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Endless Ocean: Luminous
4.2
Endless Ocean: Luminous

Jeu de Arika et Nintendo (2024Nintendo Switch)

Temps de jeu : 10 heures
Mon premier Endless Ocean
Test rédigé pour Nintendo-Différence [#108]

S’il ne fait pas encore suffisamment chaud pour piquer une tête, Nintendo et Arika eux, nous invitent à explorer les fonds marins en compagnie d’Endless Ocean Luminous, le dernier épisode d’une franchise ayant vu le jour sur Wii. Il lui aura d’ailleurs fallu attendre près de quinze ans pour refaire surface dans l’imaginaire des joueurs, après un Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins relativement bien accueilli par la presse à l’époque de sa sortie. Disponible au prix de 49,99 € en version physique et dématérialisée sur le Nintendo eShop dès le 2 mai prochain, la série fait le pari de la génération procédurale et des expéditions en multi en ligne jusqu’à trente joueurs simultanément. Néophytes de la série, nous nous y sommes plongés une petite dizaine d’heures pour vous donner notre verdict tout en nuances.

Ocean’s Three

La mer Voilée est une zone maritime gardée secrète du grand public. On y trouve, paraît-il, une faune aquatique spectaculaire ; des formes de vie marine communes aux espèces que l’on croyait éteintes, sans oublier des créatures considérées comme des mythes et légendes. Le joueur, présenté comme un plongeur amateur, devra faire ses preuves en accomplissant les nombreuses missions d’exploration qu’on lui attribuera. Pour cela, il sera épaulé par Daniel, un comparse davantage expérimenté et en quête d’une grande rivalité. OceanIA, une intelligence artificielle, fait ici office de tutoriel, mais également de narrateur au travers d’un mode Histoire relativement succinct à parcourir. Chaque chapitre est scindé en quatre niveaux, lesquels ne demanderont finalement que peu – voire pas – d’investissement de la part du joueur ; scanner quelques espèces marines bien précises, se rendre à un point défini, prendre une photo ou tout simplement assister à une cinématique en jeu.

S’il y a bien une mission majeure en guise de fil rouge (sauver l’arbre de vie – un récif coralien – en extrayant la pellicule lumineuse présente sur la faune marine non scannée), Endless Ocean Luminous axe davantage sa boucle de gameplay à travers la collection, plus précisément dans les modes Plongée en solo et Plongée en groupe. Une fois sous l’eau, et après que la carte des profondeurs marines a été générée aléatoirement, le joueur pourra s’y perdre à son rythme en quête de formes de vie encore non répertoriées dans son registre, mais aussi de trésors et autres coins secrets. Apparaissant sous forme d’éclats lumineux, les trésors – ou trouvailles – rapportent des points dont le gain varie selon leur rareté, à l’instar des créatures scannées ici et là ; plus ils sont rares, plus le profit est important. Ces points permettent non seulement d’améliorer son rang à la fin de chaque plongée, mais aussi de débloquer des balises à utiliser sur la carte, notamment en ligne avec d’autres joueurs pour indiquer des points d’intérêts.

Autant en emporte l’évent

Le rang d’un joueur revêt une certaine importance, puisqu’il lui permettra, entre autres, d’augmenter sa capacité à nager avec des créatures de plus en plus rares ou imposantes. Une fonctionnalité parfaite pour les amateurs de photos vidéoludiques, mais aussi et surtout pour ceux et celles qui désireraient compléter leur tablette des mystères. En effet, lors de ses excursions sous-marines, le joueur pourra faire face à des socles en pierre appartenant à une ancienne civilisation, lesquels lui demanderont de résoudre une énigme. La majeure partie du temps, celles-ci requièrent d’amener la bonne créature près du socle en question ; créature qui, comme indiqué plus haut, peut parfois demander un rang de plongeur très élevé. La tablette des mystères, elle, est composée de quatre-vingt-dix-neuf secrets à dévoiler. Une mission corsée, dont la complétion est malheureusement nécessaire pour accéder aux derniers chapitres du mode Histoire. Autant dire que peu nombreux seront les joueurs à y accéder, notamment s’ils jouent au titre de manière solitaire.

En effet, les cartes étant assez grandes et nécessitant d’être réinitialisées pour avoir une chance de tout obtenir, mieux vaut se tourner vers le multijoueur, pour peu qu’on dispose d’un abonnement au Nintendo Switch Online. Avec cinq cent soixante-dix-huit créatures et trois cent quarante trouvailles à dénicher, ainsi qu’une tablette des mystères à remplir, le titre promet une durée de vie conséquente pour quiconque souhaiterait le compléter à 100 %. Il faut dire qu’en plus des formes de vie communes et rares, la faune marine possède aussi son lot de « Créatures Marines Inconnues », essentiellement localisables après avoir rempli une petite mission ; une mission demandant de scanner plusieurs espèces aux données biométriques inhabituelles dans un temps donné. On ne vous dévoilera aucune de ces créatures, histoire que la surprise reste intacte, mais on peut d’ores et déjà vous assurer que les plus complétistes trouveront un plaisir certain à « traquer » ces fameuses CMI pour les ajouter à leur registre, à la manière d’un Pokédex.

