King Kong
6.3
King Kong

Jeu de Ubisoft Montpellier, Ubisoft et Michel Ancel (2005Xbox 360)

« We have to get you off this island. » JACK DRISCOLL

Dans ses nouveaux studios de Ubisoft Montpellier, Michel Ancel se focalise sur un jeu d'aventure ambitieux censé se dérouler en trois parties et pour lequel il entreprend un énorme travail d'écriture. Son Beyond Good and Evil sort en 2003. Malgré les qualités reconnues par la critique, le titre ne reçoit pas l'accueil escompté et tous les projets de suites sont alors avortés, du moins temporairement.

Le jeu a toutefois été remarqué par le cinéaste néo-zélandais Peter Jackson qui, déçu par les adaptations vidéoludique de sa trilogie du Seigneur des Anneaux par Electronic Arts, décide de faire appel au français pour transposer sur consoles son nouveau long-métrage : King Kong

Le studio Ubisoft pour lequel Michel Ancel est employé, va donc éditer et développer le jeu avec ses studios de Ubisoft Montpellier et Ubisoft Montréal. Ancel fait appel à Jacques Exertier pour écrire le scénario, lui qui a déjà écrit le scénario de Beyond Good and Evil.

King Kong sort à la fin d’année 2005, un peu avant le film, sur PC, PS2, XBOX, XBOX 360, GameCube et les consoles portables Game Boy Advance, PSP et DS.

Le scénario est déjà connu, la fin déjà écrite, mais ce n'est pas ça qui doit nuire au plaisir de la découverte (surtout pour ceux qui ont vu le film original de 1933). Le jeu utilise avec parcimonie les extraits de film, uniquement dans l'introduction en fait, et encore il s'agit d'extraits déjà vus dans la bande-annonce. Et puis quelques éléments mineurs diffèrent du film pour rendre la narration plus ludique pour le joueur.

Dans la peau de Jack Driscoll, le joueur doit survivre dans une jungle infestée de créatures féroces. Le joueur est totalement immergé dans les décors dans une vue à la première personne reléguant l'interface visuelle aux options. Par défaut, viseur et compteur de munitions sont désactivés à l'écran, pour mieux libérer l'ambiance et le plaisir visuel. De toute façon, les règles du jeu sont assez simples pour que l'absence de repères ne soit pas handicapante. La jauge de vie repose sur notre vision, deux touchettes et c'est la mort. Une seule et l’écran devient rougeâtre pour annoncer notre probable décès. L'effet est d'ailleurs un peu trop marqué. Pour les munitions, c'est le personnage lui-même qui vous tiendra informé du nombre de chargeurs restants, que vous le lui demandiez ou non.

Les personnages alliés, Carl Denham, Ann Darrow, Hayes et son bras droit Jimmy, tous issus du film et à l'image des comédiens originaux sont plutôt bien gérés. Ils pourront également vous prêter leur fusil si le besoin s'en fait ressentir. Malheureusement, les armes à disposition de Jack ne sont pas spécialement nombreuses, puisqu'on dénombre à peine trois fusils, un petit flingue, et deux types de lances, qu'il sera possible d'enflammer pour faire plus de dégâts. En comptant les variantes des lances et les coups de crosse, il existe donc une dizaine de possibilités pour sauver sa peau ou se défaire de l'emprise d'un ennemi, mais la donne fait un peu léger. Pas de crainte à avoir pour la visée, car le jeu est assez tolérant pour ne pas vous induire en erreur, même s'il est toujours possible de voir une lance manquer sa cible, souvent par manque de préparation.

Le jeu alternera donc les phases avec Jack Driscoll, vues à la première personne, avec des instants défouloir dans la peau velue de Kong, vues à la troisième personne. Assez défoulantes, par contraste avec le sentiment d'oppression qui se dégage des phases FPS, les passages de Kong ne sont pas non plus exceptionnels, juste sympas, la faute à deux ou trois soucis gênants. Les caméras, par exemple, qui en cherchant à simuler des effets cinématographiques parfois percutants relèguent Kong au second plan, ou sur un coin de l'écran, ce qui nuit à la lisibilité de l'ensemble. L'impression de brasser du vent est également un peu trop prononcée lors des combats, dans la mesure où les collisions se font un peu à la louche. Les mouvements spéciaux compensent ces quelques lacunes en jouant sur des effets de folie qui touchent à l'essentiel : la sensation de puissance, primordiale quand on incarne Kong.

