Le prolétariat n'a jamais été aussi bien représenté dans le monde du jeu vidéo

Dans les années post-2010, et plus particulièrement lors de ces deux dernières années (ARMA et ses mods de nolifes restant des jeux joués, qu'on le veuille ou non, de manière marginale), l'on a vu un développement massif des jeux estampillés "battle royale"

H1Z1 tout d'abord, mais surtout PUBG, a complètement renversé le "game" (jeu de mot car c'est un jeu vidéo aha ;-) ).
PUBG, jeu qui a rassemblé le plus de viewers sur twitch pdt une période, jeu incroyable, technique et innovant sur certains points.
Mais, problème majeur : il est nécessaire, pour jouer à PUBG, d'avoir un PC breveté par la NASA.
Comment le prolétaire peut alors se sentir exister, comment peut-il vivre dans cette nouvelle hype alors qu'il n'a pas les moyens d'investir dans la dernière carte graphique à 8 chiffres et 5 lettres qui permettrait de faire tourner LE JEU du moment, LE JEU qui fait parler de lui ?

Les développeurs de Fortnite, conscients que ce problème touchait surement un nombre important de joueurs, ont alors décidé de sortir leur jeu, le jeu qui ferait concurrence à PUBG en touchant un public intéressé par PUBG, mais qui n'a pas forcément les moyens financiers et techniques pour y jouer.

Mais alors qu'en est-il du jeu, dans les faits ?
Dans les faits, ce jeu est bcp plus médiocre que PUBG, la profondeur de gameplay, en comparaison avec ce dernier, est désastreuse, la direction artistique est horrible, mais surtout, où sont les vrais guerriers sur ce jeu ?

Là est le problème de l'envie première de Fortnite de vouloir viser un public beaucoup plus prolétaire : la richesse de gameplay, cette profondeur, ainsi que les joueurs qui apportent cette profondeur, n'existe tout simplement pas, car il faut, pour plaire au plus de monde possible tout en étant moins exigeant, faire des concessions beaucoup plus importantes.
PUBG n'a pas ses concessions à faire, car son public est là, et ce public composé de mécènes et de qataris, peut faire tourner le jeu sans avoir besoin qu'il soit massif.

Mais Fortnite ne peut pas. Fortnite doit tout revoir à la baisse, car le peuple ne veut pas s'emmerder (et il a raison), le peuple veut son divertissement après avoir mangé un tacos XL et après avoir regardé le dernier épisode de DBS en streaming dégueulasse a 4h du mat, le peuple ne veut pas de contraintes techniques : le peuple veut juste son divertissement.

Alors le voilà, ce divertissement. Voilà Fortnite. Un divertissement creux et sans intérêt, qui ne fera bander les gens qu'un temps, mais qui les fera bander quand-même. Il se peut que j'ai tort sur ce point et que ce jeu, finalement, soit porté par le peuple pdt des années jusqu'a devenir une référence en la matière, mais il ne faudra pas se voiler la face malgré tout : cela reste un jeu médiocre, qui n'existe que par parasitisme envers la réelle référence en la matière de Battle Royale : PUBG.

Finalement, choisir Fortinite, c'est un peu la représentation d'un mode de vie.
C'est comme choisir Android par rapport à Apple, choisir H&M par rapport à Rick Owens, choisir la pizza éco + chez Lidl au lieu d'aller dans une pizzeria.
Cela traduit la fracture sociale de plus en plus forte que notre France, et plus globalement notre monde, subit actuellement.
A défaut d'etre un jeu intéressant, Fortnite est, en matière de sociologie, un cas d'école, et pour cela, il est important de ne pas le négliger malgré sa faiblesse évidente.