New Vegas partait avec le passif de son grand frère Fallout 3 accroché au mollet d'une part, et l'attente d'une certaine amélioration de l'univers et de l'ambiance de l'autre (attente due à la composition de l'équipe de développement). C'était donc la résolution d'un paradoxe : bon comme du vieux Fallout, ou moyen comme Fallout 3 ?


Le premier constat quand on joue au jeu, c'est qu'il est moche. Rien de choquant nénmoins, on s'en doutait un peu compte-tenu des trailers divers et de la vidéo d'introduction. A titre personnel, je dois admettre que ce genre de détail me passe totalement au-dessus de la tête. Du moment que le contenu me plaît, je passe sur la forme. Sans Ultra High Velocity-Aliasing Shader-Explosion Morphing-HD, un jeu n'est que plus fluide et agréable. Et au moins, on se doute que le pari tient sur le travail de fond, pas simplement les trois ou quatre scripts qui font joli quand on avance à tel endroit. Mais passons.

Graphiquement c'est assez laid, mais l'ambiance Western + Fifties + Post-Apo est remarquablement immersive malgré tout. Alors, comment la magie opère ? La musique tout d'abord, véritablement bien conçue. Le scénario ensuite, mystérieux à son début, fort bien mené. Le système de jeu enfin, qui fait part belle au survivalisme.

A ce titre, il convient de s'arrêter un peu sur une comparaison New Vegas / Fallout 3. New Vegas a corrigé le plus gros défaut de Fallout 3 : sa difficulté. On est plus dans un jeu huit ans et plus, mais bien dans les wastelands. Les armes ont vu leur puissance se réduire ; les compétences ne s'acquièrent plus tous les niveaux (!) mais tous les deux niveaux (le lecteur à l'aise en algèbre en conclura donc avec succès que le personnage est presque deux fois moins puissant qu'avant) ; l'Univers est globalement plus sauvage avec des insectes mutants qui sont effroyablement redoutables, sans parler des Deathclaws (ou Griffemorts en Français) qui vous empêcheront tout simplement d'accéder à certains endroits, vous obligeant à attendre d'être un poil plus opérationnel niveau combat pour y revenir par la suite. Le jeu ajoute aussi une fonction hardcore bienvenue où il faudra manger, boire, et dormir, mais aussi veiller au poids des munitions. J'ai pu lire à droite et à gauche que le système est très tolérant. C'est vrai dans une certaine mesure ; le joueur peut passer plusieurs jours sans dormir et arriver au niveau de fatigue maximum relève de l'exploit, néanmoins le simple premier niveau de fatigue, de faim, ou de soif, est suffisamment punitif pour vous obliger à boire, manger, et dormir régulièrement. Cette difficulté est plus retorse qu'il n'y paraît, puisque l'eau est difficilement trouvable, notamment en milieu de partie, et que certains mets (les plus courants) vous pénaliseront d'un -1 en Force pendant quelques heures (in game), véritable fléau des sacs-à-dos pleins à craquer. De même, vos membres cassés nécessiteront l'emploi d'une malette de docteur, parfois difficiles à trouver. Malgré toutes ces embûches, on regrettera simplement l'abondance excessive de stimpacks (plus de 200 dans l'inventaire à la fin du jeu), qui font de la mort quelque chose de finalement assez rare (en dehors de certains combats difficiles, puisqu'en mode hardcore la santé ne remonte pas immédiatement).

En dehors de cette différence majeure, le système de jeu est globalement semblable à celui de Fallout 3, si on omet quelques petites astuces de programmeurs en contournent les abus les plus fréquents : Vous vous souvenez des ordinateurs verrouillés ? Dans Fallout 3, ça donne : Quicksave, tentative, échec, load save, tentative, échec, etc ; jusqu'à parvenir à déverrouiller le machin. Désormais, vous aurez à patienter quelques secondes après avoir chargé la partie immédiatement après un échec, le temps que la sécurité de l'ordinateur soit remise à zéro (par le joueur qui tape quelques commandes - ce n'est pas un simple compte à rebours). C'est un peu dérisoire, mais le rôle est bien tenu. Au bout de la dixième tentative (si comme moi vous êtes méga-nul au mini-jeu du déblocage d'ordinateur), vous aurez envie d'aller voir ailleurs. Stupide mais efficace.

Autre défaut corrigé : la carte de jeu et le nombre de quêtes. Fallout 3 proposait quelque chose comme une quarantaine de destinations ; New Vegas en offre plus du double. La carte est un peu plus grande (elle s'étend en hauteur), et la densité des lieux est plus prononcée (Ce qui est justifié par l'absence d'explosion nucléaire aux environs du New Vegas - Le désert n'a subi que l'épreuve du temps dans un univers où rien n'est vraiment bien réparé). Je viens de passer une trentaine d'heures sur le jeu et je n'ai pas pu tout visiter. Je n'ai pu parcourir tout au plus que la moitié des lieux marqués sur la carte (avec la perk explorer qui les révèle, on constate que la carte du pipboy s'illumine comme le visage d'un adolescent un premier jour de 4ième).
Et, le meilleur, les quêtes sont presque aussi nombreuses. La quête principale, relativement courte (quoique plus longue que celle de Fallout 3), vous conduira à mener des quêtes secondaires pour lesquelles pour devrez mener des quêtes tertiaires, qui parfois nécessiteront à nouveau des sous-quêtes. Si on ajoute les quêtes relatives aux lieux, aux compagnons, aux factions mineures, ou aux personnages rencontrés aléatoirement ; vous avez plusieurs dizaines d'heures de jeu devant vous. Sans parler de la complexité des choix que peut faire le joueur, qui vous incite à refaire le jeu pour tenter des approches et des alliances alternatives.

New Vegas est riche : en humour, en quêtes, en lieux à explorer, en objets, en approche, en factions, même les mini-jeux sont prenants et les casinos amusants. Définitivement, Fallout : New Vegas, en dépit de sa laideur relative et de son système hérité de Fallout 3, parfois un peu répétitif, est un jeu véritablement excellent, immersif, et profond. De quoi vous faire perdre des heures devant votre écran, avec pour seule consolation le fait d'avoir joué à un des meilleurs épisodes (avec Fallout 2) de la franchise.
Blèh
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le 27 oct. 2010

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Blèh

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