Pour tout amateur de point & click, la sortie d'un nouveau Monkey Island est un événement en soi. J'aurai dû en toute logique être présent au jour J mais j'ai attendu plus d'un an pour lui donner sa chance. Pourquoi ? Parce que j'ai appris à me méfier de Ron Gilbert, que ce soit The Cave ou Thimbleweed Park, il a le don d'accoucher de projets pétés du bulbe qui finissent en un gros n'importe quoi. Méfiant j'étais.

Finalement ? J'avais un peu tort... mais pas complètement. Ce nouvel opus est très recommandable. Démarrons le jeu et passons le look graphique qui n'a pas plu à tout le monde mais qui me semble adapté à l'univers. On y retrouve l'ambiance sonore typique des Monkey Island et on retourne dans la peau de Guybrush comme on enfile des chaussons.

Un gameplay simple et fluide, sans chichis, c'est du velours. Les énigmes sont accessibles avec un peu de réflexion et de patience, et si on coince il reste un système d'indices progressifs et non punitifs.

Côté histoire on est servi. Les gags s'enchaînent et les nouveaux personnages sont attachants. Cultivant la nostalgie, notamment centré sur les 2 premiers premiers opus, on revisite les lieux cultes, rencontre les personnages clés en une farandole de fan service à gogo. Et si on avait mal compris, on trouvera caché dans les tableaux des cartes quiz qui nous interrogent sur la saga Monkey Island.

Cette ribambelle de fan service, parfois déclinée sur le ton de l'ironie m'a laissé un sentiment assez ambivalent.

Parfois on a plus le sentiment de se promener de saynètes en saynètes pour faire le tour du musée Monkey Island comme autant de passages obligés aux fans. Même déclinés sur le ton de l'ironie, c'est un peu trop attendu et au final c'est peut-être le Monkey Island qui manque le plus de personnalité. Même Murray est devenu une boîte à punchline sans personnalité, c'est triste quand même. Les scènes les plus réussies dans cette aventure m'ont semblé être précisément celles qui ne se réfèreraient pas à un précédent opus.

Même si les auteurs s'expliquent à la fin, prétextant la quête d'une jeunesse perdue, ça sent parfois la naphtaline. Ron expliquait ne "pas avoir voulu créer un jeu nostalgique", il s'y vautre pourtant bien trop pour son propre bien.

Même la conclusion, pétée du bulbe comme Ron Gilbert sait bien le faire, et qui se veut un pied de nez à la saga ne vous surprendra pas si vous avez déjà fini Monkey Island 2.

De plus la continuité des autres épisodes, même s'ils ne sont pas ignorés, est resté au bon vouloir des auteurs qui conservent ce qu'ils veulent et se fichent du reste.

Au final un bon jeu, un bon Monkey Island qui répondra à vos attentes si vous êtes sensibles au fan service, un peu moins autrement.

Pas de quoi bouder l'opus néanmoins, j'ai passé un bon moment même si je n'en ressors pas pleinement convaincu. Au pire faites vous votre avis.

Ignus
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le 26 avr. 2024

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