Un séjour à Jurassic Park, ce n'est jamais une partie de plaisir.

Steven Spielberg l'arbore souvent dans ses films d'aventure, il y a des choses qu'il est préférable de laisser reposer en paix. Des secrets ou des souvenirs enfouis qui doivent le rester, que ce soit au fond de notre pensée, au fond d'un tiroir ou dans une grotte profonde de la Papouasi.

ILS NE DOIVENT PAS RESSURGIR ! Tel un Liopleurodon sortant la gueule de l'eau !
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Parce que tu sais, quand il t'attrape, il ne te lâche plus. De son regard il te vide de ton urine, tes petites mains tremblotent et ta gorge lâche un petit "gloups".

Le studio Ocean Software profita de l'énorme déferlement engendré par Jurassic Park pour sortir une adaptation déclinée en trois versions, toutes différentes les unes des autres. Je vais me préoccuper un court instant de la version Super Nintendo... un "court instant" j'ai dis - et je risque de ne pas m'y tenir.

Robocop, Hook... Les développeurs d'Ocean ont multiplié les semi-ratages, à travers Jurassic Park on peut déceler quelques efforts de leur part. Mais il ne faut pas trop leur en demander "De quoi ? Un bon jeu ?", oui, un "bon" jeu, autant qu'ils essayent de guider un diplodocus dans un magasin de porcelaines. Il faudrait déjà que la grosse bête puisse rentrer la tête sans faire de dégâts. C'est un peu la même idée pour Ocean et leurs adaptations, ils ne font qu'à moitié ce qu'ils entreprennent ou, pire, ils le saccagent.

Les zones d'ombres n'occupent pas toute la place, le jeu n'est pas dénué de qualités. On incarne Alan Grant, le héros du film, et malgré tout le mal que je peux dire des créateurs, ils ont réussi à concevoir un espace 3D libre - toutefois grossier quand on introduit une infrastructure. Le joueur peut aller où il veut, faire des mouvements dans tous les sens, et les interactions avec les éléments du jeu sont appréciables. Par ailleurs, certains passages sont jouables en vue subjective, mais ils n'intéresseront que peu de rétrogamers, car il s'avèrent anecdotiques, ils ne font plus leur petit effet.

La particularité qui fait défaut à l'expérience d'un bout à l'autre, c'est que la partie doit se faire d'une traite. Les sauvegardes sont aux abonnés absents. C'est épuisant, à part si vous êtes du genre à enchaîner vos jeux en une après-midi. Mais on ne réussit pas toujours nos coups, et il arrive parfois de périr face à un monstre ou de ne pas réussir à se dégager d'un recoin. Et là, c'est frustrant. La persévérance et la patience sont donc les maîtres mots.

Les plus déviants d'entre nous peuvent, cependant, apprécier l'atmosphère glauque. On baigne dans une insécurité constante, puisque le personnage contrôlé est livré à lui-même. En vérité, on ne sait pas toujours ce qu'il faut faire, ni le pourquoi du comment... et il y a ces débiles du personnel de l'île, des paumés de la vie. Les raisons qu'ils donnent pour certaines missions sont insensées, mais c'est pô' grave. Bibi va se charger de tout, même si ils auraient pu lui faciliter la tâche ou lui fournir une aide. Non, je vous le dis, il y a un gros tas de merde qu'on pourrait éviter, mais il faut plonger en plein dedans. Pourquoi ? Parce que.

J'éprouve pour cette adaptation de Jurassic Park un sentiment extrêmement mitigé, dont les « à-côtés » sont plus que barbants. Il y a différentes facettes, plusieurs manières d'appréhender l'ennemi ou de se mouvoir dans un cadre précis. Les environnements sont assez jolis, bien entendu je parle uniquement de l'aspect extérieur, les décors en intérieur sont horriblement laids. L'ensemble manque de variété, c'est d'une monotonie à la limite du tolérable.

Il y a des clins d'oeil pour les fans du film, l'univers de la franchise étant bien reproduit il peut provoquer un vent de nostalgie, cela justifie la moyenne que je lui accorde. Malheureusement, les efforts et les quelques idées d'Ocean sont écrabouillé(e)s par les pattes d'un Tyrannosaure. Un jeu qui agace plus qu'il amuse.

https://www.youtube.com/watch?v=rxqHVoZ0fzc
Si vous sentez ce jeu vidéo arrivé près de vous ou que vous avez un mauvais pressentiment, vous savez ce qu'il vous reste à faire : fuir. Les masochistes, eux, peuvent tenter le diable et se frayer un chemin, tortueux certes, mais qu'ils se rassurent, ils auront les honneurs qu'ils méritent.