Heretic II
6.7
Heretic II

Jeu de Raven Software et Activision (1998PC)

Développeur : Raven Software
Editeur : Activision
Type : Action-Aventure
Sortie : 1998

Suite directe de la saga Hexen/Heretic, Heretic II effectue un virage à 180° puisqu'on passe du FPS à une vue à la troisième personne, chose qui lui a été très reprochée de la part des fans de la saga. Scénaristiquement, on incarne Corvus après sa victoire sur Desparil, le chevaucheur de serpents. L'introduction montre qu'il s'est fait catapulter dans des mondes étrangers, et témoigne du temps qu'il lui faut pour retrouver le chemin de son pays.

Lorsqu'il y parvient enfin, il s'aperçoit que son monde, quoique libéré du joug des chevaucheurs de serpents, a sombré dans une démence sanguinaire. A charge pour vous de tenter de survivre dans un premier temps, puis de tenter de comprendre d'où viens cette corruption, en parcourant des niveaux où étripe, actionne des interrupteurs, et où l'on passe à l'occasion pas mal de temps à essayer de comprendre par où il faut passer. Pas que l'on doute vraiment de ce qu'il faut faire (ergo : avancer en trucidant tout ce qui bouge), mais comme il était de mise à l'époque de ne pas trop enchaîner les couloirs, on tournait parfois en rond ou en allers-retours avant de comprendre quel interrupteur débloquait quel accès. Cela n'arrive qu'une paire de fois dans le jeu, mais comme la première est au tout début, ça fait un peu tâche.

Par rapport aux volets FPS, la quantité d'actions a fait un sacré pas en avant (dont un saut à la perche ô combien plus crédible que le sempiternel double-saut), et la direction du personnage a radicalement changé. Les développeurs ont donc pourvu leur jeu d'un tutorial très bien fichu et (assez drôle concernant le combat) permettant de maîtriser tous les mouvements disponibles. Ipso facto, une fois le jeu lancé, tout est d'une excellente fluidité, les mouvements s'enchaînent bien et la maniabilité est exemplaire. Le seul réel bémol concerne les armes au corps à corps : on a parfois un peu de mal à toucher les ennemis et une vague tendance à donner des coups de lance dans le vide pendant qu'on se fait tailler le bout de gras. Littéralement.

Ces combats sont d'une difficulté honnête, on meurt quand on fait trop de bêtises, mais on ne se fait pas tuer en un coup par des ennemis trop hargneux, y compris chez les boss. Les items et sanctuaires de santé sont régulièrement répartis, juste assez pour stresser mais pas trop pour trembler à chaque fois que déboule un groupe d'ennemis.

Ces derniers, s'ils ne brillent pas par leur intelligence révolutionnaire, sont agressifs et variés, et certains affrontements tournent à la curie, vous obligeant à vous mettre à l'abri pour les achever à distance ou à balancer tous vos pouvoirs dans la mêlée. Relativement peu nombreux, ces derniers vont pourtant à l'essentiel et sont bien équilibrés. En particulier l'un d'entre eux, qui... change les ennemis en poulet. Oui. En poulet. Dans un univers heroic fantasy assez sombre à la base qui devient de plus en plus glauque et désespéré au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans la démence des peuples qui l'habitent, aux décors qui virent dans le gore sur la fin, ce décalage rappelle assez fortement celui du tutorial de combat.

Le jeu n'était ni trop long ni trop court, et la montée en puissance des niveaux fait bien sentir que l'on se rapproche de la fin et de la vérité. Le scénario est cousu de fil blanc des allusions font que la révélation finale tient plus lieu de confirmation morbide, mais le tout se laisse suivre dans ce qui reste malgré les années un très bon jeu.

Morki
7
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le 26 juil. 2011

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