est une dinguerie, comme disent les jeunes. Que dis-je une dinguerie... un Banger ! Enfin ça ce que j'aurais dit s'il était sorti il y’a 10 ans. Rise of the Rōnin est donc sorti en...

le 26 mars 2024

4 j'aime

Banishers: Ghosts of New Eden
West-Coast-dArmor
7

Banishers, un God Of Wish ?

Oui... et non. Voilà ! Abonnez-vous pour plus de critiques constructives. Blague à part. Oui The Banishers reprend exactement toutes les mêmes mécaniques, game design et level design que God of War...

le 17 févr. 2024

3 j'aime