Returnal aura été ma première expérience full exclue PS5, et une sacrée claque pour un amateur de rogue-like/lite tel que moi. Je vais essayer de me pas trop m'étendre tout en mettant en lumière les qualités (et les quelques défauts) de cette excellente surprise.


Pour ceux qui ne connaissent pas le principe du rogue-like/lite, il s'agit (en général) de répéter inlassablement des "runs" dans un environnement généré procéduralement, en glanant petit à petit des équipements de plus en plus puissants, équipements que vous perdez à chaque mort. La différence entre "like" et "lite", selon moi, est que dans le "lite", vous conservez des éléments et améliorations entre chaque run, ce qui est le cas dans ce Returnal. Et signe des meilleurs du genre, Returnal a réussi je trouve à trouver la parfaite cohérence entre son principe, son gameplay et son histoire.


Le jeu vous met dans la peau de Selene, une exploratrice se crashant avec son vaisseau sur Atropos, une planète particulièrement hostile abritant les plus horribles des créatures et différents environnements témoins d'une civilisation disparue. Votre objectif de départ est simple : envoyer un signal de détresse pour vous barrer d'ici. Le petit hic : premièrement, les créatures ne vous veulent pas du bien ; deuxièmement, à chaque fois que vous mourez vous réapparaissez à votre vaisseau en ayant perdu votre équipement (en partie). Pourquoi ce cycle ? Pourquoi sur cette planète ? Pourquoi tout veut votre mort ? Quel est donc cet étrange poulpe de l'espace que vous voyez parfois en vision après votre mort ? Il va falloir batailler sévère pour obtenir toutes les réponses et les clés du scénario, qui même à la toute fin possède différents niveaux de lecture. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce scénario SF très intriguant qui vous pousse à tout donner pour connaître le fin mot de l'histoire.


Côté gameplay, il s'agit d'un TPS somme toute assez classique. Vous débutez chaque run avec votre pistolet de base, et pourrez rapidement trouver d'autres catégories d'armes, de la mitrailleuse au lance-missiles, en passant par du shotgun et des choses plus exotiques comme le surpuissant électrobaliseur. Chaque arme possède un tir principal et un tir secondaire, c'est-à-dire un tir spécial pouvant prendre bien des formes (tir dispersé, à tête chercheuse, ralenti du temps, etc...), demandant d'être rechargé après utilisation. Le génie du gameplay est de proposer pour chaque catégorie d'arme des modificateurs pouvant radicalement changer la progression (petits tirs supplémentaires, dégâts de zones à l'impact, etc...). Lorsque vous trouvez pour la première fois un type de tir secondaire ou un modificateur, vous le trouvez avec 0% d'utilisation. A force de tuer des ennemis avec ces attributs, vous allez finir par rendre l'attribut plus puissant, tout en débloquant des paliers de puissance pour les futures armes ramassées une fois à 100%. Non seulement ça permet virtuellement de devenir de plus en plus fort à chaque run (il faut quand même tomber sur la bonne arme), mais ça donne également diablement envie de tester pleins d'armes et d'attributs différents.


Autre élément très important : les parasites. Ce sont de petites bêtes que vous pouvez ramasser qui vous donnent à la fois un bonus et un malus. Par exemple, accepterez-vous de faire 10% de dégâts en plus, mais d'en subir à chaque fois que vous ramassez un objet ? Les effets sont nombreux et participent encore une fois à changer le cours d'une run. Il y a d'ailleurs dans le jeu la notion de dysfonctionnements, qui sont des malus que vous risquez de subir si vous essayez d'ouvrir un coffre ou de ramasser un objet corrompu. Rajoutez enfin des améliorations permanentes (que vous obtiendrez obligatoirement au fil de l'histoire) qui vous octroierons des capacités de déplacement supplémentaires, et vous obtiendrez un gameplay ultra-complet. Le jeu pouvant être catégorisé comme un "bullet hell" (surtout face aux boss), le tout est particulièrement nerveux et dynamique.


