Kirby et le monde oublié
7.4
Kirby et le monde oublié

Jeu de Nintendo EPD et Nintendo (2022Nintendo Switch)

Kirby est un héros qui m’est très familier. A vrai dire, je connais le personnage depuis plus de 20 ans. Et pourtant, 2022 est l’année où je me suis plongé pour la première fois dans le conte de ses aventures.


J’ai débuté mon ascension de la planète Pop Star il y a seulement deux ou trois mois, en commençant par le remake d’une de ses aventures les plus iconiques, Kirby : Nightmare in Dreamland, sortie sur Game Boy Advance en 2002.

Je ne remercierai jamais assez la console virtuelle de la Wii U, pour son accessibilité vers les titres qui ont marqué l’histoire de Nintendo.

Il s’agit du remake du Kirby’s Adventure de la NES (sorti en 1993), que j’ai également pris le temps de faire par la suite. En l’espace de quelques mois, j’ai également contemplé le générique de fin de Kirby and the Crystal Shards (Kirby 64, 2001), et terminé le doyen la série, celui avec qui tout a commencé en 1992 sur la GameBoy originale, Kirby’s Dream Land (pour ne citer que les jeux que j’ai terminés).


Nombreux sont les exemples de ces licences de chez Nintendo qui s’épanouirent dans le genre du jeu de plateforme : Super Mario Bros., Metroid, Donkey Kong, Kid Icarus

La plateforme et la 2D ont marqué toute une génération de joueurs, un peu comme Sacha et Pikachu.

En ce qui me concerne, une fois l'ère PS2/Gamecube terminée, j’ai passé les trois quarts de mon temps de jeu sur Playstation, laissant de côté la plupart des « plateformers » de la « Next-Gen ».

Ces temps-ci, j’ai eu l’occasion de renouer tranquillement avec le genre, notamment grâce à des titres tels que Super Mario 3D Land/3D World, et je dois dire que le fait de côtoyer un univers aussi reposant, coloré et enchanteur que celui des Kirby m’a fait du bien, à mille lieues des frustrations du die and retry.

Mes mains se souviennent encore du boss ultime du DLC Re-Mind de Kingdom Hearts 3.

Jeu d’enfant

Kirby s’est, depuis son plus jeune âge, taillé une réputation de jeu pour enfants… Et il ne l’a pas volé ! Effectivement, à l’origine de sa création, des mains du désormais célèbre Masahiro Sakurai (l’homme derrière la série Super Smash Bros, qui débuta sur Nintendo 64 en 1999 !), la principale intention du concept de Kirby était de s’éloigner de la concurrence sur le marché des jeux de plateforme.

Bien que la jouabilité d’un Mario puisse paraître instinctive au demeurant, et ce dès le premier opus, le jeu peut assez rapidement donner du fil à retordre aux enfants (petits et grands), rien que par l’exigence de ses sauts. Difficulté souvent rencontrée par les jeunes pousses et plus généralement les gens qui n’ont pas l’habitude de manipuler la manette, elle est inhérente au genre de la plateforme et entraîne souvent des complications de taille chez le joueur quand il s’agit pour lui d’appréhender les distances, lorsqu’il est amené à sauter par-dessus un trou qui lui fait obstacle, par exemple.

Je dis ça d’expérience, ma mère était une férue de Crash Bandicoot à l’époque de la Playstation !

Kirby permet à nos benjamins de voler au-dessus du vide dans le plus grand des calmes, ce qui lui confère automatiquement le bénéfice d’un capital-sympathie bien mérité auprès des jeunes âmes. Il arrive toutefois, selon les opus de ses aventures, que la capacité soit limitée par une jauge d’endurance invisible. Outre la jouabilité adaptée aux doigts des novices, l’univers chatoyant et tout aussi mignon oriente lui-même le titre dans la cour des tout petits, même si je suis d’avis qu’un jeu mignon n’est pas inéluctablement à ranger au coffre à jouets pour enfants (en témoignera le traditionnel post-game de Kirby).

