Crush Crush
4.5
Crush Crush

Jeu de Sad Panda Studios (2016PC)

J'aurais voulu mettre une bonne note à Crush Crush, parce que j'aime vraiment ce que le jeu semblait chercher à faire (oui, enfin bon, je vais développer, retenez-vous encore un peu de vomir please). Sauf qu'il est très vite apparu, et ça s'est graduellement confirmé avec toujours plus de force, que les intentions des développeurs étaient très malhonnêtes, comme souvent dans les idle games.


Crush Crush, c'est la rencontre du dating sim et du clicker : le joueur rencontre la fille de ses rêves grâce au pigeon du destin, seulement celle-ci finit plâtrée à cause de l'accident de vélo causé par ce fameux pigeon. Vous vous mettez alors à accumuler les jobs afin de rembourser la facture d'hôpital, et vous vous liez peu à peu d'amitié avec la damoiselle, et plus si affinité... mais ce n'est que le début de votre aventure, car les bishoujo semblent vous tomber dessus par tous les moyens possibles et imaginables. Parviendrez-vous à devenir le héros de toutes ces dames ?


Oui, je m'impressionne, j'ai réussi à donner un résumé qui ressemble presque à quelque chose à ce jeu. Concrètement, d'un point de vue du gameplay, vous allez devoir assigner des timeblocks, qui représentent votre temps libre, à des jobs, qui rapportent une somme d'argent liée à l'écoulement d'une durée. Vous débloquez des jobs de plus en plus intéressants en vous adonnant à des hobbys, qui eux aussi utilisent des timeblocks. Tout cela pour passer au palier supérieur de votre relation avec chaque fille (il y a toutes sortes de prérequis pour chaque palier qui vous sont présentés : avoir telle somme d'argent, avoir autant d'affection - gagnée à peu près via toutes les actions du jeu -, avoir tel niveau de job ou de hobby, emmener la fille à x rendez-vous, lui offrir tel cadeau...). Évidemment, les personnages se débloquent assez régulièrement au cours de la progression, et comme dans tous les idle game, la vitesse de progression diminue très vite, vous obligeant au "soft reset", qui permet de recommencer le jeu avec un multiplicateur bonus.


Qu'est-ce qui motive la progression ? Chaque fille bénéficie d'artworks assez mignons (mais pas vraiment d'une qualité exceptionnelle), de costumes alternatifs à débloquer (en utilisant les diamants, qui s'achètent avec de l'argent réel, ou se gagnent en nombre très limité), mais aussi de dialogues souvent plutôt amusants. Et c'est un peu ça le "vrai" coeur du jeu : plein de références cachées dans les mini dialogues des personnages, qui motivent à essayer toutes les actions pour chaque stade de la relation. C'est assez drôle la première fois, et suscite une curiosité qui encourage un temps à continuer à se faire entuber. Et puis, il y a les promesses du studio, qui promet de nouvelles filles, un patch nsfw, un doublage intégral, des events périodiques, même des jeux dérivés (au moins la version masculine du jeu et un visual novel). Un programme chargé, en somme. Sauf qu'en fait... vous avez dit cash grab ?


C'est assez courant pour ce genre de jeux, et il faut l'accepter (ou à tout le moins l'ignorer), sous peine de vraiment s'énerver : les devs veulent généralement vous soutirer plein d'argent. Pas de problème si c'est optionnel et n'influe pas sur le gameplay, me direz-vous. Certes. Sauf que, comme souvent hélas, la progression ralentit énormément pour vous forcer à acheter des bonus (ou économiser précieusement vos diamants, qui mettent des lustres à être acquis en nombre décent). Mais quand je dis "énormément", je suis en deçà de la vérité : j'ai pu constater que certains paliers mettaient littéralement plusieurs années à être débloqués sans investir d'argent. Plusieurs. Années. Pour des artworks moches et trois références digne d'un Youtubeur du dimanche. C'est légèrement excessif.


