Salut a tous !

De retour pour une nouvelle critique ! Et quelle critique mes amis !

Labyrinth of Refrain Coven of Dusk est sorti en 2016 sur l'archipel, et en 2018 dans nos contrées. C'était, à l'époque, mon tout premier contact avec les studio Nis, et j'avais été suffisamment conquis pour me lancer dans d'autre jeux des mêmes studios. Quoique ayant fait l'impasse sur les Disgeae, leur licence phare et probablement la meilleure , sur laquelle je ne peux donc pas m'exprimer, aucun de leur jeu, pas même Danganronpa que j'ai beaucoup aimé, n'a pu faire de l'ombre à LoR.

Si je n'écris cette critique qu'aujourd'hui, quatre ans plus tard, cela s'explique par plusieurs choses. Premièrement, je n'avais alors pas atteint la True Ending, car je n'avais tout simplement pas réussi tellement le jeu est dur. Il était nécessaire, outre de battre les six boss cachés déjà redoutables, de faire un donjon supplémentaire à la difficulté extrêmement corsée. Et je n'avais alors pas le temps de m'y consacrer vraiment. Ce que j'ai pu enfin faire cette année.

La seconde raison était que le jeu, en vertu de sa difficulté, et du fait que c'était ma première approche d'un dungeon crawler, m'avait un peu divisé, et je ne voulais pas écrire un avis biaisé par une réaction trop à chaud, ni trop peu documenté. Depuis, j'ai pu me confronter au genre, me faire une opinion plus vaste, et mieux assimiler le scénario.

C'est donc avec un regard tout neuf que je me suis relancé dans ce jeu voila trois semaines, sans aucun souvenir du scénario. Et.... Comment avait-il pu ne pas me marquer ?

Je vais segmenter cette critique en trois angles. D'un coté, et en premier lieu, le gameplay et game design. Ensuite, je m'interesserai à l'ambiance sonore, et aux doublages, pour terminer en beauté sur le scénario.

Gameplay et Game Design : 7/10

Ce jeu est donc un dungeon crawler. Et soyons honnête, loin d'être l'un des plus inspirés en terme de level design. Il s'agit probablement là de l'un de ses plus gros défauts. Mais plus en détail, comment fonctionne ce jeu ?

Le joueur incarne non pas un personnage, comme de coutume, mais un;livre, le Tractatus De Monstrum, dans lequel une âme a été incarné. Ce livre détient un pouvoir unique, celui de commander aux armées pantins. Le joueur devra donc gerer une troupe de soldat marionnette. Et cet aspect ci du jeu est un vrai régal pour quiconque comme moi aime a gérer des statistiques, et réfléchir a leur optimisation. Chaque pantin sera façonné a notre convenance, devant choisir entre différentes "facettes", que d'autres jeux aurai nommés classe. Ces facettes sont toutes disponible dès le début du jeu (Ou presque) et se verront chacune spécialisé dans une caractéristique particulière. Mais là où le jeu se distingue vraiment est dans la composition de la troupe. Pour combattre, chacun pantin devra rejoindre une cabale accueillant entre un et trois pantins chacune. Sachant que l'on peut avoir jusqu’à 5 cabales, ce n'est pas moins de quinze combattants qui peuvent rejoindre la mêlée. Ces cabales ont, elles aussi des particularités. Afin d'être constitué, il faudra recueillir des pactes, donnant accès a des nombreux donum (Ou autrement dit sort) et il faudra donc, non content de choisir ces pantins avec parcimonie, les regrouper au mieux possible avec les pactes leur convenant le mieux. Si cela ne suffisait pas créer une mécanique prenant et alléchante, les combats comprennent aussi d'autre subtilité tel l'écho, la résonance, et surtout, les horribles coup critique gore, jouissif lorsque l'un de nos pantins l’exécute, horripilant quand ce sont nos adversaires.

Bref, vous l'aurez compris, le système de combat en tour par tour est une véritable régalade, et qui plus est, l'infect difficulté du soft pousse a le réfléchir au mieux. Et encore, je vous ai épargné de nombreux autres aspect du jeu, tel les pétitions occultes ou le transfert d'âme, afin de ne pas vous noyer sous de trop nombreuses informations.

