Jurassic Park
5.8
Jurassic Park

Jeu de Ocean Software (1993Super Nintendo)

Il est mythique et pourtant peu de personnes en sont venues à bout. Jurassic Park est un jeu d’époque authentique, fidèle à lui-même, à savoir attirant, difficile, pas extraordinaire mais mémorable par quiconque y a joué au moins cinq minutes.


Nous sommes en 1993, en plein boum «dinosauresque». Steven Spielberg est déjà ultra connu et populaire après Indiana Jones ou E.T. et adapte le roman de Michael Crichton, Jurassic Park au cinéma. Le succès est évidemment énorme, ce qui est plus que légitime. Sur une île, un parc d’attractions est ouvert, et il a la particularité d’être rempli de dinosaures créés à partir de clonage par un certain John Hammond. Mais avant d’ouvrir son fabuleux parc au public, il le fait visiter à des experts pour s’assurer que toutes les conditions d’ouverture soient présentes. Mais alors qu’une tempête éclate, un informaticien corrompu par un concurrent pirate le système informatique et vole des embryons de dinosaures. La suite, tout le monde la connaît, les dinosaures sortent de leurs enclos et c’est alors que la panique s’abat sur l’île toute entière.



C’est marrant



Dans le jeu vidéo sorti la même année, on incarne le docteur Alan Grant et le but est simple: s’échapper, et en entier. Le joueur doit faire avec ça. Une fois l’écran titre passé, on se retrouve au milieu du parc en vue du dessus comme dans un Zelda, et voilà. Où dois-je aller? Pas facile, mais que dois-je faire, ça, je le sais. Je dois m’échapper et pour cela, je dois réactiver les communications, sécuriser le parc et m’enfuir. Le tout bien sûr en se promenant entre des Vélociraptors, des Tyrannosaures, des Michel Torr, des Stégosaures et j’en passe. Avec une splendide musique techno en fond sonore, on part à l’aventure équipé d’une espèce de Tazer pour grosses bestioles. Heureusement, des armes plus puissantes viendront vous porter secours tout au long de votre exploration. Du fusil au lance-roquettes en passant par les grenades fumigènes, vos ennemis ne feront pas long feu. Cela dit, certains très gros morceaux ne peuvent être neutralisés, alors dans ces cas-là, courez !



Et simple à jouer



Jouer à Jurassic Park n’est pas bien compliqué, c’est même amusant, au départ. Le bouton X pour ramasser munitions ou œufs (que l’on doit récolter pour Ian Malcolm, mais si, Jeff Goldblum, qui joue dans Independence Day, il est rigolo même!), B pour sauter, Y pour balancer des grenades ou autres projectiles prévus à cet effet, et le dernier le plus important, le bouton A pour le tir standard. Ah oui, très important, L et R, pour zapper les conseils de vos collaborateurs en plein jeu. Vous approchez d’un dinosaure spécifique, il vous prévient par une espèce de pop-up à l’écran que celui-ci est dangereux car sa salive est mortelle. Merci du conseil, mais une fois suffirait, je retiens. L’idée n’est pas mauvaise mais Ocean l’a (comme souvent) mal exploitée et c’est du coup très lourd et cela gâche quelque peu le plaisir de jeu. Bref, une prise en main facile, penser à sauter, des pièges traînent un peu partout et des obstacles sont infranchissables sinon.



Mais on ne comprend pas tout



Pour pimenter un peu l’évolution et rallonger la durée de vie, il y a plein de trucs à faire. Déjà, on se perd rapidement, et on évolue sans carte du parc, ce qui est devenu récurrent dans les jeux vidéo de nos jours mais à l’époque si l’on se souvient bien. Donc, pour corser le tout, pas de wasabi ou moutarde fine et forte mais des allers et retours partout dans le parc. Vous devez ouvrir des portes, sécuriser le parc, contacter le bateau, remettre en route un générateur, ou activer les détecteurs de mouvement. Mais les portes ne s’ouvrent pas toujours et il faudra partir à la chasse aux cartes d’accès, se trouvant dans les bâtiments. La transition est toute trouvée. Ocean a tenté (je dis bien «a tenté») un coup de maître en implémentant une vue type FPS lorsqu’on est dans un bâtiment, que ce soit La Remise de Nublar, le Centre des Visiteurs ou l’Enclos des Raptors et j’en passe. Pâle imitation de Doom, on ne voit pas grand-chose, on peut avancer, reculer ou tourner à gauche ou à droite, et tirer. Les dinosaures se promènent dans ces bâtisses l’air de rien, sifflotant le générique d’Agence Tout Risques avec une grenadine à la main. A vous de nettoyer tout ça, de récupérer ce qui doit être fait et d’activer ce qui doit être activé. A noter que dans ces bâtiments, vous trouverez beaucoup de munitions et de trousse de soins, un repaire idéal quand on est un peu en difficulté au dehors. On apprécie au passage la belle musique lorsque l’on prend l’ascenseur, Richard Clayderman n’a qu’à bien se tenir.



Et puis c’est chiant



Après avoir terminé le jeu, on se sent partagé entre deux sentiments. Celui du devoir accompli, ayant terminé un jeu long et dont peu de personnes sont allées jusqu’au bout et celui de la lassitude. Car bon, c’est fini, mais c’était éprouvant, long et chiant. Il n’y a aucune sauvegarde, la musique fait mal à la tête, on tourne vite en rond, on comprend pas tout, la difficulté est plutôt relevée et c’est incomplet et lent. Pas de carte, pas d’instructions, pas d’inventaires, etc. Le jeu a marqué les esprits, et pourtant il n’est pas parfait. Il est mythique car c’est Jurassic Park, c’est rigolo de tuer quelques dinosaures et de pouvoir évoluer dans un parc en proie au chaos. Hormis ça, cela peut s’avérer un calvaire pour quiconque veut en venir à bout. Quand je m’y suis mis pour de bon, j’ai pris mon temps, j’ai voulu arrêter à plusieurs reprises mais m’imaginer tout recommencer m’était impossible, je ne l’aurais pas refait, ou alors il faut me payer. J’exagère un peu tout de même, mais quand même. C’est quand même plus plaisant de jouer à Jurassic Park que de regarder une émission de Laurent Ruquier qui couine à la place de rire. Autre détail que je ne savais pas ou mettre, la possibilité de jouer avec la souris lorsque vous manipulez les ordinateurs. Et puis la fin du jeu, totalement affligeante et décevante.


Il est difficile de dire que Jurassic Park vaut son pesant de cacahouètes mais il a su nous marquer par son univers et sa prise en main immédiate. Mais en dehors de cela, il est long, difficile et incomplet.

RobinBeaugendre
7
Écrit par

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le 18 juin 2016

Critique lue 335 fois

Robin Masters

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