L'absence de nuit lui nuit

Most Wanted est-il le meilleur volet de la franchise Need for Speed ? Certains tendent à affirmer que oui, mais n’ayant touché qu’à Underground 2 (à son instar), impossible de me prononcer. En l’état, il apparaît toutefois que celui-ci fut l’une de mes plus éminentes références vidéoludiques, de quoi lui vouer un attachement perdurant à travers les années (bientôt décennies, aïe).

À la faveur de la morosité des confinements, se replonger dans ce genre d’objet s’adjoint une teneur salvatrice : remonter la Liste Noire en dominant ses membres, ignorer l’agaçant Razor ou encore se jouer d’une Police tenace, tel est le savant cocktail de ce jeu de courses oscillant entre l’arcade pas trop grandiloquente, le scénario à la sauce Fast and Furious et l’univers tuning vrombissant… le tout chapeauté par une soundtrack culte ne confinant ô grand jamais au redondant !

Graphiquement bien torché, en témoigne sa respectable résistance au temps qui passe, sa carte se fend d'une telle diversité de décors que Most Wanted offre une sensation de liberté grisante… sans pour autant répliquer la proposition des véritables open-world. Avec son catalogue de bolides pour la plupart à même de faire rêver les plus jeunes (la Murcielago était autrefois mon fantasme automobile) et aficionados de tous poils, et son incontournable volet de personnalisation/optimisation, le jeu reprend les codes du genre à son compte avec une efficacité patente.

Sans omettre les différents modèles de courses proposés, il s’agit toutefois de son versant « illégal » qui fait la véritable réussite du titre : douée d’une difficulté allant croissante et d’un arsenal à notre encontre, la Police de Rockport proposera aux joueurs des poursuites endiablées et, pour la plupart, haletantes. Enterrant définitivement toute prétention de vraisemblance (je n’avais pas souvenir que l’hélicoptère pouvait nous heurter), ce mode de jeu se veut primordial dans l’identité de Most Wanted, qui trouve en lui une manière judicieuse de corser l’expérience tout en allongeant (un tant soit peu) sa durée de vie.

S’il fallait pour finir lui reprocher une unique chose, je pencherai pour son ambiance exclusivement diurne : quoique versatile en termes de météo, qu’il est regrettable que Most Wanted n’ait pas inclus une expérience nocturne en complément, gage d’une atmosphère renouvelée et d’autant plus immersive… une réflexion que je me faisais déjà à l’époque et qui aura émergé à nouveau quinze ans plus tard.

Mais tout de même : quel grand plaisir que de sillonner à travers Rockport City !