Là où le bat blesse un peu plus dans le game design et le gameplay vient de l'exploration. Une vue subjectif, dans d'immense donjon assez vide, peuplé seulement d'ennemis et de quelques collectibles et dont les variantes sont assez pauvres. Nonobstant, cela renforce l'aspect labyrinthe du titre, car il sera fréquent de s'égarer, et, finalement, on fini par s'y faire, et même apprécier se perdre la dedans.

Non, définitivement, le plus gros point noir est la manière dont le scénario s'écrit. S'il y a une certaine cohérence narrative, cela a un aspect un peu frustrant donnant l'impression de ne pas avancer, et de ne pas VRAIMENT vivre l'aventure. En effet, le scénario, ou en tout cas sa trame de base, est assez simple. Dronya, la sorcière du Crépuscule a intercepté une lettre destiné a sa maitresse Baba Yaga, demandant à cette dernière de se rendre dans la ville de Refrain afin d'explorer le labyrinthe sous la ville et d'en percer les mystères. C'est alors en se faisant passer pour Baba Yaga qu'elle rejoint la ville, accompagnée de sa jeune disciple, Luca. Mais le Labyrinthe étant empli d'un miasme mortel, seul le Tractatus de Monstrum (Surnommé Tractie par la petite Luca) peut s'y aventurer, et il devra dès lors fouiller tout les recoins avant de faire des compte rendu a Dronya. Ce sont ces comptes rendu qui font avancer l'histoire, mais le lien entre ce qu'il se passe dans le labyrinthe et en surface est extrêmement ténu, détachant un peu Tractie de la quête de Dronya en surface. Or, le scénario s’intéresse bien a Dronya, et non a Tractie, et l'on se sent mis de coté, même si petit a petit on trouve notre place.

Néanmoins, en faisant la synthèse de tout cela, on arrive a un résultat très satisfaisant et grisant. On y passe vite 80H pour en voir le bout, sans s'y être ennuyé.

Pour finir, un petit mot sur la direction artistique que, personnellement, j'ai trouvé renversante. Si les personnages, typé manga, sont assez générique (Dronya demeurant très séduisante) dans leur design, l'ambiance elle même est enchanteresse, surtout a des moments clés du jeu. Je n'en dis pas plus, mais voila. Une vrai plongée dans l'onirisme.

Ambiance sonore et doublage : 9/10

Sur ce point là, je dois reconnaitre que le jeu m'a véritablement surpris. Qu'il s'agisse des musiques, parfaitement adaptée à l'ambiance magique du jeu. (Et dont la pièce maitresse restera pour moi l'incroyable morceau "Nostalgia" que j'ai déjà évoqué dans ma liste des meilleures musique de jeu. Notons que ce morceau, que je croyais anecdotique car il ne ponctue que deux courtes scènes du scénario, est en fait repris pour être la musique de fond du dernier étage du dernier donjon annexe avant la True Ending, me donnant l'impression, ce faisant, que pour les développeurs aussi, cette musique reflétait bien l'âme du jeu.) En réalité, la plupart du temps, on ne fait pas vraiment attention aux musiques dans ce jeu, étant plutôt concentré soit sur la gestion de nos troupes, soit sur la narration de l'intrigue, mais si l'on tends l'oreille, on se rends vite compte de sa grande qualité. J'avouerai à ma courte honte que je n'ai toutefois même pas chercher a savoir qui était le compositeur.

Concernant les doublages, en revanche, on se rendra compte dès les premières minutes de jeu qu'ils sont excellents. Et même plus. J'évoquerai notamment Baba Yaga, qui a un fort accent russe. Cela semble anodin, mais deux choses me plaisent dans ce choix. D'une part, Baba Yaga est un conte de l'Est, que l'on raconte encore aux enfants de nos jours dans les pays soviétiques, et d'autre part, car, si on y fait attention, grâce à cet accent russe, on peut déduire certains éléments du scénario qui ne sont révélé que beaucoup beaucoup plus tard. Là encore, aucun des doubleurs ne sont des doubleurs que je connais (Et pourtant dieu sait (Et les gens qui me lisent), a quel point j'aime le doublage et les gens qui pratiquent cette profession), mais quasiment tous m'ont marqué. Car, dans ce jeu, les protagonistes sont nombreux, et très caractérisé, et je dois avouer que je trouve que leur voix evoque toujours la caractéristique qui doit ressortir. Ainsi, Dronya, sorcière tentatrice, mais aussi cruelle et froide en apparence, cachant une grande bonté, se retrouve doté d'une voix qui est tout à la fois sexy, terrifiante et douce. Et si je devais donner une récompense à l'un des doubleurs du jeu, ce sera à celle incarnant la petite Luca, qui joue très juste, et qui contribue grandement à l'attachement que l'on a pour cet enfant.