On a souvent besoin d’un plus petit que soit.

Kirby est une franchise dont la facilité d’accès à un public de novices se perpétue d’un épisode à l’autre, et c’est peu de le dire car c’est sur quoi repose tout son concept de base. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut prendre le titre à la légère. Le moveset du personnage est d’ailleurs un peu plus étoffé que l’on pourrait le croire au premier abord, surtout dans sa nouvelle aventure. Ayant parcouru la démo avant la sortie de ce Kirby et le Monde Oublié, j’étais complètement passé à côté de la mécanique d’esquive du titre. Je n’exploitais pas non plus la touche de garde qui témoigne pourtant d’une richesse de gameplay qu’on n’attendrait pas forcément d’un jeu aux mécaniques simplifiées pour convenir à un public de non-initiés.

Contre toute attente, la panoplie de coups de Kirby n'a rien à envier à celle d'un Mario, celle-ci paraîssant en partie reprise de Smash Bros. En plus de son esquive (qui dans sa version actuelle, une fois le timing maitrisé, est accompagnée d'un ralenti du plus bel effet, à la manière du Resident Evil 3 Remake de 2020), et de sa garde martiale, notre héros est capable de sortir des tacles assassins à la moindre contrariété : oui, Kirby est susceptible, comme son cousin Rondoudou... (Regardez donc les versions américaines de ses jaquettes, vous verrez !).

Notez que dans notre jeu du jour, il est possible de désactiver l'absorbption automatique des pouvoirs de l'adversaire. En effet, dans la plupart des voyages du loustique, lorsque Kirby avale son ennemi, il a la possibilité de choisir de le garder en bouche dans l'idée de le recracher plus tard, se servant de lui comme d'un projectile, ou bien de l'avaler tout rond afin de s'approprier ses attributs élémentaires (si la créature térassée en possède un).

Dès le premier épisode de la série, le jeu proposait un mode difficile déblocable par une combinaison de touches divulguée une fois le jeu terminé. Et si l’on considère qu’un jeu généreux est un jeu qui ne laisse personne de côté, c’est sans doute avec ce mode de difficulté accrue que le titre donnera à manger (ou à mordre la poussière) à celui qui l’aurait regardé d’un peu trop haut.

A mon sens, Kirby n’est donc pas tant un jeu pour enfant. Il est surtout un jeu qui se veut familial, fidèle à la ligne éditoriale de Nintendo. J’ai pris la série Kirby comme une licence pensée pour la détente, seule ou à plusieurs : le deuxième joueur est justement conçu pour « le petit frère », celui qui a besoin d’être tenu par la main, dont le personnage (Bandana Waddle Dee, un nom qui claque), qui ne peut mourir et ne peut accaparer le pouvoir de l’ennemi, ne pourra pas trop s’éloigner du joueur 1 sous peine d’être téléporté auprès de lui. Ce dernier épisode de la franchise m’a apporté, à mon grand bonheur, bien davantage que l’effet d’une brise naïve et légère derrière la nuque.

Kirby’s Dream Solid

Le passage d’un jeu initialement 2D à la 3D est souvent un moment mémorable dans l’histoire du jeu vidéo. Super Mario 64 (1997) et The Legend of Zelda : Ocarina of Time (1998) en sont probablement les exemples les plus célèbres et firent l’effet d’une bombe lors de la conversion de leur aventure de la SNES à la Nintendo 64, un exercice qui pourtant se voulait assez délicat dans la mesure où cette dimension gagnée changea profondément les règles du jeu vidéo.

Mais où était donc fourré Kirby à ce moment-là ?

