Cyberpunk 2077 est l'exemple typique du jeu que j'avais tellement fantasmé (salauds de marketeux) qu'il a fallu que j'en fasse le deuil avant-même d'y jouer. Puis attendre de longs mois qu'il soit suffisamment fixé pour être présentable. Et ce n'est qu'en arrivant au bout de son introduction conséquente que je suis enfin véritablement parvenu à m'immerger dans son univers. La recette du succès ? Night City. La plus belle ville du jeu vidéo. Immense et pourtant cohérente dans son design, délirante de précision architecturale, c'est un pur plaisir que de s'y perdre, d'avoir sans cesse l'impression de découvrir de nouveaux endroits et cette foultitude de petits détails qui en assurent toute la crédibilité ; jamais tu ne prends de téléporteur quand tu peux te balader en voiture dans ses rues en écoutant la radio.
C'est à partir de là que j'ai pu apprécier les intrigues du jeu, son ambiance, l'ampleur de sa direction artistique, ses thématiques, ses personnages... L'écriture reste un point fort de CDPR, que ce soit dans la quête principale, avec ce Johnny dangereux et harcelant en miroir de l'oppression corporatiste, ou dans les récits secondaires qui parviennent à marquer l'esprit (l'affaire Peter Pan, le concert de Rock, le couple Peralez, etc.). Même les différentes fins sont touchantes... ou effrayantes. Une des meilleures idées du jeu est la réception par V de SMS envoyés par les protagonistes, histoire de causer ou de prendre conseil. Cela insuffle tellement de vie aux interactions !
Cyberpunk 2077 n'est pas un jeu parfait. On devient vite surpuissant (surtout en tant que netrunner), la gestion des interventions policières reste médiocre, le gameplay n'est pas foncièrement révolutionnaire et il y a une indéniable répétitivité des tâches annexes (contrats de merc ou aides au NCPD). Mais tout cela devient secondaire quand on peut les vivre dans Night City. C'est peu dire que je suis prêt pour les DLC.