Je bloque, tu bloques, il charge. Nous contre-attaquons, vous valsez, ils boivent ton sang
Développeur : Crystal Dynamics
Editeur : Eidos
Type : Action-aventure
Sortie : 2002
Lorsque Soul Reaver et sa suite sortirent (en 99 et 2001), ils laissaient délibérément en suspens tout ce qui c'était passé entre le choix de Kain et la chute de Raziel, et c'est tout naturellement que sortit cette suite de l'excellent Blood Omen. Elle raconte les errements de Kain dans sa conquête de Nosgoth, sa découverte des véritables ennemis des vampires à travers une histoire cousue de fil blanc et qui ne décolle vraiment que dans ses derniers chapitres. Le jeu se paie même le luxe de mettre en scène Vorador, censé être mort depuis plusieurs siècles. En gros, Kain se frotte à une armée qui se proclame séraphéenne pendant sa première tentative de conquête ; il se fait battre, et, après deux cents de sommeil, il s'éveille et va tenter de reconquérir son trône.
Presqu'imperceptiblement, Kain va s'apercevoir que les choses sont un brin plus complexes, au fur et à mesure qu'il s'aventure dans les secrets de ce nouvel ordre séraphéen. Le jeu est structuré en chapitre, tous constitués d'un unique niveau assez vaste, souvent bien construit, allant de la ville médiévalo-steampunk qui préfigure les ruines de Soul Reaver aux désolations, en passant par quelques niveaux mémorables, surtout situés vers la fin. La prison éternelle est à ce titre de haute volée, tant par sa construction que son ambiance.
Il s'agira pour Kain de regagner ses pouvoirs perdus dans un premier temps, et de les utiliser à bon escient pour progresser. Ce n'est toutefois jamais bien difficile, à tel point que l'on ne peut pas vraiment parler d'énigmes : la manière de faire pour continuer à avancer est toujours assez évidente. Kain trouvera sur son chemin de nouvelles armures qui le feront de plus en plus ressembler à l'idée que l'on peut se faire d'un roi vampire décadent, ainsi que de nombreuses armes.
Oui. On ramasse des armes. Pas de Soul Reaver, on vous la confisque dans la cinématique d'intro. C'est assez rageant de voir Kain brandir la Reaver sur la jaquette et de ne l'obtenir que dans les derniers instants de jeu ; on se sent un chouya floué. A mains nues et les armes à la main, on se trouve alors confronté à l'écueil majeur de Blood Omen 2. Les combats. Ils ne sont pas infaisables, ni bordelliques. Ils sont mous. En gros, il suffit de bloquer les attaques saccadées des ennemis pour charger sa jauge de grosse kölère, de leur décalier une bastos et ainsi de suite. C'est la seule méthode valable contre le boss, et le seul de ne pas y laisser des plumes à tous les combats. Le problème est la rigidité de la manœuvre. L'ensemble manque de fluidité entre les différents mouvements, et le manque de nervosité ne fait des combats qu'une affaire de timing ; seuls les boss vous donneront quelques sueurs froides.
On est très loin de la nervosité des Soul Reaver ; à ce titre d'ailleurs, Blood Omen n'est pas vraiment laid dans son esthétique globale, en revanche, il était à la ramasse question technique vis-à-vis de Soul Reaver 2 sorti un an plus tôt par la même boîte. Ce n'est pas vraiment gênant, surtout avec le recul, mais ça montre bien que le charisme de la série reposait désormais davantage sur les épaules de Raziel.
Blood Omen 2 n'est pas un mauvais jeu, loin de là. Mais ses qualités sont plombées par la lourdeur et la répétitivité de son système de combat. Le reste de la progression est naturelle, l'utilisation des pouvoirs souvent bien pensée. L'histoire ne fournit que quelques éléments de la trame globale de Legacy of Kain, au sujet des ennemis des vampires, les destinées de quelques personnages. Si ceux qui ont fini Defiance veulent savoir pourquoi Kain s'opposait à la résurrection de Janos, vous pouvez faire BO2 au moins pour ça.