Disons que… Kirby était bien là, en 3D qui plus est, dans des décors tout aussi tri-dimensionnel. Et pourtant… Le jeu resta cantonné à son échelle habituelle, dans un plateformer dont la structure de gameplay articulée en 2D ressemblait pas mal à ce qui se faisait dans un Tombi! ou dans un Klonoa (1998, PS1) artistiquement parlant (je crois que c'est ça qu'on appelle la 2,5D). Kirby 64 ne fit d’ailleurs pas l’ombre du raffut de ses compères, pas plus qu’il n’eut l’ombre de leur ambition, bien qu’il ait eut la bonne idée de permettre à Kirby de fusionner les pouvoirs entre eux. La saga, beaucoup plus intimiste que les deux autres citées en comparaison, compta tout de même une pelleté d’épisodes restés ancrés dans une 2D coutumière, jusqu’à la 3DS où le petit jeu axé scoring Kirby Blowout Blast se rapprocha de l’idée de faire un Kirby en 3D, et cette fois-ci en bonne et due forme.

Kirby Blowout Blast (2017) vit le jour en tant que mini-jeu de Kirby Planet Robobot (2016, 3DS) sous le nom de Kirby 3D Rumble, puis sorti en stand-alone dans une version plus aboutie sur l’e-shop de la console. Les amateurs d’arcade et de speed-run y trouveront certainement leur pot de confiture. La maniabilité répond au doigt et à l’oeil, c’est vachement fluide, et c’est tout simplement un bonheur de déplacer un Kirby si aisément.

La Switch, quant à elle, permit à Kirby de se solidifier pour de bon, près de vingt années après qu’on lui eut coupé le cordon ombilical. A la vue des premiers trailers de Kirby et le Monde Oublié, nous avons été nombreux à penser que le jeu se déroulerait en zones ouvertes et caméra libre : il n’en est rien ! Le jeu reste très linéaire dans sa construction et laisse très peu de place à l’exploration. La structure des niveaux du titre s’éloigne donc d’un Super Mario Odyssey pour coller au classicisme habituel de la série, se rapprochant du style d’un Super Mario 3D World, ce qui fonctionne très bien selon moi, même si je reste curieux de voir ce que ça pourrait donner dans un espace de liberté plus ample.

Cela n’empêchera pas Kirby de faire peau neuve dans cet opus, notamment grâce à l’introduction d’un hub central qui viendra apporter une consistance supplémentaire au déroulement de l’aventure.

Over the Hill

Tout le monde vit sa vie sereinement sur la planète Pop Star, plus verdoyante que jamais, lorsqu’un qu’un portail dimensionnel apparait soudainement dans le ciel, sous un soleil de plomb. La présence de cette faille temporelle déclenche alors une puissante tempête aspirant absolument tout ce qui se trouve à sa portée. Kirby n’ayant pu échapper au champ d’action du portail, tombant cette fois sur plus vorace que lui, se retrouvera lui aussi transporté dans un monde parallèle où règne une organisation malfaisante connue sous le nom de « La Meute des Bêtes », spécialiste dans la capture de Waddle Dee. Le Waddle Dee étant l’ennemi de base, voire la mascotte de la série, au même titre qu’un Gluant de Dragon Quest, Kirby ne pouvait décemment pas fermer les yeux sur ces agissements !

Votre mission, si vous l’acceptez (on demande pour la forme, mais j’imagine que vous avez compris que vous n’avez pas le choix), débute alors aussitôt : vous devrez libérer un à un les Waddle Dee victimes de kidnapping afin de progresser dans la découverte du nouvel univers que vous est amené à parcourir. C’est ainsi que se débloqueront nouveaux niveaux et nouveaux mondes. De fait, vous vous baladerez une nouvelle fois à bord de votre étoile, survolant la mappemonde à toute vitesse, avant de vous engouffrer dans le niveau de votre choix. Les niveaux se distingueront très vite en plusieurs natures :