Une réussite de A à Z donc.

Scénario : 9/10

Que dire de ce scénario ? Mais que dire ? Sinon que ce fut une baffe magistrale. S'il ne parlera pas à tout le monde, car l'humour est parfois très tendancieux (De même que les postures des personnages), et que le tout soit narré avec uniquement du texte joué sans aucune animations, il reste pour moi LA réussite du jeu.

Il est difficile de pouvoir en dire beaucoup sans spoiler, donc tout, ou presque, sera sous balise.

Comme je le disais plus tôt, l'histoire nous narre l'histoire de Dronya, la Sorcière du Crépuscule (Dusk Witch en anglais, et sa troupe de pantin d'où le "Coven of Dusk" du titre). Le scénario peine à nous prendre dans les premiers temps car il ne s'agit que d'une succession de petits évènements qui semblent n'avoir aucune importance entre Dronya et les habitants de Refrain et qui sont très souvent gênants (De prime abord), comme la Nonne Marietta tentant de violer Dronya, puis la sorcière du Crépuscule atteinte par un sort qui la fait tomber amoureuse de la chèvre d'un berger vulgaire, ou encore Neldo, drôle de jeune homme qui semble avoir des penchants pédophiles vu son intérêt pour la petite Luca. Toutes ces choses, qui se présente un peu sous forme d'humour, dans lequel on pourrai aussi ajouter la Tour d'Umbra et ses habitante succube et incube, et le jeu à un côté très très tendancieux.

Mais il se trouve toutefois que c'est également lors de l'Exploration des Tours d'Umbra que le scénario prends une nouvelle ampleur, avec deux choses majeures. Premièrement, des rêves de Dronya, dans lesquels on voit une jeune fille du nom de Velnya étudier dans une école de magie dirigé par Baba Yaga, et deuxièmement, par l'arrivée de Baba Yaga elle même dans la ville de Refrain, très en colère contre Dronya. Et de la tout démarre.

Si l'on devine, grâce au chara design, que Velnya est evidemment Dronya lorsqu'elle était jeune, l'on se demande dès lors pourquoi elle a changé de nom. On se pose également des questions sur Baba Yaga, que l'on voit s'occuper de toute les jeunes sorcières avec un certain soin, tout en étant extrêmement cruelle. Petit à petit, on découvre la relation entre Velnya et Isara, la sorcière bien aimée de Baba Yaga, qui fait tout pour la protéger. Mais Isara dévoile un jour à Dronya quelle sont ses ambitions : Tuer Baba Yaga.

Même si l'on en voit assez peu, on devine aisément que Isara et Dronya sont amoureuses l'une de l'autre, et, alors qu'Isara le le lui dit clairement, rien ne confirme vraiment les sentiments de Dronya pour elle dans un premier temps. Et là est le premier point du jeu qui m'a mis une vraie claque. Alors que jusqu'ici tout était vulgaire, tendancieux et malaisant, les voila qui nous raconte une histoire homosexuelle touchante, sans la moindre question de désir charnelle. Car en effet, par amour pour elle, Dronya va accepter d'aider Isara a tuer Baba, mais cela ne se passera pas comme prévu. Baba va les attraper, et les chatier, Isara devenant aveugle et étant vendu à un noble de la région pour la marier a son fils. Cette histoire me semble d'ailleurs être la source d'inspiration des magnifiques petits spectacle de Dronya, mettant en scène deux frères qui tentent sans cesse de s'échapper de l'emprise d'un horrible démon, qui les châtie chaque fois qu'il les attrape. La première de ses punitions est de leur arracher les yeux. Non sans évoquer la cécité de Isara.

