NeverDead par UnPoilGeek

Développé par le studio Rebellion pour le compte de Konami et sorti en 2012 sur PS3 et Xbox 360, NeverDead est un jeu d'action qui, lors de sa sortie, est loin d'avoir fait du bruit. La faute à une mise en avant du titre plutôt absente, à une avalanche de jeux d'action beaucoup trop présente lors de cette génération, mais également à un studio, Rebellion donc, qui mis à part Alien VS Predator n'a jamais rien fait de vraiment extraordinaire.
Il est donc évident que Konami n'avait aucune espérance particulière au sujet des ventes du jeu. Mais le titre n'est, au final, pas la grosse bouse que l'on pouvait craindre et se trimballe même avec quelques bonnes idées. Mais commençons par le commencement et attaquons-nous à l'histoire de NerverDead.

Nous incarnons Bryce Boltzmann, un chasseur de démons qui, il y a 500 ans, lors d'un affrontement contre le roi des démons, Astaroth, vit mourir sa femme sous ses yeux. Le roi des démons, afin de faire souffrir Bryce pour l'éternité, lui lança une malédiction rendant Bryce immortel. Mais ce dernier décide de ne pas en rester là, prenant son immortalité comme une occasion de pourchasser et de tuer les démons jusqu'au jour où il lui sera, enfin, possible de finir ses jours.
Au jour d'aujourd'hui, Bryce fait partie d'une organisation spéciale en charge de repérer les créatures démoniaques présentes dans notre monde. Accompagné de sa coéquipière, Arcadia Maximille, Bryce est toujours aussi déterminé à affronter des hordes de monstres afin de les renvoyer de là où ils viennent, en enfer.

Devant un scénario aussi bateau que celui-ci, on pourrait s'attendre à être charmé par d’autres aspects du jeu. Ne cherchez pas du côté des graphismes. Sans être totalement moche, certains décors sont même plutôt jolis, NeverDead souffre d'une réalisation qui n'est pas à la hauteur des jeux que l'on a l'habitude de voir sur la génération PS3, Xbox 360. Certains bugs de collision viennent même nous rappeler que, décidément, le budget alloué au jeu ne devait pas posséder beaucoup de chiffres. Notons tout de même des cinématiques en synthèse, qui elles en revanche, sont vraiment de toute beauté.
Heureusement que le travail effectué sur la bande son n'a pas été le même que pour les qualités visuelles du titre. Le doublage, uniquement en anglais, est réussi et les musiques qui accompagnent l'action sont entraînantes et dynamisent bien ce qui se passe à l'écran. Les amoureux de Rock et de Métal seront aux anges avec, en compositeur vedette, le groupe Megadeth.

Si vous avez bien suivi la partie où je parle du scénario, vous vous souvenez que Bryce est immortel. Comment se matérialise cet élément scénaristique dans le jeu ? Tout simplement par le fait que vous pouvez vous faire démembrer par les ennemis sans que le moindre game over ne vienne interrompre votre partie.
Pour faire simple : les deux bras, les deux jambes ainsi que la tête de Bryce peuvent être arrachés. Imaginons que lors d'un combat, un ennemi tranche l'une de vos deux jambes, il suffira d'effectuer une roulade en direction de cette dernière afin qu’elle se recolle sur le corps de Bryce ; cela est valable pour n'importe quelle partie du corps perdue dans la bataille. Si votre corps explose en plusieurs morceaux, vous aurez la possibilité de diriger la tête de notre héros. Tête qu'il ne vous restera plus qu’à faire rouler jusqu'au reste du corps afin de la recoller comme si de rien n'était. Mais attention, car en plus des ennemis qui vous attaquent, il y a également des petites créatures qui vont faire tout leur possible pour avaler les membres que vous perdez durant les combats. Il faudra donc récupérer rapidement les différentes parties du corps de Bryce avant de les voir disparaître mangées par ces petits monstres. Ces derniers peuvent également manger la tête du personnage si elle se retrouve éloignée du reste du corps. Ce qui fait de ces bestioles, des ennemis très dangereux vu que ce sont les seuls à pouvoir provoquer un véritable game over !