Cash-a-Lot

Lors de notre Plongée en groupe, nous avions échoué de peu l’objectif de la mission, nous empêchant ainsi de mettre la main sur une CMI. Pour autant, nous nous sommes aperçus qu’à plusieurs, il était plus facile et plus rapide de « nettoyer » une carte, chacun y allant de sa petite balise pour aiguiller leurs compagnons de plongée quant aux trouvailles à dénicher et des espèces rares à scanner. L’occasion également d’essayer les autres moyens de communication mis à notre disposition, comme des émotes et des poses, animées ou non. Rien de bien transcendant, si ce n’est pour prendre des photos mises en scène, amusantes ou plus stylisées. En outre, il est possible de partager la topographie de votre partie à l’aide d’un code, disponible directement dans le mode Plongée en groupe, ou après avoir visité de fond en comble une carte dans le mode Plongée en solo. Des Plongées événements sont également attendues, mais il faudra encore patienter un peu pour en apprendre davantage sur leur contenu.

Un petit mot également sur la boutique disponible en jeu. Après être remonté à la surface, et selon les points engrangés à travers diverses actions (exploration, scans, trouvailles dénichées, missions accomplies, etc.), le joueur se verra récompensé en pièces d’or. Une monnaie qu’il pourra échanger contre de nouvelles couleurs pour ses tenues, mais aussi pour obtenir des poses et émotes inédites, ou encore des vignettes à coller sur sa combinaison de plongée. Une personnalisation bienvenue, quoiqu’un peu limitée dans les coloris proposés. Dans l’ensemble, l’expérience offerte par Endless Ocean Luminous s’est révélée suffisamment plaisante pour y retourner volontiers. Dans notre cas, celui d’un pur néophyte de la série, c’est bel et bien l’aspect collection qui a su nous garder captif de ses profondeurs, notamment grâce aux descriptions détaillées et doublées de chaque espèce scannée. Toutefois, impossible de passer sous silence les tares qui ont pu entacher notre périple aquatique.

Mer amère

On l’avait évoqué au début de ce test : rachitique, le mode Histoire se permet également de posséder une structure hachée qui peut rendre sa progression pénible. En effet, plusieurs chapitres demanderont au joueur de passer régulièrement par la case Plongée en solo pour scanner un certain nombre d’espèces, sans quoi leur accès restera bloqué. La finalité se rapproche dangereusement d’une séance de farm bête et méchante digne d’un RPG, l’aspect addictif en moins. On regrette également la génération procédurale des cartes qui, de notre point de vue, nuit à la crédibilité des environnements visités, tout en jouant la carte de la facilité. On aurait préféré plusieurs régions dessinées à la main, avec des reliefs et zones thématiques plus naturels. De la variété, il y en a, mais à force d’explorations on décèle vite les ficelles de la génération procédurale, à savoir des « blocs » préconstruits (récifs coraliens, cité engloutie, bateau coulé, abysses, iceberg, etc.) disposés au petit bonheur la chance.

Et si diversité il y a, difficile de se montrer aussi satisfait de l’aspect visuel et technique du titre. Au-delà de quelques légers ralentissements marquant les phases de nage, on s’avoue surtout gêné par les graphismes du titre d’Arika. Sans attendre une baffe technique d’un studio davantage habitué à des productions plus modestes, ou encore d’une console hybride qui part sur ses huit ans (!), l’ensemble se révèle à la fois trop terne dans ses couleurs et franchement pauvre dans ses détails. Reste que le plus important est réussi, à savoir les modèles 3D de la faune marine, notamment parmi les plus petites créatures. La bande-son et le sound design, pourtant essentiels dans un titre misant beaucoup sur son ambiance, peineront également à marquer ou convaincre les joueurs, tant l’ensemble reste superficiel et sonne artificiel. Plus discutable, la voix d’OceanIA est, vous l’aurez deviné, doublée par une IA. Logique, mais forcément un poil gênant au vu du contexte actuel qui entoure l’IA et ses dérives dans le monde du jeu vidéo, mais aussi du cinéma ou du jeu de société.

Conclusion

Enjeu majeur de notre siècle, l'écologie et la préservation de notre planète résonnent forcément en Endless Ocean Luminous, la dernière production d'Arika et Nintendo. Plus encore quand, pas plus tard que le 29 mars dernier, le Japon inaugurait le Kangei Maru, son nouveau navire baleinier, dans le cadre de la reprise de la chasse à la baleine par le pays en 2019. Comme ses deux prédécesseurs, Endless Ocean Luminous s'adresse davantage à un public en quête d'une expérience unique et apaisante, prêt à découvrir ou redécouvrir une partie de notre riche faune marine à travers ses espèces communes, celles inspirées de légendes ou de nombreuses autres tristement éteintes aujourd'hui. Tout n'y est pas parfait, notamment l'aspect visuel du titre nuisant à sa contemplation ou le mode Histoire, certes intéressant avec sa quête de préservation des fonds marins, mais terriblement indigeste, la faute d'une structure obligeant le joueur à scanner à la pelle nombre de poissons, crustacés et autres joyeusetés pour espérer y progresser. De manière plus factuelle, Endless Ocean Luminous apparaît comme un titre fauché, lequel n'a pas dû coûter grand-chose à produire, cherchant à masquer ses défauts par des nouveautés finalement loin d'être transcendantes. Le jeu en ligne, sympathique, reste assez sommaire dans les interactions entre joueurs qu'il propose, tandis que la génération procédurale de l'environnement dessert la crédibilité de la topographie des fonds marins. Même s'il apparait difficile à recommander au plus grand nombre, tout n'est cependant pas à jeter dans ce Endless Ocean Luminous, lequel parviendra même à combler les amoureux la série, de chasse au trésor ou encore d'aventure contemplative, à l'image du rédacteur de ce test, pourtant étranger à la licence.

Créée

le 30 avr. 2024

Critique lue 36 fois

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Kalimari

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