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Développé par le studio indépendant Heart Machine, HyperLight Drifter m’a happé dès que j’en ai vu des extraits, le jeu est beau et semble dégager une ambiance particulière, soutenue par une musique qui a fait office pour moi de Lapin Blanc. Et effectivement, après avoir l’avoir fini, le jeu a dépassé mes attentes.

Gameplay 

Une classique épée couplée avec une arme à feu, grenades et un dash, sur le papier rien de novateur, le tout couplé à un arbre de compétences, offrant déjà plus de possibilités, mais rien de vraiment extravagant.

On a quelques mécaniques mineures néanmoins assez amusantes comme le fait que taper et détruire certains éléments permet de recharger des munitions.

Pourtant, on comprend très vite via ce fameux dash une intention des développeurs qui fait toute la saveur de l’expérience :

On joue un être vivant dans un monde presque tangible tant il est crédible.

En effet, ici pas de murs invisible pour se protéger du vide et nous arrêter à la fin de notre dash, on tombe et on réalise que l’environnement n’est pas un simple décor, mais un acteur principal.

L’effet en est décuplé quand on débloque la capacité d’enchaîner les ruées, toujours ancré dans l’idée qu’on n'est pas un super-héros, on ne peut pas simplement spammer la touche, il faut avoir le rythme correct et veiller à ne pas épuiser l’endurance de notre personnage.

Si on fonce dans un mur, on n'est pas simplement arrêté, le choc est violent et on se retrouve au sol, étourdi.

Vous voulez vous arrêter avant ?

Dites bonjour à l’inertie quand vous en faites plus de 3 à la suite.

Frustrant au début certes, il s’agit néanmoins d’après moi d’un aspect majeur dans ce qui fait l’expérience du jeu, ça se retrouve aussi dans la vitesse du personnage, incapable de courir.

Outre l’aspect plus immersif que cela apporte, ça permet de rendre le joueur plus fragile et le monde plus austère, étranger et dangereux.

Bestiaire 

Évidemment quand on nous donne des armes la première chose qui nous passe par l’esprit, c’est de les essayer, et pour ça le bestiaire du jeu fait assez bien son travail.

Chaque zone parvient à avoir ses propres monstres adaptés à leur environnement par exemple des sortes d’oiseaux pour la montagne, des crapauds pour les cascades, ce qui construit un tout cohérent et renforce l’idée d’un monde palpable.

Néanmoins ils restent très simples dans leurs comportements, soit ils jettent des projectiles, soit ils viennent au corps-à-corps.

Quelques variations çà et là, mais au fond rien de fondamentalement différent hormis quelques gros monstres aux panels d’attaques plus variés qui restent trop rares à mon goût.

La difficulté, quant à elle, est vraiment bien maniée, les zones ne sont ni trop simples ni trop dures, les hordes d’ennemies dosées de façon à créer une tension et un obstacle sans être réellement insurmontable servent à réaffirmer les sensations du gameplay :

Nous sommes fragiles et tout représente un danger.

Pour ce qui est des boss, ils sont dans la lignée de monstres de leur zone et pallient leurs défauts en offrant des combats dynamiques, en plusieurs phases et parvenant à être riche en diversité bien qu’axés autour d’une mécanique.

Pareillement, ils sont inévitablement plus coriaces que les autres, cependant jamais infranchissables de par la palette d’outils octroyée au joueur pour s’en défaire.

Ainsi puisque le bestiaire parvient à correctement seconder les objectifs du gameplay, je le trouve bon sans être exceptionnel.

World et level design

Le jeu est assez court comme en témoigne sa carte, dont la structure reprend ce qu’il y a de plus classique, une zone dans chaque direction avec ses propres niveaux, environnements et monstres.

Disposé bien souvent comme une série de couloirs à obstacles, là où il tire son épingle du jeu c’est dans son système d’exploration.

Malgré ses limitations, le joueur si assez attentifs et curieux trouve bien souvent des espaces cachés où il sera récompensé en point de compétence, tablette cryptique, clé pour certaines autres portes secrètes et même parfois des skins.

L’idée que se monde est simplement très petit est très vite remplacée par celle qu’il est très dense. Comme mentionné précédemment, il a ses limites mais ça reste plaisant.

Ensuite, le jeu est assez linéaire et même avec ses efforts comme des phases de puzzle avec des blocs qu'ils faut éviter, le fait que les « donjons » soient tous similaire peut créer une certaine redondance et ce n’est pas là que le jeu brille le plus d’après moi.

Narration

Au cœur de ce qui rend HyperLight Drifter aussi unique et mémorable, la narration du jeu se veut particulièrement cryptique.

Effectivement jamais vous n’aurez une seule boite de dialogue tout le jeu, véritable catalyseur du « Show, don’t tell », une image vaut plus que mille mots et ça Heart Machine l’a bien compris.

Alors, pour office de dialogue les personnages vous parlent en diapositive, et forcer est de constater que ça fonctionne ;

Certains racontent leur histoire tragique et en seulement 2 images, on arrive à être impacté.

De plus, l’environnement et les décors content eux aussi la chronologie de ce monde en ruine et ravagé par un conflit qu'on ne connaît pas et qui pourtant semble nous concerner directement.

Un caractère énigmatique qui ne laisse pas indifférent, on est poussé par notre curiosité et tenté de démystifier cette mythologie.

Pour autant, ce serait mentir que d’affirmer avoir détenu toutes les clés de cette intrigue et au final je ne pense pas que cela en soit l’objectif premier, se laisser submerger d’informations et construire son propre puzzle des événements, même incomplet, donne une approche plus personnel au jeu plus intime et donc unique.

Direction Artistique 

Le jeu est magnifique et sa DA en pixel Art colorée laisse véritablement une empreinte visuelle au joueur.

Elle fait partie intégrante de l’identité du jeu et du pourquoi il est aussi marquant, les visuels sont prenants, les animations fluides et le tout servit d’une musique tout bonnement exceptionnelle.

Si une DA ne fait pas tout dans un jeu, avec des bonnes idées comme bases, ce qui est le cas ici, elle peut faire office de moteur parvenant à atteindre la sensibilité des joueurs par sa silencieuse beauté.

En conclusion, HyperLightDrifter est un bon jeu qui réussit à prendre tous les codes les plus classiques de son genre tout en y apportant une approche nouvelle dans son idée de construire un univers intimement lié à sa façon de jouer grâce à d’ingénieux procédés et donnant naissance à un monde à l’expérimentation unique, enjoliver par des visuels et une bande son absolument fantastique.

Ainsi bien que sa courte durée et son approche en font un jeu où il est complexe d'être fortement impliqué, c'est aussi qui fait de ce dernier une expérience particulière à suivre et marquante.

Geonifate
7
Écrit par

Créée

le 18 mars 2024

Geonifate

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