Il est de ces jeux dont on entend beaucoup parler, même plusieurs années après leur sortie, à tel point que l'on finit par avoir l'impression d'être la dernière personne à n'avoir pas encore fait ce jeu. En ce qui me concerne, Mirror's Edge appartient à cette catégorie.
Pourtant, l'idée d'explorer une mégalopole à la manière d'un Yamakasi a tout pour me plaire. Et sur ce point je dois dire que j'ai été assez peu déçu : dès le tutoriel de départ, la sensation de liberté est très malheureusement qu'une sensation, car au final l'exploration est très limitée. Je n'irai pas jusqu'à parler de "couloir", mais les missions consistent systématiquement à aller d'un point A à un point B.
Il y a bien des valises cachées dans chaque niveau que l'on peut s'amuser à chercher pour pouvoir se vanter d'avoir terminé le jeu à 100%, mais au final le jeu pêche de par son contenu très faible : il ne vous faudra pas plus d'une dizaine d'heure pour en avoir fini.
Cela étant dit, la grande qualité de Mirror's Edge réside dans sa mise en scène. Puisque se contenter de sauter d'immeuble en immeuble ne serait pas très amusant en soi, vous aurez presque constamment à vos trousses toute la police du quartier. Vous pouvez bien sûr désarmer un policier et tenter de vous battre seule contre tous. Ca serait une option dans beaucoup de jeux vidéos, pas dans celui là : porter une arme entrave considérablement vos mouvements, les munitions se réduisent comme peau de chagrin et votre vie vous permettra d'encaisser un ou deux coups, pas plus.
Il vous faudra donc fuir, et je dois dire que jamais un jeu vidéo ne m'avait donner à ce point l'impression d'être traqué. Ceci est particulièrement le cas dans les passages en intérieur, sans échappatoire ou presque, et où l'on se sent comme une souris coincée dans une cage, en contraste total avec ceux en extérieur où l'on se sent dans notre environnement.
Petit mot sur le scénario : il n'est pas très élaboré ce qui n'est pas un problème en soi, mais j'ai surtout pesté contre le fait que l'on ne nous explique presque rien. Certes tout est parfaitement compréhensible : on se bat contre un régime dictatorial où les opposants ont la vie dure, mais par exemple on ne sait rien sur ce gouvernement ni pourquoi il traque les gens comme Faith. Si il n'y avait pas les policiers qui tirent à vue dès qu'ils voient l'héroïne, je ne saurais dire exactement en quoi ce sont eux les méchants et nous les gentils, et ça m'a posé un léger problème d'empathie : à aucun moment je ne me suis senti investi dans la cause du personnage.
Après je chipote beaucoup et ça n'a de toute façon pas gâche mon expérience de jeu.
Enfin concernant l'aspect graphique, on dira que c'est honnête même si la ville d'un blanc immaculé fait un peu vide. Cela représente néanmoins un avantage certain pour s'y repérer : avec les éléments importants apparaissant dans un rouge bien pétant, il est impossible de se perdre (et l'option est désactivable pour ceux à la recherche de challenge).
Un jeu très sympathique donc, mais pas aussi marquant que ce à quoi je m'attendais en voyant son succès. Une suite est prévue je crois, ce sera avec plaisir que j'y jouerai.