On vous enfile au royaume champignon. Je spoile, raf.

Resident Evil VIIIage : Shadows of Rose est une extension parue cette semaine au huitième épisode principal de la célèbre série d'horreur de Capcom, initialement sorti en mai 2021. Ce titre, inexplicablement salué par une horde de consommateurs dociles à qui on avait soufflé qu'il s'agissait là d'un digne héritier à l'exécrable quatrième volet (ce qui est faux au demeurant), mettait en scène le héros du septième opus, Ethan Winters, transformé en homme-champignon alors qu'il errait dans un absurde patchwork de gothique, de lycanthropie et de cyber-horror sans aucun putain de sens pour sauver sa fille Rose encore nourrisson.

C'est ce dernier personnage, devenu presque adulte, au charisme de moule et aux motivations inexistantes que nous avons la chance d'incarner aujourd'hui, au menu d'une arnaque à 20 euros dont mon anus peine encore à se remettre malgré les vingt pourcents de réduction obtenue sur le gris.

Disons-le tout de go : le principal problème de ce DLC réside dans sa structure calquée à l'identique – mais en réduction – sur celle du jeu de base. En trois actes, nous faisant visiter successivement le château puis la maison Beneviento puis la plaine du combat final, le joueur aura ainsi l'occasion de refaire en une miniature naze tout ce qu'il n'avait déjà pas apprécié dans le jeu de base, cette fois-ci servi par une horrible vue TPS mal branlée qui s'accorde clairement mal avec le moteur du jeu. Une petite chasse à l'objet dans un tiers du château, une reprise de la même quête en à peine modifié dans la Casa avec en prime une mécanique de gameplay inédite – inéditement pompée sur SCP –, un combat final pauvre et repompé contre Miranda et puis au lit. Capcom est fier de sa copie.

Outre le fait que l'histoire soit peu ou prou la même que celle du jeu de base quant aux motivations de la principale antagoniste (on glissera sur un improbable et ad hoc retour d'Eveline et sur une utilisation complètement gratos du Duke), il paraît particulièrement difficile à avaler que Rose, une jeune fille lambda (mais employée par Umbrella ?) soit propice à traverser le cauchemar halluciné qu'elle traverse parce que...on se moque d'elle à l'école. Comme créer de nouvelles mises en scène aurait sûrement été trop compliqué pour ces branleurs de Capcom, rien de tout cela ne nous sera évidemment montré, nous faisant nous désintéresser complètement de la protagoniste vide dans laquelle on doit péniblement s'immerger. Ethan intervient de façon périphérique et téléphonée avant d'apparaître finalement pour deux lignes de dialogue nullissimes de pauvreté et incapables de provoquer la moindre émotion. Le lore de la mycose se creuse d'un MacGuffin pété avec ce Royaume de la conscience auquel on accède en se concentrant pour obtenir un cristal annulateur à la con, et la structure du jeu se fait particulièrement ridicule en fin d'actes I et II (même si c'est justifié dans les journaux à la fin) lorsqu'un personnage vient nous narguer comme dans une cour d'école pour nous dire que nananère le cristal est dans un autre château.

Les nouveautés de GP avec les pouvoirs de Rose sont sans saveur puisque passant constamment par du gros script qui tache – et c'est sans revenir sur la qualité exécrable des phases couloir d'infiltration, parmi les pires qu'il m'ait été donné de voir récemment. La vue TPS n'est manifestement pas pensée pour fonctionner avec l'environnement physique du jeu et les animations de course à chier de Rose n'aident en rien.

Un vol. Et le naufrage continue pour une série qui depuis son épisode 7 ne cesse de décevoir et de creuser toujours plus.

Ca ne met même pas tant en colère que ça au fond. Le consommateur, quelque part, n'a qu'à être moins con et arrêter de se précipiter sur des merdes sous prétexte qu'il faut y jouer le premier jour. J'essaierai la prochaine fois de me le tenir pour dit.

PS : fini en 2:49'58'', en Hardcore, sans speeder mais en ayant presque tout ramassé. Zéro challenge.

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