  • On comptera d’un côté les niveaux classiques, dans lesquels l’objectif d’arrivée prend la forme d’un groupe de Waddle Dee prisonniers d’une cage dont vous devrez tomber le verrou. Au long de ces niveaux, vous rencontrerez également d’autres Waddle Dee, cette fois solitaires et toujours coincés dans leur cage à oiseau, disséminés aux quatre coins du décor, que ce soit derrière un passage secret, une petite « énigme » ou un défi à résoudre. Les objectifs secondaires du niveau seront octroyés dès son ouverture en appuyant sur le bouton de pause, mais ces derniers seront dissimulés derrière une suite de points d’interrogation. Sachez toutefois que passer à côté de ces défis mystères ne s’avère en rien handicapant, le fait est que terminer le niveau révèlera une des cases « ??? », apportant un confort appréciable à l’élucidation de l’enquête. Pas de panique donc si vous n’avez pas la lucidité d’un Sherlock Holmes, car il vous suffira de terminer le stage plusieurs fois pour en découvrir tous les défis (ce qui s’avère finalement assez rapide en ligne droite).
  • A chaque fin de niveau classique, vous ouvrirez la voie en direction d’une ou deux failles temporelles sur la carte du jeu, selon votre taux de complétion de la dernière zone parcourue. Ces dernières vous donneront accès à des stages bonus axés arcade. Le scoring est donc au rendez-vous. Chaque niveau exploite un pouvoir de transformation de Kirby, le but du jeu étant de terminer votre course le plus vite possible, sous la contrainte de la montre. Les réfractaires préférant trainer la pâte seront sûrement ravi d’apprendre que les chronos à battre ne comptent à aucun moment pour la quête des 100%. Ils permettront simplement de gagner un bonus de pièces supplémentaires qui permettra d’accélérer un peu le processus. Terminer chaque niveau bonus permet de gagner une « gemme rare », utile pour faire évoluer les pouvoirs de Kirby (nous y viendrons plus tard). Les défis chronométrés sont là pour assaisonner l'aventure et faire plaisir à ceux qui souhaitaient un brin de défi dans le monde un peu trop accueillant de Kirby.
  • Pour finir, une fois tous les niveaux d’un monde bouclés, se débloquera l’ultime étape : le combat de boss. Alors là, Je dois dire que les boss sont selon moi vachement réussis, aussi bien visuellement qu’à l’égard de leur moveset, dont les patterns seront à mémoriser pour les téméraires qui souhaitent relever tous les défis : une idée qui m’a beaucoup fait penser à mes « vieux jours » à l’université, lorsque je taquinais le platine de Metal Gear Rising : Revengeance (2013, PS3/Xbox 360)...
  • Où il était question de vaincre chaque boss sans prendre de dégât.

    Enfourcher votre fidèle étoile en surplombant la carte du monde vous permettra également de dénicher plusieurs failles supplémentaires camouflées dans le décor, ainsi que quelques pièces de monnaie invisibles à l’œil nu. Vous serez donc amené à ratisser les lieux au peigne fin.

    Si vous avez joué au mode histoire Dragon Ball Z : Budokai 3 (2004, PS2), vous serez normalement en terrain connu.

    Hélas, aucun robot ne pourra vous aider dans votre tâche sur cette planète qui n’est plus celle de Robobot, en dépit de quoi vous sillonnerez les mondes à la force vos mini-gambettes, ce qui occasionnera potentiellement quelques baisses de régime pour une créature à l’appétit aussi vorace que celui de Kirby. Vous aurez donc grand intérêt à vous trouver un petit bout de lopin dédié à la recharge de vos batteries. Accordez-vous le luxe d’une trêve à votre aventure dans le petit village fort accueillant qu’est celui des Waddle Dee. Celui-ci vous servira bien volontiers de quartier général, une terre d’accueil de choix lorsqu'il s'agira de planifier vos futurs assauts en vue d’éradiquer la menace qui vous a extirpé à votre tranquillité.

