Comme on regarde Deathloop pour la première fois, les habitués des jeux Arkane auront tendance à se dire "Tiens, Dishonored avec des flingues". Ce n'est pas entièrement faux, mais c'est tout de même un peu plus compliqué que ça.
Dans Deathloop, vous jouez Colt, prisonnier d'une boucle temporelle et pour qui le seul moyen de s'en extirper est de réussir l'assassinat de 8 cibles au cours de la même journée. Dit comme ça, ça n'a pas l'air si compliqué. Oui sauf que, ces cibles ,justement, ne se trouve pas dans les mêmes lieux, 4 en tout, en fonction de l'avancement du jour, décomposé lui aussi en 4 phases. Il va donc vous falloir parcourir ces lieux aux différents moments de la journée, de manière libre, pour amasser des indices sur vos cibles et parvenir à un enchainement qui vous permettre de briser la boucle. Et, attention ! Si vous mourrez, la journée se termine et reboucle. Alors, heureusement, votre personnage garde ses souvenirs et le jeu vous donne 2 essais avec la mort définitive, ce qui l'empêche d'être trop punitive. Et bien sûr, parce que sinon c'est trop facile, Julianna, une de vos 8 cibles, peut apparaitre à tout moment pour vous tuer.
Ce principe de boucle temporelle est la grande réussite du jeu. Lorsque vous vous lancez la première fois, vous êtes peu assuré, vous avancez à tâtons. Mais au fur et à mesure, vous prenez vos marques, débloquez des pouvoirs et des armes, appréhendez de mieux en mieux les cartes. De vos "timides" premières boucles, les suivantes deviennent des carnages frénétiques et le niveau de maîtrise atteignable est assez jouissif. Avec la diversité d'approche offerte par les cartes construites, encore une fois, intelligemment par Arkane, offrant verticalité et recoins, vous allez prendre du plaisir à expérimenter approches et combos d'attaque, le tout supporté par de bons feedback.
Alors, où est-ce que cela péche ? En réalité, il n'y a qu'une seule manière pour atteindre notre but, contrairement à ce que le jeu aurait tendance à laisser croire. Telle personne doit être assassinée à tel endroit à tel moment. Et pour parvenir à cela, le jeu vous faire crouler sous le nombre d'informations, d'indices et autres, ce qui perd un peu le joueur, d'autant plus que les menus ne sont peut être pas assez clairs. Si les cartes sont remplies de choses à découvrir, évoluant au cours de la journée, certains vont vous demandez des allers-retours un peu pénible, déjà que l'objectif principal nous y force quelques fois. Le système de modules, censé améliorer vos compétences et vos armes, a en fait peu d'intérêt, tant il y a peu qui ont réellement de l'utilité. Le jeu manque ainsi d'un peu de folie, ce que l'on voit au manque de diversité des armes ainsi que dans les possibilités offertes par les pouvoirs. Il faut aussi ajouter à cela une intelligence artificielle soit un peu légère soit bien trop acérée, puisqu'elle semble parfois vous voir à travers les murs. Et pour ce qui est de Julianna, elle n'est jamais véritablement menaçante, et donc parfois juste agaçante sauf quand.. elle est incarné par un autre joueur, où là elle sera toujours agaçante car forcément, vous tomberez toujours sur un meilleur joueur que vous.
Vous noterez peut être un peu la mauvaise foi du rédacteur sur ce point, même si emprunt d'une certaine vérité, mais l'idée de base de permettre à un autre joueur d'envahir la partie est assez sympathique mais demande, à l'humble avis de votre serviteur, une vraie maîtrise du jeu pour être appréciée.
Si il y a donc des points bien perfectibles, vous allez tout de même bien vous amuser sur ce Deathloop qui a un peu plus à offrir que "Dishonored avec des flignues".