Chacun voit la mort à sa porte

Death's Door souffre d'un grave problème : celui d'apparaître comme un énième jeu indé en vue isométrique aux graphismes sympathiques, ressemblant à tant d'autres.

À la lecture des critiques ici présentes, comme j'ai pu le lire ailleurs, je suis aussi tombé dans cet a priori, au vu des images promotionnelles : "joli jeu, mais sans plus" me suis dis-je. Et lorsque j'ai décidé de sauter le pas et d'acheter ce jeu, un an après sa sortie, les premières minutes ne faisaient que confirmer ce ressenti.

Et puis tout d'un coup, le jeu balaye cette impression. Par son gameplay d'abord : une sorte de Zelda-like (donjons avec items et boss à la clé), avec un zeste de metroidvania (comprenez qu'il faudra revisiter des zones avec des items que l'on acquerra plus tard), accompagné de combats réactifs et très agréables. On sent l'impact des coups et il existe plusieurs armes et de capacités différentes (flèches, boules de feu...): on prend plaisir à jouer ce petit corbeau et à trancher dans tout ce que le jeu nous balancera.

Parlons-en d'ailleurs de ce petit cobeau. Dans Death's Door, on incarne un Faucheur, censé récolter les âmes et les ramener. Cependant, l'âme que nous étions censés récolter s'est faite voler : ce sera donc notre rôle que d'aller pérégriner en allant chercher d'autres âmes, afin de rembourser notre dette. L'histoire, sous apparence simpliciste, est suprêmement assez intéressante, posant un questionnement sur le rapport à la mort. Les dialogues sont par ailleurs bien écrits, et assez drôle par moments : il m'est arrivé de pouffer comme un gosse devant la présentation d'un certain boss.

Les graphismes du jeu sont plaisants, et présentent certains plans assez intéressants, sans forcément être révolutionnaires ou avoir une direction artistique assez marquée. Le level design du jeu est néanmoins assez bancal : on aura très vite fait de se perdre dans le jeu à cause d'éléments trop ressemblants et pas assez linéaires. Les musiques sont, quant à elles, très qualitatives. Tantôt frénétique, tantôt posée, l'OST accompagne excellemment bien le jeu et se réecoute avec un plaisir certain.

Le seul point négatif, autre son level design, est son jeu post-fin. En effet, il existe du contenu à débloquer, pour obtenir du lore supplémentaire, mais celui-ci est un peu léger, peu intéressant et peu complexe. On aurait aimé ré-affronter certains boss, ou avoir des ennemis plus difficiles dans l'après-fin, mais il n'en est rien. On se contentera d'aller faire des aller-retours dans des zones déjà visitées, afin de débloquer de nouveaux passages et d'aller chercher de nouveaux objets (permettant d'avoir plus de lore). Un peu dommage.

Cependant, ce dernier point est plus du pointillisme qu'autre chose : dans l'ensemble, Death's Door est une très bonne surprise. Ne vous laissez pas avoir comme beaucoup d'autres : derrière son aspect d'énième jeu indé en vue isométrique, Death's Door cache sous ses ailes un gameplay solide, une histoire plus que correcte et une très bonne bande-sonore.