L'immortalité du héros donne lieu à quelques passages plutôt bien trouvés qui nous sortent de la répétitivité globale du titre. Je pense notamment au niveau se déroulant dans les égouts et où, afin de s'éclairer, il faut se jeter dans les flammes et se servir de soi comme d'une torche humaine. Mis à part ces passages, peu nombreux malheureusement, NeverDead est vraiment répétitif. Le schéma de chaque niveau est simpliste. Salle pleine d'ennemis à tuer, couloir et ainsi de suite jusqu'au boss de fin de niveau. Boss qui, quant à eux, sont intéressants à affronter.
Les ennemis de base qui, en plus de ne pas être nombreux, et donc, d'enfoncer le jeu dans une répétitivité encore plus fréquente qu'il ne l'est déjà, ne proposent aucun challenge.
D'ailleurs puisque l'on parle de ces saloperies de démons à tuer, n'oublions pas de parler du gameplay des phases de combat !

Pour ce qui est du gameplay, NeverDead se présente comme un shooter en vue à la troisième personne plutôt basique. Le personnage est capable de faire des roulades afin d'esquiver les attaques des adversaires, et de canarder à fond. Rien de nouveau donc, les mécaniques de gameplay étant les mêmes que les autres jeux du genre. Fort heureusement, Bryce est également en possession d'une épée qu'il trimballe toujours sur lui.
Le maniement de l'épée est plutôt simple. En maintenant l'une des tranches de la manette vous saisissez l'arme, prêt à trancher, puis avec le stick droit, vous orientez le sens dans lequel vous voulez frapper, puis vous rabattez rapidement le stick dans le sens opposé afin que Bryce fende l'air avec sa lame. Comme je vous l'ai dit, apprendre à manipuler l'arme est facile. En revanche, réussir à l’utiliser comme il faut est une autre paire de manches ! Utiliser le stick droit pour diriger l'épée empêche d’utiliser la caméra ! Une fois votre arme prête à être utilisée il est impossible de savoir si un ennemi décide de vous attaquer par-derrière. L’utilisation de l'épée est vraiment lourde et, mis à part lorsqu'elle sera obligatoire pour progresser, mieux vaut utiliser les armes à feu, beaucoup plus dynamiques et agréables en terme de prise en jouabilité.
N'oublions pas de prendre en compte la destruction d'une bonne partie des décors. Faire s'écrouler un pilier sur un ennemi lui fera pas mal de dégâts. Une option finalement efficace en plus d'être assez jouissive à regarder.

Un système d’expériences est également présent. Chaque monstre tué vous rapportera des points d'XP que vous pourrez échanger contre diverses capacités se débloquant au fur et à mesure du scénario. Plutôt variées, ces capacités permettent de personnaliser un minimum le personnage que l'on incarne.
Les compétences peuvent être à but offensif : augmenter sa puissance d'attaque à l'épée, doubler les dommages sur l'ennemi provoqués par la destruction des décors.
Tandis que d'autres peuvent être purement orientées vers la défense : rendre la roulade plus efficace, rendre le personnage plus rapide lorsqu'il court ou encore doubler le gain de point d'XP à chaque ennemi battu.
En bref un système vraiment basique, mais toujours bon à prendre !

Même si NeverDead s’avère au final être un jeu vraiment moyen, il n'en demeure pas moins un jeu suffisamment plaisant pour être joué sans déplaisir. Son ambiance cool et l'humour omniprésent du titre y sont pour beaucoup. NeverDead est à la limite de ce qu'on appelle «le plaisir coupable». On sait qu'il a des défauts, qu'il est loin d'être parfait, que le scénario n'est pas très bon, mais au final on a du mal à s'en passer.
En fait NeverDead c'est un peu un nanar du petit monde du jeu vidéo. On aime se foutre de sa gueule, mais il a fait de son mieux, du coup on l'aime bien, mais à très petit prix, faut pas déconner non plus.