    Traverse Town

    La tempête qui suivi l’ouverture du portail dimensionnel (en forme d’étoile d’ailleurs, ce qui paraît cocasse si vous avez vu Doctor Strange in the Multiverse of Madness), par sa puissance dévastatrice, a saccagé le village des Waddle Dee, et c’est justement là que se trouve l’une des grosses nouveautés du jeu. Plus Kirby délivrera de Waddle Dee, plus ces derniers uniront leurs talents pour reconstruire le village, ce qui lui permettra non seulement de retrouver ses couleurs, mais aussi de servir d'appui dans la quête de notre héros. En effet, au cours de son développement, le village verra fleurir en lui plusieurs infrastructures qui vous seront très utiles, sous la forme de boutiques ou de restaurants. Il y sera d’ailleurs possible de se faire embaucher pour se faire un peu d’argent de poche, ou de se détendre (ou pas) au cours de quelques mini-jeux d’adresse, le temps d’une partie de pêche, par exemple.

    Les jeux japonais et la pêche, une histoire qui se répète.

    C’est dans ce village que vous pourrez découvrir la maison de Kirby !

    C’est avec émotion que je vous annonce cela, car ça me fait toujours beaucoup d’effet de pouvoir jouir de l’usufruit d’une petite maison mise à notre disposition le temps d’une aventure, surtout lorsque celle-ci nous permet d’introduire le point Smash Bros de la critique !!!

    Savez-vous ce qui m’a le plus dégouté dans le bien vénérable Super Smash Bros Ultimate ?

    C’est le fait que les développeurs aient retiré les trophées du jeu (des modèles 3D à l’effigie d’objets et de personnages de divers univers du jeu vidéo à observer sous tous les angles et toutes les lumières), couplé avec la disparition des descriptions qui vont avec (provenance du jeu dont est tiré le trophée, informations sur le personnage ou objet concerné), qui n’ont pas été portées sur les esprits d’Ultimate (les grands remplaçants des trophées, qui sont finalement nuls autres que des artworks).

    Autrement, savez-vous quel est mon Smash Bros préféré ?

    Melee ! Car si c’est le jeu qui fit apparaître la notion de trophées et les descriptions qui vont de paires, c’est aussi le seul opus dans lequel il est possible d’obtenir des figurines à travers un authentique gachapon (machine à capsules japonaise), dans lequel on pouvait utiliser la monnaie acquise via les combats du jeu pour acquérir une petite surprise sous couvert de RNG. Le taux de chance d’avoir une nouvelle figurine dépendait même du nombre de pièces qu’on insérait dans la machine. Génial !

    Savez-vous pourquoi, en ce moment si solennel, il fallait absolument que je vous parle de Smash, une fois de plus ?

    Parce que s’il n’y a finalement eu ni trophées, ni gachapon dans Super Smash Bros Ultimate (2018, Switch), HAL Laboraory aura implémenté les deux fonctionnalités, d’un coup d’un seul, dans un petit renfoncement du village central de ce Kirby et le Monde Oublié (bon, certes, sans le côté « je mets davantage de pièces pour avoir plus de chance de chopper une nouvelle figurine à ajouter à ma collection », mais je leur pardonne volontiers). HAL Laboratory étant à l’origine des deux licences, le fan service est à son comble !

    Il vous est donc possible de décorer (un peu) votre maison en y faisant trôner vos figurines que vous pourrez observer librement, et qui ont eu le droit à une description, pour les plus rares d’entre elles.

    Pour info, on distingue le même principe de nos jours dans la duologie Judgement et Lost Judgement (2019 et 2021, PS4/PS5/Xbox One/Series).

    Vous aurez même des cadres photo qui s’ajouteront sur les murs de votre humble domaine au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, de la même manière que les décorations murales évolutives de l’intérieur de votre « chopper » dans Metal Gear Solid V : The Phantom Pain (2015, PS3/PS4/Xbox 360/One).