Petit aparté sur la manette PS5 et les fameux retours haptiques, ici assez utilisés pour différencier le tir principal du tir secondaire. Force est de constater que la manette PS5 est une petite merveille en terme de prise en main, et même si l'on est pas encore au niveau d'un Astro's Playroom, les effets de vibrations sont remarquables et offrent un superbe feedback. Pour finir sur l'aspect nouvelle génération de console, il n'y a absolument aucun temps de chargement (sauf ceux déguisés dans les transitions entre chaque run) et le jeu ne rame jamais.


Côté progression, vous allez devoir traverser plusieurs biomes, chacun ayant leur agencement et leur ambiance propres. Les biomes se terminent par un boss, chaque boss ne doit être obligatoirement battu qu'une seule fois, puisqu'à chaque fois vous débloquez l'amélioration permettant d'utiliser des raccourcis vers les biomes plus avancés. Traverser chaque biome demandera un apprentissage de ce dernier et des ennemis qui y sont spécifiques. Les boss sont ardus, mais franchement pas autant que le chemin à parcourir pour les trouver.


Côté technique, le jeu est vraiment très beau, sans souci le plus beau rogue-lite à l'heure actuelle. Et ce n'est pas juste beau techniquement, la direction artistique et le chara-design des créatures sont incroyables. La musique est très bonne, et surtout le sound design est une vraie leçon. Le fait de trouver également les journaux audio de vos précédentes incarnations pour expliquer le lore au joueur est assez amusant. Bref, à condition d'accrocher à l'ambiance de base, le jeu vous fait plonger dans un univers vraiment dingue.


Venons-en aux défauts du jeu (je crois que je me suis en peu étendu finalement :p). Bon, il y a la question de la difficulté. C'est clair que si vous êtes néophyte du genre ou même du TPS, vous allez cracher du sang :p. Les ennemis font mal, les environnements ont beaucoup de pièges, et les objets de soin sont parfois rares. Et si le début du jeu est dur parceque vous n'avez pas débloqué assez d'améliorations d'armes, la deuxième partie et la fin ne sont pas en reste, avec des biomes et des ennemis qui vont vous rendre fou. Même en tant que joueur habitué, j'ai trouvé qu'il y avait des pics de difficulté un peu abusifs qui vont vous faire recommencer une zone un paquet de fois. Il y a aussi un petit détail dans le gameplay qui m'a souvent gêné, c'est ce petit effet de "glissade" qui a lieu lorsque vous vous arrêtez brusquement ou après un dash, et qui pourra vous faire tomber dans le vide de manière très injuste. Et paradoxalement, quand vous avez fini le jeu une première fois et que vous vous attelez au 100% et à la vraie fin (et par extension au platine du jeu), certaines armes vous rendent beaucoup trop fort. Il peut d'ailleurs y avoir un petit sentiment de lassitude à ce moment-là, car à force de parcourir les biomes, on finit par connaître toutes les possibilités par cœur. Le nombre de types d'ennemis différents est aussi finalement assez faible.


En vrai je pinaille, parceque tous ces moments de frustration et de morts après parfois trente secondes de run participent à l'ambiance et à la progression, en vous mettant vraiment dans le thème de la boucle temporelle. Le fait de découvrir un nouveau biome, de galérer, de comprendre les ennemis, de se faire éclater par le boss, de recommencer, de finalement éclater le boss, de découvrir un nouveau biome... le jeu offre des moments intenses en émotion et chaque pas en avant est extrêmement gratifiant. Une fois accroché, c'est vraiment le genre de jeu qui nous empêche de faire quoi que ce soit d'autre IRL avant d'en voir le bout. Et Housemarque a vraiment réussi à saisir toute l'essence du rogue-like/lite en l'ancrant dans un univers SF solide et cohérent, le tout avec une technique magistrale.


Bref, si vous avez eu la chance de vous procurer une PS5 en ces temps troublés, Returnal est je pense un incontournable, en tant que rare exclusivité de la console, surtout si vous êtes fan du genre. Les néophytes risquent peut-être de s'y casser les dents, mais l'expérience reste mémorable, et pourra pourquoi pas donner envie d'essayer d'autres références du genre.

Vash
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Chevaliers de platine, Les meilleurs jeux vidéo de 2021 et Les meilleures OST de jeux à écouter au travail

Créée

le 30 août 2021

Critique lue 136 fois

Vash

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