J'ai ennuyé mon entourage en faisant un boucan pas possible avant la sortie du jeu. J'veux dire, faut me comprendre. Un jeu avec Alain "fucking" Damasio comme directeur narratif, un contexte rarement vu dans la SF (à savoir un Paris futuriste), une héroïne femme (prénommée Nilin), une possible piste de réflexion sur la mémoire...

Chers amis, dans le cas où vous liriez cette critique (et je sais que vous le ferez un jour ou l'autre parce que vous êtes des gens de goût), je vous présente mes plus plates excuses. Ce jeu ne valait pas tout le tapage que j'en ai fait.

On va rapidement faire le tour des points positifs. La BO est très cool. Le compositeur a vraiment fait du bon boulot: la plupart des musiques sont hachées (comme pour symboliser la fragmentation de la mémoire, paye ton interprétation vaseuse!) et bizarrement bien rythmées, les combats gagnent vraiment de cette OST.


En parlant des combats, le système de "Combo Lab" est la nouveauté qui rendra les bastons un poil plus tactiques.
Vous disposez de cinq combos fixes, réalisables avec les touches de la manette (je n'y ai pas joué au clavier, faut pas pousser mémé dans les orties non plus. (Un pécéiste est pragmatique avant tout (et ouvre des parenthèses pour un rien. (pardon)))).
A chacunes des touches constituant votre combo, vous pouvez associer un S-Pressen, nom compliqué pour un effet spécial: brise-garde, diminution des temps de recharge des compétences, soin (?!?!).

Sur le papier, l'idée est bonne! Mais Nilin, COMMENT tu te soigne en donnant des gnons? Il suffit de se faire un combo full soin et TOUS les combats sont pliés. En plus lorsque l'ennemi attaque vous avez UN GROS SIGNAL ROUGE qui indique que le méchant va donner un coup DANS DEUX SECONDES. Comme dans les Batman Arkham, sauf que dans ces derniers Batou ne peut pas se soigner miraculeusement en plein combat.
Ces fonctionnalités portent un gros coup à toute la difficulté du jeu, déjà pas très haute en mode Chasseur de Souvenir. Certes, je pourrais jouer sans, mais les combats s'étirent en loooongueurs telles qu'ils en deviennent terriblement poussifs. Les ennemis sont des sacs à PV, certains vous infligent des dégâts lorsque vous les frappez et vous devez donc vous régénérer sur un de ses sous-fifres avec le combo de soin qui fait que dalle en dégât. Et si vous tombez sur des ennemis robotiques, à moins de disposer de la compétence qui faut (et qui nécessite une barre de focus qui se remplit en tapant d'autres ennemis) vous devez vous contenter d'une arme ridiculement faible.
D'ailleurs bravo Nilin. Tu vis dans une société où quasiment tout est robotisé, tu veux lutter contre cette société et tu te bas avec tes petites menottes. Du coup les deux boss robotiques sont une horreur à tuer.

Des phases d'action dans un jeu d'action-aventure qui sont chiants.
What the fuck.

Oui parce que sinon au niveau gameplay y'a rien d'autre. Les phases où l'on doit modifier les souvenirs de certains protagonistes sont juste des mouvements de rembobinement avec le stick, et les phases d'escalade sont tuées à cause du chemin indiqué en permanence.



On passera aussi rapidement sur Néo-Paris. Parce que c'est ce qu'on fait dans le jeu. Le background n'est pas mis en valeur du tout, si on veut en savoir plus on doit chercher des banques de données cachées dans les niveaux. Vous me direz, lesdits niveaux étant des couloirs (je suis profondément choqué de cette absence de liberté donnée au joueur) lorsque vous voyez une zone accessible qui diverge dudit couloir, FORCEMENT il y aura un bonus. Essayez, c'est vraiment le cas. Si on voulait donner un aspect recherche, c'est raté.
Néo-Paris, donc, est vraiment mis en valeur dans un niveau. Un niveau sur huit. Le reste du temps, on est dans des souterrains, des souterrains, une prison, une prison, des entrepots, des immeubles...
Oh mais attends, y'a un vieux .JPEG de Notre-Dame de Paris et de la tour Effeil. PARIIIIIIIIS.
(Je fais ma mauvaise langue, pardon)



Et on finit par l'écriture.
Outre un scénario relativement convenu malgré le pitch intéressant (CE BOSS FINAL USELESS) on a affaire à des personnages complètements schizophrènes.