    Vous serez sans doute ravi d’apprendre que ce n’est là qu’un des nombreux points d’intérêt à visiter dans le village. Vous aurez notamment accès à un...

    Cinéma pour revisionner toutes les cinématiques du jeu (présentées de bien belle manière)...

    Ou encore une...

    Scène ouverte dirigée par un groupe de Waddle Dee musiciens qui vous rejoueront volontiers les nombreuses musiques du jeu en thème de fond, pendant que vous vous profiterez des transats et des jus de fruits ! Du miel pour les oreilles, un délice en tout point !

    Et le clou du spectacle, le Colisée (de l’Olympe), qui vous permettra d’enchaîner moultes vagues d’ennemi et boss du jeu (dont certains inédits à l’aventure), qui m’a tellement donné l’impression de me replonger dans celui du premier Kingdom Hearts (2002, PS2)...

    Notamment durant l’intervention de Meta Knight via laquelle j’ai pu faire un parallèle avec la magistrale entrée en scène de Sephiroth.

    Le Colisée sera certainement l’endroit qui proposera le plus grand défi du jeu, notamment après le générique de fin, vous permettant d’expérimenter un maximum de ses mécaniques qui, parmi elles, comptent l’évolution des différents pouvoirs de Kirby.

    Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

    La capacité de Kirby à absorber le pouvoir de ses adversaires a été à mon sens ingénieusement exploité dans Super Smash Bros (1999, Nintendo 64), permettant de renouveler le gameplay d’un seul et unique personnage de manière assez impressionnante (vu le nombre de personnages qu’il y a dans Ultimate, ça a dû demander pas mal de boulot). Cette fonction n’était pourtant pas présente dans le tout premier Kirby. Il aura fallu attendre Kirby’s Adventure (le deuxième jeu de la licence), pour intégrer cette forme de gameplay.

    La grande nouveauté de cet opus, c’est la possibilité de faire évoluer ses pouvoirs, ce qui n’avait encore jamais été réalisé dans un Kirby (à ma connaissance). En traversant les quelques aventures dédiées au personnage de Sakurai que j’ai pu découvrir, je suis souvent tombé sur une espèce de salle tapie derrière une porte mystère, aménagée à la façon d'un bout de musée où sont entreposés deux ou trois pouvoirs, chacun disposés sur un piédestal, piochés parmi ceux qu’on a pu débloquer ici et là au cours du jeu. Dans Kirby et le Monde Oublié, le concept semble avoir été étendu.

    Le village accueille donc en son sein un bâtiment à mi-chemin entre la galerie d’art, la forge et la salle d’entraînement. Il s’agit du lieu idéal pour acheter, améliorer et tester ses nouvelles capacités. Vous vous en doutez très certainement, améliorer ses pouvoirs nécessitera d’une part de mettre la main au portefeuille, mais surtout de vous délester de pas mal de vos « gemmes rares » acquises à la sueur de votre front, matériau essentiel à la construction de votre arsenal (gear).

    Notez tout de même que vous aurez besoin de prendre le temps de fouiller les niveaux pour espérer mettre la main sur les plans d’amélioration de pouvoirs, à la manière du premier Kingdom Hearts où il vous fallait ramener des plans à Cid pour qu’il puisse vous aider à construire un éventail plus large de vaisseaux Gummi.

    Petite anecdote qui fait toujours plaisir, le personnage principal de Kingdom Hearts, Sora, fut le dernier à être intégré aux vagues de personnages en DLC de Smash Bros. De plus, la société de Masahiro Sakurai se nomme « Sora » ("ciel" en japonais), venant concrétiser une telle ironie du sort. Que de cocasseries ma foi ! HAL Laboratory savent y faire quand il s’agit de toucher ma corde sensible, moi qui place la licence Kingdom Hearts sur mon podium personnel !

