Maquette propose un puzzle narratif à la première personne et échoue à la fois comme puzzle et comme aventure narrative.
Sur le premier aspect l'idée de départ c'est une mise en abyme de l'univers : on évolue dans un décor qui comporte une maquette dudit décor. En passant les objets de l'un à l'autre il est possible d'altérer leur taille (si je prends un objet dans la 'réalité' et que je le place dans la maquette il réapparaît dans la 'réalité' mais avec des proportions ajustées et inversement) et certains mécanismes sont accessibles tantôt dans l'un tantôt dans l'autre en fonction de contraintes spécifiques.
Si cette base semble intéressante le jeu ne sait pas trop quoi en faire et, de fait, fait plutôt du mauvais boulot avec. Les puzzles sont finalement peu nombreux et assez superficiels dans leur résolution, sans doute parce que le jeu apparaît déjà suffisamment confus comme ça. La résolution tient souvent moins au puzzle en lui-même que trouver quoi et où chercher et lutter contre une maniabilité calamiteuse (les sauts !). Maquette multiplie d'ailleurs les contraintes pour essayer de limiter les possibilités du joueur, ce qui est toujours mauvais signe.
Sur le deuxième aspect l'histoire sentimentale racontée (rencontre et rupture) est tellement tarte qu'elle se révèle sans intérêt. Et la correspondance entre l'univers de jeu et la narration semble souvent artificielle, ce qui laisse d'ailleurs l'impression d'un manque d'homogénéité. Chaque chapitre forme un petit univers ad hoc sans véritable lien avec les précédents. Et, la plupart du temps, apparaissent figés et sans vie.
La direction artistique pastel et toc en rajoute une couche dans la superficialité.
Je termine sur une double prévention : il est possible à plusieurs endroits (et particulièrement dans le dernier chapitre malgré la possibilité de revenir à la maquette) de se placer dans une situation inextricable qui impose de recommencer le chapitre. Et pour les complétionnistes : les succès chronométrés sont particulièrement frustrants en raison de la maniabilité scabreuse (sans parler de leur absurdité même tellement ils sont sans rapport avec l'expérience de jeu).