J'ai beau ne pas être un grand fan des films John Wick, ni des productions de Mike Bithell, les astres se sont alignés. Tout juste avais-je relancé Thomas Was Alone que je regardais John Wick 4 pour la première fois. Signe du destin ou curieux hasard ? Quoi qu'il en soit, tout ça m'a donné envie de lancer ce John Wick Hex afin de voir ce dont il en retournait.


Présenté comme une préquelle du premier film, à l'époque où Baba Yaga était encore de service (ou de sévisse c'est au choix), première bonne surprise : les acteurs Ian McShane et Lance Reddick doublent leur personnage respectif. Si Keanu Reeves n'est pas de la partie, se contentant de partager vaguement ses traits à travers la modélisation discutable de son personnage, et de tuer tout le monde sans dire un mot (ce qui fait de cet Hex un jeu fidèle aux films), on notera la présence du fameux Troy Baker pour doubler Hex, le grand méchant de cet épisode.

Le nom d'Hex est d'ailleurs curieusement bien trouvé (c'est faux), puisqu'on retrouve une logique hex'agonale au niveau du gameplay. En effet, loin d'être un jeu vidéo d'action en temps réel, du tir à la première ou troisième personne comme on aurait pu s'y attendre ; avec John Wick Hex, Mike Bithell a opté pour de la tactique, non pas au tour par tour, non pas en temps réel, mais à une sorte d'entre deux, comme si XCOM avait croisé Superhot.


On se retrouve donc face à un titre avec une vue de dessus, chacune de nos actions prenant un certain temps, temps durant lequel nos ennemis aussi peuvent effectuer des actions. Loin des traditionnels tactical dans lesquels il faut tout planifier, John Wick Hex fait donc le pari inverse : nous ne connaissons pas le placement des ennemis à l'avance, ni même leur nombre, nous découvrons la topographie des cartes lorsque nous les traversons pour la première fois, et les possibilités de customisations lors du briefing restent relativement limitées. Le but étant alors d'arriver à s'adapter, à se focaliser sur un ennemi par exemple, parce qu'il possède moins de vie que les autres ou tient une arme plus dévastatrice, à en éliminer un autre parce que nous sommes exposé face à lui… ou fuir, parce que la fuite reste toujours une option (et ce ne sont pas les britanniques qui viendront dire le contraire).

Qu'on aime John Wick Hex ou non, force est de constater qu'on a là un jeu au gameplay unique, qui possède des bases qui fonctionnent, et que le tout s'articule très bien. De surcroit, on reste face à une œuvre qui a compris ce qui faisait la force des films, la composition d'Austin Wintory (The Banner Saga, Assassin's Creed Syndicate, Journey) aidant à se mettre dans l'ambiance.


On pourrait croire que les possibilités sont infinies, qu'il y a toujours une manière de s'adapter, pourtant, c'est loin d'être le cas. Les bases sont là, elles fonctionnent, mais le titre aurait gagné à inclure encore plus de mécaniques, plus de possibilités. Outre l'absence d'armes au corps-à-corps, il est à noter que le titre ne possède que trop peu d'interactions avec l'environnement : impossible de pousser un ennemi par-dessus une balustrade, pas de feu, pas d'explosifs, pas de décors destructibles… bref, les bases sont là, certes, mais auraient pu être encore plus peaufinées. Pour le dire autrement, le jeu est addictif, mais répétitif : on prend du plaisir à y jouer… mais à petites doses. Justement, John Wick Hex m'a pris à peine plus d'une dizaine d'heures de mon temps pour le terminer à 100 %.


Quoique cela me fasse penser que le titre manque de contenu, d'à-côté. Une seule campagne plutôt courte, pas de leaderboards, pas de multijoueur… heureusement, on peut aborder les niveaux dans deux modes différents : opérateur ou rapide. Pas de différence de difficulté entre ces deux modes de jeux non plus (même nombre d'ennemis, même barre de vie, mêmes armes et munitions), le seul truc à savoir étant que, contrairement au mode opérateur où nous pouvons prendre tout le temps que nous voulons afin d'effectuer une action, qu'en mode rapide, nous ne disposons que de cinq secondes pour cela. J'ai beau avoir commencé et terminé le titre en mode rapide, j'aurais tendance à recommander à tout le monde de débuter en opérateur, ne serait-ce que parce que le didacticiel est exclusif à ce mode, et qu'il me semble nécessaires d'assimiler l'intégralité des mécaniques du titre avant de se lancer en mode rapide. De toute façon, que ce soit dans un mode ou l'autre, l'intégralité des niveaux débloqués peuvent être de nouveau parcouru à n'importe quel moment. Dommage tout de même qu'il n'y ait pas un mode facile : les joueurs plus casuals pourront vite se retrouver bloqué lors de certains niveaux.


Des bases fonctionnelles, mais qui auraient encore pu être améliorées, un certain manque de contenu… ne manquerait plus que le jeu ait quelques coquilles. Malheureusement, ce John Wick Hex en possède bien quelques-unes justement. Outre sa localisation française perfectible, ça n'hésite pas à parler lorsque nous sommes en train de jouer : autant dire que l'on fera très vite fi des dialogues en mode rapide. Ça tombe bien, le scénario est anecdotique (ça tombe encore bien, ça rend le jeu d'autant plus fidèle aux films).

Niveau gameplay, outre l'absence de remapping des touches et l'obligation de passer son clavier en QWERTY, le fait de devoir jouer rapidement (en mode rapide s'il fallait encore le préciser) fait que l'on peut facilement faire l'erreur de cliquer sur « ramasser l'arme » lorsque nous sommes face à un ennemi au corps-à-corps… de quoi perdre de la vie ou mourir bêtement. Dans la même logique, le fait de se retrouver entouré d'ennemis peut parfois rendre l'action illisible.

Aussi, je me suis retrouvé bloqué à plusieurs reprises durant ma dizaine d'heures de jeu, John ne pouvant plus effectuer aucune action, m'obligeant à relancer le dernier checkpoint.

Enfin, la fausse bonne idée, le replay. Sympa sur le papier, nous permettant de revoir les actions que nous avons effectuées en temps réel… en l'état, entre la direction artistique cartoon du titre, la rigidité des mouvements, ainsi qu'une certaine mollesse, on passera bien vite à autre chose.


John Wick Hex n'est pas parfait. À vrai dire, je lui trouve davantage de défauts que de qualités. Cela dit, ça reste une adaptation un minimum ambitieuse et avec des bases qui fonctionnent. Pas le jeu le plus marquant de l'univers, mais loin d'être un vulgaire produit commercial surfant sur le succès d'une licence comme on en connaît des tas. J'ose espérer que je pourrais retrouver d'autres jeux avec ce même type de gameplay un jour, que ce soit avec John Wick ou non.

Face à un Thomas Was Alone ou à un Volume, je crois que je tiens là mon jeu préféré de Mike Bithell.

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le 29 janv. 2024

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