    Le jeu comporte un nombre plutôt conséquent de pouvoirs allant des plus classiques, bien connus des autres opus, à quelques nouveaux venus (n’ayant pas fait tous les Kirby, j’aurai bien du mal à trop m’avancer là-dessus). Chaque pouvoir peut évoluer en plusieurs formes et finir par culminer dans des effets extrêmement ravageurs.

    Ces pouvoirs ne seront d’ailleurs pas exempts de fan service : le côté « Master Sword » des derniers stades du pouvoir de l’épée ont réveillés mes doux souvenirs de la puissance dévastatrice du Oni Link de The Legend of Zelda : Majora’s Mask (2000, Nintendo 64).

    Si j’ai pu constater que les différents stades d’un même pouvoir permettent de renouveler sans cesse le gameplay du jeu, j’ai énormément apprécié la fluidité amenée par les niveaux bonus qui poussent le joueur à tous les apprivoiser afin de trouver celui qui lui correspond le mieux. Cela dit, les développeurs ont poussé la barre encore plus loin en octroyant à Kirby le pouvoir du Trans-Morphisme (et non TransFormisme comme j’ai pu le voir dans de nombreux tests : pas d’offense hein, je comprends l’erreur, mais à priori ce n’est pas la même chose).

    Le trans-morphisme consiste à avaler un objet excédant de beaucoup la taille de notre ami Kirby, lui permettant d’acquérir un panel de pouvoirs inédits, comme celui de la voiture qui permet à notre créature de « passer la seconde ». Ces pouvoirs spéciaux s’articulent donc tous autour d’objets de grande taille. Un certain pan de gameplay vers la fin du jeu ira même jusqu’à nous pousser à alterner les pouvoirs au sein d’une même session, sous couvert de back-tracking dans un esprit proche de l’esprit du Metroidvania ou du survival-horror.

    La comparaison prête à sourire lorsque l’on remarque l’aspect antithétique de ces genres avec celui de Kirby.

    Ce ne sera pas le seul aspect Metroid du jeu qui me sera venu à l’esprit : je parle bien sûr de la fin où il faudra vous échapper en vitesse d’une planète sur le point de s’autodétruire.

    En plus de toute la panoplie de pouvoirs de notre héros, il vous restera encore un moyen de booster les capacités de Kirby. Laissez-vous donc tenter par l’achat de l’un des objets de soutien de la quincaillerie du village, ces derniers vous permettant au choix d’augmenter la puissance de vos coups, de décupler votre vitesse de déplacement, ou encore de doubler votre barre de vie, ce qui ne sera pas du luxe à la fin du jeu si vous souhaiter vous lancer dans la quête du 100%. Vous pourrez ainsi stocker un objet de soutien ou un objet de soin (acheté au café Waddle Dee), pour pouvoir l’utiliser au moment où vous en aurez le plus besoin, ce qui confère un léger aspect RPG plaisant au jeu.

    Qui dit "boutiques", dit "monnaie" ! Et vous aurez plusieurs moyens de vous enrichir à travers le jeu. Parcourez les multiples niveaux mis à votre disposition, et partez donc à la récolte de pièces multicolores, dont la teinte déterminera le montant du butin récolté (exactement comme dans un Zelda, où l'on grapille des rubis verts, rouges, gris... A la différence que vous ne serez pas limité cette fois-ci). Les pièces bleues sont les plus terrées d'entre elles, et évidemment, celles qui ont le plus de valeur. Cela étant, vous pourrez aussi bien participer à quelques défis et autres mini-jeux pour étoffer votre fortune personnelle, si le coeur vous en dit !

    Super Kirby Ball

    Si comme moi, vous êtes un grand fan de mini-jeux en tous genres, que vous êtes fan des jeux dans le jeu, enfin… Appelez ça comme ça vous chante… Sachez que la tradition dans un Kirby digne de ce nom, c’est de vous amener à participer à ce qui pourrait se rapprocher à des activités de stands de kermesse.

