Vous êtes un yamakasi des temps modernes ? Un descendant direct d'une confrérie de ninjas ? Vos doigts sont ajustés pour maîtriser les sauts les plus périlleux ? Super Meat Boy était trop facile pour vous ? Les développeurs de Digital Arrow vous proposent une recette mélangeant acrobaties vertigineuses et vélocité ahurissante : inMomentum.
Conçu sur le moteur d'Unreal 3, il propose aux joueurs une conception en deux temps de la plate-forme : des perspectives horizontale et verticale qui donnent lieu à des courses ingénieuses, que ce soit en solo ou en multi.
Bâti comme un jeu arcade, le titre de Digital Arrow offre la possibilité d'allier vitesse folle et perfection de l'exécution des sauts. Deux modes sont disponibles : la collecte de données (sous forme de sphères bleues), parsemées à grande échelle sur chaque niveau, et la course contre la montre. Une distribution de modes très classique qui prendra une certaine ampleur dès le premier niveau lancé.
Les contrôles sont impressionnants de simplicité. D'abord déroutants, ils s'avèrent être judicieux : un clic gauche pour effectuer un "wall-jump" et un clic droit pour sauter normalement. La touche Espace, quant à elle, sert à tirer. En définitive, cette fonction n'aura que très peu d'utilité dans ce jeu de plate-forme pur.
Car si le titre n'offre pas une réelle nouveauté, c'est dans son exécution qu'il séduit. La rapide prise en main permet d'appréhender chaque niveau sans réelle difficulté. Par contre, réaliser une course parfaite (récupérer toutes les sphères et traverser tous les points de passage, le plus rapidement possible) requiert de sérieux réflexes d'agilité. Le personnage peut lancer deux wall-jumps maximum sur une surface, avant de retomber. S'il touche un nouveau mur, le compteur est remis à zéro. Ainsi, les enchaînements s'accélèrent : il faut éviter les gouffres, utiliser les pentes montantes à bon escient, ne pas craindre les longs murs cernant l'immense trou en face du joueur et ne pas hésiter à changer de surface pour gagner en vitesse.
Curieusement, ces combinaisons apportent une énorme sérénité. Les décors épurés, rappelant le design de Mirror's Edge, procurent un sentiment d'apaisement, alors même que le rythme s'accentue, après de nombreux rebonds çà et là. Lorsque les bases de inMomentum ont été maîtrisées, le plaisir de réaliser avec quasi-perfection chaque niveau se décuple et le désir de battre le record précédent devient brûlant. Les craintes d'un jeu de plate-formes classique sont gommées, puisque les distances entre les points de passage sont plutôt courtes.
Le mode multijoueur propose des sessions endiablées où le plus rapide gagne et où tous les coups sont permis : des améliorations offrent la possibilité d'accélérer son joueur (mégasaut, téléportation) ou bien de pénaliser les autres (ralentissement, gel instantané, poison). De quoi alimenter sa soif de vaincre l'adversaire !
Au chapitre des défauts notables, une musique assez pauvre, répétitive et un moteur physique inexistant, concept oblige.
Frustrant les premières minutes, inMomentum s'apparente à un jeu d'orchestre qu'il faut manier avec dextérité. Si le chef parvient à accorder tous les instruments, la sonate devient merveilleuse à écouter. Si chaque saut, qu'il soit au sol ou sur un mur, est parfaitement dosé, le parcours se transforme en balade céleste qu'on prend plaisir à revisiter à chaque fois.