Yaourt industriel avec de vrais bouts de Final Fantasy
7/10, c'esr largement surnoté, je l'avoue. Mais il faut dire que je m'attendais à une pure daube, la nouveau zéro absolu du J-RPG. Au final, j'ai été agréablement surpris. En un sens, c'est un peu injuste que ce jeu subisse la mauvaise réputation du X-2 - qui lui, restera LA bouse infâme, l'Antéchrist.
Soyons clair, FFXIII-2 reste un gâteau dégoûlinant de chantilly, de J-Pop et de fan-service. Le début est catastrophique, avec son SUPER COMBAT GROSBILL sans queue ni tête, puis notre gourdasse d'héroïne ("Hihi, je voyage dans le temps, c'est trop drôle !"). Les voyages temporels, c'est déjà incohérent par essence, alors à la sauce Square-Enix, imaginez le carnage... Toutefois, si on renonce a faire la liste (infinie) des incohérences du scénario, il reste des éléments sympathique. Après tout, on excusait facilement ce genre de chose sur console 16 bits, c'est juste le rendu HD qui amplifie le ridicule.
Tout d'abord, au risque d'être superficiel, je trouve les boss très réussis. Ceux de FF13, globalement, ne ressemblaient pas à grand chose. Là, on est dans le plus pur style Devil May Cry, graphiquement comme musicalement (le chanteur métalleux est d'ailleurs le même). Exactement le genre de trucs que je pondrais si j'étais "monster designer".
Ensuite, pour entrer dans les spoilers...
------------------ SPOILERS ------------------
- Les différents destins d'Academia, sur plusieurs siècles : utopie, dystopie, et "sublimation abstraite" (le donjon final). Un petit côté Asimovien. L'ascension de la tour d'Augusta, très onirique, dans une réalité où les humains sont asservis par leur propre technologie (qui finit par recréer les Fal'cie). Ca aurait pu être une boucle temporelle amusante (cf. le symbole "infini" récurrent dans la tour), expliquant a posteriori l'aspect mécanique de ces "dieux".
- Le long passage de mindfuck suivant la victoire de Caïus. Il est amusant de noter que la seule fin heureuse est celle où Serah reste coincée dans le rêve... Puis le passage "a Dying World", magnifiquement déprimant, qui justifie a mon sens tout le jeu. Peut-être le meilleur passage de toute la série, en terme d'atmosphère.
- Un antagoniste POTABLE, il était temps ! Le dernier en date était Kuja (il y a quoi, dix ans ?). On sent qu'ils ont voulu forcer le trait (tronche de Sephiroth, voix grave, etc), mais c'est déjà ça. Et ses motivations sont autres que la recherche brute de "pouvoir" (oui, je finis par m'émerveiller de choses simples...). J'adore le moment où il révèle avoir tué Lightning depuis une éternité, et où Noel refuse de le croire, convaincu de lui être "moralement" supérieur... Puis juste après, Serah MEURT, et Noel hérite (métaphoriquement) de la malédiction de Caïus. Mwahaha, c'est juste parfait, abstraction faite de cet odieux "To be continued" (et la chanson de fin merdique, mais c'est devenu la norme).
- Un vrai boss final apocalyptico-cauchemardesque. Là aussi, ça faisait longtemps, mine de rien. Il m'évoque un peu une version HD de Neo-Exdeath (FF5). La gestuelle des trois "parques" est excellente, notamment celle de gauche...
------------------ FIN SPOILERS ------------------
Bref... Pas grand chose, au final, mais assez pour redonner un peu d'espoir en cette série décadente. D'où la note d'encouragement.
A ce propos, j'observe un phénomène amusant sur SC :
- Avant la sortie du jeu, la moyenne est stable, autour de 5/10
- Jour de la sortie française : la moyenne chute brutalement de deux points, suite à une grosse flopée de "1/10" (les joueurs écoeurés au bout d'une heure de jeu ?)
- Puis la moyenne remonte très progressivement, jour après jour...