Framed Collection par cherycok

Il y a des jeux qui vous accrochent immédiatement, à la seconde où vous lancez une partie. Par leur univers original… Par leur gameplay… Qu’importe la raison à vrai dire, et vous savez que vous allez avaler le jeu en prenant un plaisir fou. Framed Collection fait partie de ces jeux. Il arrive à mixer graphic novel avec ambiance films noirs des années 50 et puzzles games parfois bien corsés. Une expérience des plus singulières, extrêmement réussie, qui ne pêche au final que par sa très faible durée de vie. Vous chez un peu d’originalité dans une scène vidéoludique qui tourne parfois un peu en rond, alors je ne saurais que vous conseiller ce jeu.

Framed Collection se compose en fait de deux jeux sortis au départ sur iOS et Android : Framed et Framed 2, développés par le petit studio australien Loveshack Entertainment dont c’est pour le moment les seuls jeux. Des jeux moult fois auréolés (plus de 30 nominations et récompenses au compteur) et qui ont mis d’accord tout le monde, aussi bien les critiques spécialisés que les joueurs. Hideo Kojima, le créateur de la saga Metal Gear, a lui-même déclaré, lors de la sortie du premier opus en 2014, que c’était pour lui le jeu de l’année. Devant un tel succès sur mobiles et tablettes, les jeux ressortent sur PC et sur Nintendo Switch (vu que la souris du PC et le tactile de la Switch se prêtent parfaitement à ces jeux) en 2018 sous forme de compilation, Framed Collection donc, et c’est une fois de plus encensé par tout le monde.
Le principe du jeu est au final des plus simples. Devant vous des planches de bande dessinée, mais pas dans le bon ordre. Il va vous falloir aider le protagoniste à aller de la première planche à la dernière, sans qu’il ne se fasse attraper par la police, qu’il tombe dans des pièges, dans des trous, ou même de l’eau, parfois en se déguisant ou même en créant des diversions. Pour cela, à l’aide de votre curseur de souris (ou votre doigt si vous êtes sur Switch), il vous faudra changer l’ordre les cases, de temps en temps les faire tourner sur elles-mêmes, que ce soit en mode pause pour bien étudier la chose, ou en temps réel. Il faudra faire appel à votre sens logique, faire des tests sans avoir peur du résultat que cela pourra causer car on se rend vite compte que dans ce jeu, on apprend de ces erreurs. Bien entendu, plus on avance dans l’aventure, et plus il faudra se creuser la tête, particulièrement sur le deuxième opus qui vous demande parfois de gérer le chemin de deux personnages à la fois.

On enchaine les niveaux sans se rendre compte du temps qui passe, un peu comme lorsqu’on lit une bande dessinée et qu’on a envie de connaitre la fin. Le triturage de neurone est de mise. On fait des tests afin de voir ce qu’il se passe, chaque réarrangement d’image donnant lieu a une petite scénette souvent pleine d’humour et terminer un niveau bien corsé nous amène l’espace de quelques secondes une certaine fierté. Fierté qu’on n’a de toute façon pas le temps d’arborer trop longtemps puisque le bonheur de se lancer dans la planche suivante prend le pas immédiatement (le jeu ne vous attend pas et enchaine son histoire).
Si l’enchantement est aussi total, c’est parce qu’ambiance des jeux est une réussite totale. Framed Collection vous plonge dans ces films de gangsters des années 30, période Al Capone, avec d’un côté un groupe de « bandits » (vous) qui cherche à tout prix à s’approprier une valise, et de l’autre des policiers, et surtout un inspecteur, cherchant à les arrêter. Le tout bien entendu sur fond de musique jazzy du plus bel effet afin que l’immersion soit totale.

Visuellement, le jeu est superbe. Entièrement dessiné à la main, vos personnages entièrement en ombres chinoises évoluent dans des décors très colorés, permettant pour le coup une lisibilité sans faille de ce qu’il se passe dans chacune des cases que vous allez traverser. A cela on rajoute des animations d’une fluidité exemplaire, avec des mouvements extrêmement bien décomposés, et une disposition des planches nous donnant réellement cette impression d’interagir avec une bande dessinée. Aucun dialogue, très peu de bruitages, juste une aventure interactive creuse méninge qu’on dévore des yeux et des oreilles, du bout des doigts.
« Dévorer » est le terme qui convient le mieux, car difficile de s’arrêter quand on est lancé. Difficile de se dire « Allez, j’ai 5 minutes, je me fais juste un petit niveau ». Non, ça ne marche pas ça, on devient, en l’espace de quelques minutes seulement, boulimique de ces jeux. Sauf que le problème, le TRÈS GROS problème de Framed Collection, c’est sa durée de vie. En gros, comptez 1h30h de jeu grand maximum pour Framed premier du nom, et 2h30 pour le 2ème qui est un peu plus velu. Oui, c’est peu. Mais à même pas 10€ le jeu sur Switch, trouvable régulièrement en soldes Steam à moins de 3€, ça serait vraiment faire la fine bouche que de ne pas se lancer dans cette remarquable aventure assez unique, que vous aimiez les puzzles games ou non.

Ce n’est pas un mais deux excellents jeux qui nous sont proposés dans Framed Collection. C’est frais, beau, ingénieux, un régal de la première à la dernière planche. Vivement conseillé !

Critique originale : ICI