S'il n'y avait que ça... outre les manipulations pour vous faire dépenser vos diamants n'importe comment, y a aussi les promesses non tenues des développeurs. L'exemple le plus flagrant c'est le patch NSFW. Ca a été promis longtemps comme une alternative à la censure de Steam (puisque la version NSFW existe aussi gratuitement sur le site pornographique Nutaku manifestement, auquel ils ont rendu hommage en créant un personnage éponyme dans le jeu), présenté comme un patch (gratuit donc)... et bah en fait lorsqu'il est sorti, la communauté à découvert littéralement du jour au lendemain qu'ils en ont fait un DLC vendu 7$ (apparemment, ce serait soi-disant pour protéger les mineurs... parce que les mineurs ne savent pas payer 7$ sur internet, c'est connu). Pire encore, un "panda pass" se présente sur le site comme permettant d'avoir accès à "tous les futurs dlc NSFW", pour le prix de 13$. Ce qui illustre bien le mépris des développeurs pour leur communauté, parce qu'ils n'ont même pas compris que les gens jouaient surtout pour quelques références introduites pas trop maladroitement, et pas pour voir quelques paires de tétons sur des artworks au mieux médiocres. Beaucoup de joueurs ont assez négativement réagi à cette décision... Et puis sont arrivés les "events". Ceux-ci permettent de débloquer quelques tout petits bonus dans le jeu, ou d'avoir accès à du contenu supplémentaire, à savoir soit des costumes, soit des "pin ups" (des illustrations limitées pour la galerie du jeu). Évidemment, l'intérêt principal réside dans l'event en lui-même : qu'est-ce qui se passe dans l'univers du jeu, et comment cela se traduit en termes de gameplay ? Le studio laissait entendre des choses qui ressemblaient à des mini-jeux... c'est-à-dire que la plupart du temps, il s'agit de chercher dans TOUS les écrans du jeu (et il y en a un paquet si l'on compte les sous-menus de chaque fille) un petit symbole caché. Chaque jour, pour une période allant de trois jours à DEUX SEMAINES en fonction des cas (rater un symbole signifiant généralement que vous ne pourrez pas débloquer la récompense sans dépenser un certain nombre de diamants, généralement complètement excessif). Ce n'est pas tout : les sous-menus des filles, notamment pour les "dates" où se trouvent la plupart de ces symboles... Vous n'y avez pas accès si vous n'êtes pas assez loin dans la progression de cette fille. Et la plupart du temps, les events vous imposent au moins une fille de fin de jeu (ou en tout cas de milieu de jeu, ce qui veut dire, si vous avez un bonus de reset convenable, une fille qui se débloque en environ trois semaines et qui en met au moins une de plus pour vous permettre de l'emmener en rendez-vous)... pour vous faire dépenser des diamants. Et je vous parle même pas des derniers events qui sont encore pires... pour vous donner une idée, le jeu est actuellement dans son event "Halloween" depuis plus d'un mois, et celui-ci vous oblige actuellement au total à avoir été connecté au moins 24 jours deux fois par jours pendant tout le mois passé pour obtenir toutes les récompenses, distillées au compte-goutte.


Vous vous demandez pourquoi j'ai joué aussi longtemps. Outre le fait que c'était à la base un pari amusant que ma petite amie et moi nous étions lancé, je suis un maniaque de la complétion, une tare dont je me méfie énormément et qui m'avait motivé à complètement arrêter les idle games avant ce fameux pari...


Cette critique se veut donc une forme d'avertissement : outre le fait que ce genre de jeux soit profondément malsain en soi, vous vous trouvez ici en face d'un des studios les plus retors proportionnellement à la taille de leur structure. Je vous déconseille donc non seulement Crush Crush, mais toute future production de Sad Panda. Ne vous laissez pas berner par l'apparence de légèreté qu'ils donnent à leur univers, c'est creux, y a aucun intérêt réel derrière.


Je me suis quand même résolu à tricher (mais certainement pas à payer) pour accéder à la fin (et croyez-moi, même en trichant ça prend un temps considérable à manipuler l'horloge de votre ordi pour avancer 30 ans par 30 ans, LITTÉRALEMENT, et c'est pas suffisant, sur la fin c'est quasiment obligé d'utiliser aussi un auto-clicker, ce qui veut dire que même en payant des fortunes c'est presque impossible de voir la fin "honnêtement"), et... LOL, franchement ça vaut même pas la peine. Tenez-vous aussi éloigné de ce truc que vous le pouvez.

Antevre
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le 20 nov. 2017

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