Exemple qui spoile légèrement




Au début de l'épisode où Nilin retourne à la Bastille, elle remet en cause fortement la légitimité de Edge et manque de lui désobéir. Et trois coudes de couloirs plus loin, elle manque de lui faire un bisou et de fondre en larme en le remerciant de l'avoir tiré de cet enfer.




Fin de l'exemple qui spoile légèrement




Nilin a une personnalité yoyo, elle agît comme une gamine de deux ans face aux gens qu'elle croise et le combat qu'elle et Edge mènent semble sans réel fondement. On lutte contre la manipulation des souvenirs en... les manipulants? Vachement crédible.
De manière générale, je n'ai pas du tout été impliqué dans le combat de Nilin à cause de ces éléments.
Y'a aussi des moments où les dialogues font vraiment prétentieux. C'est pas une reproche que je fais souvent mais entre Edge qui fait son pseudo poète révolutionnaire et Nilin qui semble complètement empruntée lors de ses séquences souvenirs, ça frise le ridicule. La voix française de Nilin est juste affreuse. Désolé à la doubleuse mais l'intonation ça se travaille un minimum.






Un jeu vraiment pas mémorable (j'étais obligé) et qui aurait pu être bien mieux.
Rhapsodos
3
Écrit par

Créée

le 29 juil. 2013

Critique lue 771 fois

8 j'aime

Rhapsodos

Écrit par

Critique lue 771 fois

8

D'autres avis sur Remember Me

Remember Me
ThoRCX
5

French touchette

Remember Me était un jeu que je surveillais de près même avant son annonce à l'E3, quand il s'appelait encore "Adrift". L'idée d'un jeu cyberpunk qui se déroule à Paris me plaisait bien, et les...

le 30 déc. 2013

40 j'aime

19

Remember Me
DocElincia
8

Remember you soon

La nostalgie, la souffrance, la peur, mais aussi le bonheur ou l'euphorie. Autant de sentiments qui puisent leur essence dans nos souvenirs. Parfois on s'amusera d'un brin de passé cocasse, à...

le 6 juin 2013

37 j'aime

8

Remember Me
MaSQuEdePuSTA
5

Cocorico?!

Jouer à un titre Made in France est toujours un pari hasardeux. L'on ne sait jamais sur quoi l'on va tomber. Vais-je me retrouver nez-à-nez avec un chef-d'œuvre à la Dishonored? Ou à une daube...

le 23 juin 2013

30 j'aime

9

Du même critique

Bienvenue à Gattaca
Rhapsodos
9

Critique de Bienvenue à Gattaca par Rhapsodos

Dans un futur pas si lointain... L'eugénisme est devenu monnaie courante. Les séquençages de génome ont remplacé les entretiens d'embauche. La discrimination est devenue une science. Vincent est un...

le 23 mars 2013

4 j'aime

3

Deus Ex: Game of the Year Edition Soundtrack (OST)
Rhapsodos
8

Critique de Deus Ex: Game of the Year Edition Soundtrack (OST) par Rhapsodos

Si Deus Ex est un grand jeu selon moi, c'est aussi grâce à son OST. Du thème de l'UNATCO minimaliste au laboratoire des Majestic 12 en passant par le superbe thème du chateau des DuClare, nous avons...

le 9 déc. 2012

3 j'aime

Sucker Punch
Rhapsodos
4

Critique de Sucker Punch par Rhapsodos

Le mauvais côté de Zack Snyder, c'est ainsi que je qualifierait ce film. Une jeune fille internée injustement dans un établissement psychiatrique va "découvrir" en compagnie de ses amies un monde où...

le 27 juin 2013

2 j'aime