    Ma rencontre avec Amusement Vision, studio fondé par Toshihiro Nagoshi, fut pour moi le point de non-retour. La société est à l’origine de licences telles que Super Monkey Ball (2002, Gamecube), et Yakuza (2006, PS2), des licences qui s’inscrivent dans la tradition du jeu d’arcade, où la place du mini-jeu fait partie intégrante du concept de l’œuvre.

    C’est bien simple, depuis que j’ai découvert la saga Yakuza, je suis totalement tombé amoureux de la conquête des mini-jeux (que j’avais pourtant vu passer plein de fois dans plein de jeux différents), à tel point qu’il m’arrive souvent de m’investir plus que de raison dans la plupart des activités annexes que je croise sur ma route, afin de décrocher les trophées qui y sont liés.

    Aujourd’hui, à chaque fois que j’entame un jeu, je ne peux pas m’empêcher de ressentir un certain regret lorsque ce dernier ne m’a pas offert ma dose de mini-jeux. C’est mon péché mignon, et je n’en démords pas.

    Kirby et le Monde Oublié fait honneur à ses prédécesseurs en vous faisant participer à la vie du village (en travaillant par exemple… Quoi ! Qui a dit Shenmue ?), par diverses activités annexes qui vous permettent de vous détacher de l’aventure principale, juste histoire de profiter des petits plaisirs sincères de la vie. Je ne souhaite pas trop en dire sur ces petites douceurs de simplicité, mais je peux dire avec assurance que je me suis senti impliqué dans tout ce que j’ai vécu à travers le jeu, et ça c’est grâce à toi Nagosh’.

    Bull’s Eye

    J’ai quitté l’aventure du monde oublié laissant mon fichier de sauvegarde reposer sur une sauvegarde complète à 100%. C’est d’ailleurs vraiment appréciable d’avoir la possibilité de garder un œil sur sa progression.

    Je n’ai d’ailleurs pu m’empêcher de prendre en capture l’image de fin laissée sur mon écran de Switch, marquée de pixels rouges, jaunes et blancs.

    Que dire… C’est un sacré sentiment que de sortir sa cartouche de la console, la remettre dans sa boîte qui ira elle-même retrouver sa place dans la ludothèque qui est la vôtre, avec le sentiment d’avoir quasiment tout vu du titre.

    J’ai passé près de 30h en compagnie de Kirby, dans une aventure fabuleuse de sincérité et surtout de simplicité. J’ai mis plus d’un mois à le faire, à raison des quelques niveaux par jours, et cela m’a paru tout simplement parfait d’un point de vue contenu.

    Compléter le jeu à fond se fait de manière très fluide et chaque nouvel élément est distillé à une cadence modérée, ce qui a fait que je n’ai jamais trouvé la progression contraignante.

    J’ai d’ailleurs eu le même sentiment lors de ma complétion à 100% du jeu Marvel’s Spider-Man (2018, PS4).

    J’avais pourtant été déjà bien emballé par les précédentes aventures de Kirby, mais celle-ci a réussi à me paraître un cran au-dessus en termes d’ambition.

    Le plus beau dans tout ça, et ce que je recherchais initialement, c’est d’avoir pu retrouver l’intégralité des célèbres héros de la série, déjà introduits dans le roster de Smash qui avait réservé à chacun son fauteuil attitré depuis quelques épisodes, et j’ai ainsi pu comprendre un peu mieux le rôle de chacun dans l’univers de Kirby.

    Kirby est, pour ma part, définitivement une superbe étoile, brillante d’un vif éclat, dans la grande fresque des personnages iconiques de Nintendo.

    Vénérable PoPoPo, je vous salue bien bas !
    Magictouff
    8
    Écrit par

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    Créée

    le 20 mai 2022

    Critique lue 42 fois

    Magictouff

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    le 1 nov. 2022

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