Curieusement, le niveau à New York se révèle d'une anecdotique banalité, quand bien même il ne représente qu'une infime partie du temps de jeu.

Enfin, le jeu se termine en environ 5 heures... Une faible durée de vie, mais honorable quand on s’aperçoit que le titre arrive à tourner en rond. Ceci dit, l'occasion de refaire une seconde fois l'aventure vous sera donnée pour débloquer une fin alternative ou d'autres bonus comme des interviews ou des croquis. Cette fin alternative voit le joueur contrôler un avion piloté par Jack Driscoll, ce dernier tire sur les lampes de l'Empire State Building tout en abattant les autres avions qui mitraille Kong. Le gorille en profite pour redescendre et s'enfuir discrètement avec Ann et rentrer à Skull Island, cette petite île paradisiaque.

En dépit d'une esthétique extraordinaire et d'un travail d'ambiance qui doit beaucoup à l'absence réfléchie d'interface, le dernier jeu de Ubisoft cache un FPS correct, qui saura sans doute contenter le grand public, mais certainement pas le joueur averti. Les phases de Kong à la troisième personne viennent certes dynamiser le jeu par effet de contraste, mais elles rappellent surtout combien les passages de Jack Driscoll sont cruellement mornes et linéaires. Si l'on ajoute un léger manque de finition faute de temps, il y a fort à parier que King Kong laisse davantage une trace dans le paysage ciné que dans le jeu-vidéo.

StevenBen
6
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2024

Critique lue 4 fois

1 j'aime

Steven Benard

Écrit par

Critique lue 4 fois

1

D'autres avis sur King Kong

King Kong
benton
7

Critique de King Kong par benton

King Kong n'est pas un FPS comme les autres. L'interface et le gameplay ont été épurés au possible, l'écran n'affiche ni barre de santé, ni quantité de munitions, afin de nous maintenir dans l'action...

le 17 mars 2011

3 j'aime

King Kong
Pyramid
4

Critik !

Apparemment c'était une tuerie quand c'est sorti, et ben ça a très mal vieilli en à peine 5 ans, c'est moche, chiant, pas agréable à jouer et les doublages sont assez mauvais. Seul Kong s'en sort...

le 15 juil. 2010

3 j'aime

King Kong
AurélienBoucher
9

Critique de King Kong par Aurélien Boucher

KING KONG est un très bon jeu tiré du chef d'oeuvre qu'est le remake de Peter Jackson. L'histoire retrace les moments du film, à savoir les moments sur Skull Island jusqu'au final à New York...

le 18 oct. 2022

1 j'aime

Du même critique

L'Initiation - Dragon Ball, tome 3
StevenBen
7

« Si tu veux un conseil, n’utilise pas toute ta force… » SANGOKU

Comme la majorité des jeunes français, j’ai connu Dragon Ball le 02 mars 1988 sur TF1, dans le Club Dorothée. J’étais loin de me douter que ce dessin animé était l’adaptation d’une bande dessinée,...

le 18 oct. 2022

2 j'aime

3

La Légende de Brisby
StevenBen
2

« You are the hero type, note me » TIMOTHY BRISBY

En 1982, le succès de Brisby et le Secret de NIMH est mesuré, pire encore il met son réalisateur Don Bluth sur la paille. Pourtant, avec le temps, Brisby et le Secret de NIMH est devenu un...

le 17 janv. 2023

2 j'aime

Once Upon a Time... in Hollywood
StevenBen
9

« You want me to look like a hippie ? » RICK DALTON

Les tueries de la famille Manson pendant l’été 1969 vu et raconté par Quentin Tarantino. Voilà le postulat de départ de Once Upon a Time... in Hollywood. Contre-pied total car on va suivre deux...

le 7 févr. 2023

2 j'aime

1