Dronya va souffrir de cet éloignement tant et si bien qu'elle ne répondra jamais aux centaines de lettres qu'Isara va lui écrire. Isara a donc du épouser Medilina, un homme qui se trouve être faible, mais doux et aimant, et de leur union va naître une petite fille : Luca.

Après avoir vu tout ça, on se demande evidemment comment Luca est devenu la disciple de Dronya. Tout ce que l'on sait à ce moment là est que Isara a très souvent parler à sa fille de Velnya, et lui a demandé de l'appeler Tante Velnya. L'écriture est donc maintenant fine et subtile, mettant en scène non plus de la grossièreté, mais des sentiments beaux, et souvent douloureux.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, on découvre ensuite que Isara, que l'on savait fragile, est morte. Suivi peu de temps après par son époux. Luca désormais orpheline, est adopté par Velnya. Ca y est, on connait le gros du passé de Dronya. Mais à ce moment là, on ignore encore tout des tenants et aboutissants de l'histoire, notamment pourquoi Velnya est devenue Dronya, et pourquoi cette dernière semble désespérément rechercher les trois clés des Labyrinthes de Refrain.

C'est ici que survient l'un des plus gros twist du jeu. Après avoir tué Baba grâce à un habile stratagème, où en tout cas à ce qu'il semble, Dronya est enfin libre d'agir. Révélant ainsi sa quête, ouvrir la chambre mortuaire et ainsi ramener Isara à la vie. Et c'est dans cette chambre mortuaire, que l'on pense être la fin du jeu, que l'on en apprends énormément. Velnya est morte il y a fort longtemps, et Dronya n'est qu'un pantin animé par Luca, la sorcière des Âmes, ayant placé l'âme de sa tante bien aimé dans cette marionnette. La vraie héroïne est donc... Luca ! La chambre mortuaire va être le théatre d'horrible évènement, Baba Yaga, dont l'âme s'était réfugiée dans le corps de Marietta, la nonne, (Qui était en fait Mary, l'une des sorcières qui étudiaient avec Velnya, et qui avait toujours été amoureuse de cette dernière, expliquant pourquoi elle avait tant de désir pour elle lors de notre première rencontre) prends possession du corps réanimé d'Isara, et révèle sa vraie nature, Velkuvrana, entité démoniaque scellé il y a fort longtemps par le Roi des Fées et d'autre protagonistes que l'on avait dejà croisé dans Refrain. Quant à Tractie, lui aussi à des secrets. L'âme qu'il contient vient en réalité d'un futur où Velkuvrana a prévalu et quasi annihiler la vie. Il faut envoyer ici par Mezzaluca, nom de Luca, des années plus tard. Mais il n'est pas la seule âme que Luca a envoyé du Futur. Elle a aussi envoyé Neldo et Newton, le Grand sage. Neldo était amoureux de Mezzaluca, d'où son attachement très dérangeant à la petite Luca.

Au final, la première fin du jeu est celle ci, après toutes ces révélations, l'équipe parvient a éliminer Velkuvrana, grâce au sacrifice de Dronya. Mais la True ending consiste a stopper Velkuvrana, en rejoignant Mezzaluca dans son époque, où ce monstre a pu developper ses forces.

Bien entendu, narré de cette manière, en raccourcissant drastiquement de nombreux éléments, et sans être vraiment précis, le scénario ne semble pas si grandiose que je le prétends, mais il se trouve que j'ai trouvé les thèmes abordés très originaux, aussi bien dans le propos que dans la manière de le faire. L'histoire est touchante, et tout les personnages ont un rôle a jouer.

Sans être non plus le scénario du siècle, il est audacieux, touchant, et surtout très original et surprenant. C'est pourquoi, à mon sens, il est véritablement réussi, et que j'ai pris énormément de plaisir à la découvrir (Re-découvrir serait plus exact). Je ne comprends toutefois vraiment pas comment j'ai pu l'oublier intégralement en seulement 4 ans, mais c'est aussi ça qui m'a permis de le ré aborder avec envie et curiosité donc : Tant mieux !

Voila, c'est tout pour moi, des bisous tout le monde !

DarkoSumi
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le 20 déc. 2022

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