Editeur : Vanilla Ware
Développeur : Rising Star Games
Genre : Beat Them All teinté de RPG

A la fin de l'année 2009 débarquait chez nous, avec une avance bienvenue, le nouveau titre de Vanilla Ware, attendu aussi bien par les inconditionnels de Odin Sphere que par la majorité des joueurs déçu du peu de titres réellement convainquant sur la plate-forme de Nintendo .
Développé par Rising Star Games, le soft s'annonçait sous les meilleures augures, force est de constater qu'une fois entre nos mains, il est bien difficile de mettre en défaut ce jeu d'exception .

On peut pour commencer faire un point rapide sur l'aspect scénaristique du jeu, tout à fait probant . Muramasa : The demon Blade nous offre de visiter l'ère féodale Genroku, une bien sombre période pour le peuple nippon, terrorisé par un shogun avide et assaillis par des démons fraichement réapparus . Le jeu nous propose dès le début de partie de choisir entre le jeune Kisuke, un assassin amnésique, et la charmante Momohime, princesse possédée par un esprit démoniaque, tous deux en quête des 108 sabres maudits . Chacun suivra une voie différente pour atteindre ce but, la rencontre des deux protagonistes sera toutefois inévitable, et ce à plusieurs occasions en cours de partie .

Si le déroulement de l'intrigue est satisfaisant, force est de constater que ce n'est pas ce qui attire notre attention au premier abord . Car, il faut bien l'avouer, Muramasa est peut être le titre le plus abouti en terme de 2d à ce jour . Si son ainé Odin Sphere était magnifique, the demon blade dépasse toute nos espérances ! Chaque tableau est un enchantement pour les yeux, des forêts mystérieuses emplie d'arbres tortueux et inquiétants aux superbes plaines où se confondent vers l'horizon des rizières et des champs aux teintes bucoliques, sans parler des monts enneigés ou des plages balayées par d'écumeuses vagues ... Et que dire des rayons d'un soleil levant perçants la végétation endormie ? Ou de ces scènes de la vie quotidienne entraperçues derrière des parois en papier de riz ? Ou encore de ces cerisiers en fleurs laissant descendre vers nous une pluie de pétales ? Une chose est sûre, on ne sortira pas indemne d'une telle expérience .

Est il nécessaire de souligner la grandeur du chara-design ? Momohime, tantôt terrifiante de puissance, tantôt fragile et attendrissante, tantôt guerrière au kimono taché de sang, tantôt princesse des sources chaudes à l'intimité dissimulée derrière quelques pans de tissu, aura tendance à éclipser quelques peu Kisuke, qui malgré une certaine classe naturelle a bien du mal à rivaliser avec sa superbe .
Le bestiaire est irréprochable, empruntant la quasi totalité de ses monstres et personnages au folklore japonais, qui par leurs déguisement grotesques et leurs attitudes contrastent radicalement avec la magnificence des environnements .
Les boss sont époustouflants, tantôt gigantesques, tantôt de forme humaine, les affrontements contre ses derniers seront longs et rudes, préparez y vous consciencieusement !
Les personnages secondaires sont eux aussi réussis, du fier vendeur aux porteurs à la musculature exagérément géométrique, en passant par la vieille vendeuse de tempura...
On en vient à se sentir ému des haikus d'un vieil homme courbé par le poids des années et du travail au champs .

L'animation quand à elle ne failli jamais . C'est bien simple, même dans les scènes les plus chargées en ennemis, la fluidité du titre est absolue . On en viendrait presque à se poser des questions sur les réelles capacités de la wii, tant le titre resplendi en toutes circonstances .

La fluidité, parlons en, sert à merveille les capacités de nos épéistes . Les voir virevolter de part et d'autre de l'écran, se battre avec tant d'aisance, asséner tant de coups en si peu de temps pourrait donner à l'œil profane une idée de confusion .
Il n'en est rien, et si j'ai particulièrement insisté sur l'aspect visuel du titre, le gameplay n'est pas en reste . Les combos sortent avec une facilité déconcertante, si bien qu'en une heure seulement on a l'impression de maitriser totalement son héros . C'est heureusement en partie faux et on apprendra au fil du temps des subtilités tout à fait délicieuses .( le système de scoring des affrontements prenant en outre en compte votre style pour déterminer votre note ) D'autant que chacun des 108 sabres possède ses caractéristiques, son maniement, et son attaque spéciale ! Une jauge en dessous de chaque arme indique son niveau d'âme, les lames pouvant se briser sous les coups répétés des ennemis . Dans ces situations, vous serez forcer d'utiliser une autre arme pour laisser le sabre brisé le temps de se régénérer, le changement pouvant occasionner une attaque surpuissante lacérant l'écran . Composer son trio judicieusement est donc important pour appréhender les combats .

En dehors de ces phases d'actions, Momohime et Kisuke pourront récolter des trésors dissimulés sur les tableaux, ainsi que des âmes éparpillées, nécessaires pour permettre au forgeron Muramasa de créer des katanas toujours plus puissants .

Dans l'ensemble, il faut reconnaitre que l'aspect tactique est globalement peu présent . On s'éloigne de l'action-rpg, et Muramasa prétendra plus au titre de Beat Them All frénétique aux légères teintes de jeu de rôle . Les menus clairs et fonctionnels vous permettrons d'ailleurs de trier vos items, de vous soigner ou d'équiper un unique élément augmentant vos capacités, ainsi que de cuisiner divers plats ( qui nécessitent l'achat des recettes ) aux vertus curatives . Le jeu pourrait sembler un peu court si on se contente de le parcourir d'une traite, mais l'obtention des 108 sabres, les divers donjons facultatifs, un niveau de difficulté supplémentaire et la rejouabilité de l'aventure avec le second protagoniste prolongent considérablement la durée de vie du soft .

Graphismes : 9.5/10

Jamais la 2d n'a été aussi belle.Tant à l'arrêt qu'en mouvement, tant techniquement qu'au niveau de l'ambiance, Muramasa est une véritable perfection, qui se savoure comme une œuvre de maitre !

Jouabilité : 9.5/10

Agréable, à la fois souple et exigeante, simple et profond, et ce quelques soit la manette choisie, la jouabilité de ce titre procurera à tout un chacun un sentiment de puissance rarement atteint, et vous incitera à développer votre style pour achever les anicroches avec classe .




Durée de vie : 7/10

La plus grande faiblesse du titre . Mais peut on reprocher à un tel jeu sa durée trop faible ? La perfection sait se faire désirer, et il est parfois bon signe de quitter la table avec une légère faim .

Bande son : 8/10

Des bruits d'ambiances aux musiques divines, la bande son renforce encore l'atmosphère si particulière du titre . A noter que les voix japonaises ont été conservées pour cette version Européenne, une fort bonne idée .

Scénario : 7/10

Cohérent et riche, l'univers de Muramasa nous donne envie de nous replonger dans les légendes du japon féodal .

Note Globale : 9/10

Une excellente surprise, qui plus est en avance ( le jeu était initialement prévu pour la fin du premier trimestre 2010 ), véritable source d'émerveillement et de frénésie, joyau à l'aspect irréprochable et à la profondeur insondable, Muramasa The Demon Blade marquera les esprits de ceux qui s'y attaqueront !
punKarasu
9
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le 5 sept. 2011

Critique lue 692 fois

3 j'aime

punKarasu

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