Bloodborne par Baron Samedi

Bloodborne : Il y a fort longtemps, les habitants de Yharnam commencèrent à vénérer les Grands Anciens, des êtres cosmiques étranges habitant les labyrinthes sous la ville. Ils pourvoyaient le "sang guérisseur" pour lequel Yharnam était connu, et qui est aussi la source de la contamination des habitants, les transformant en bête sanguinaire. Les Grands Anciens propagèrent le fléau dans Yharnam afin d'encourager la croissance d'un nourrisson de Grand Ancien, dans le corps d'un humain.

Voilà ce que l'on est plus ou moins en capacité de comprendre sur l'histoire du jeu. Car comme pour Dark Souls, celle-ci est cryptique, des bribes sont disséminées de part et d'autres, dans les descriptions des objets ramassés, dans des détails visuels lors de cinématiques, lors de dialogues avec les quelques personnes encore censées qui ne tente pas immédiatement de vous planter quoi que ce soit dans le corps.

On va tourner autour du thème de la maternité ici, et il va falloir avoir le coeur bien accroché. Car non seulement le jeu est très gore (avec ces tenues qui sont recouvertes de sang dès lors qu'on aura massacré quelques ennemis), mais il n'hésite pas à nous montrer des monstres semblables à des embryons (qu'il faudra évidemment massacrer également), une femme en robe blanche et son ventre recouvert de sang, des pleurs de bébés... La symbolique est on ne peut plus claire et malaisante.

Le joueur devra trouver ces Grands Anciens pour en venir à bout. Mais sur le chemin, tous les habitants fous se dresseront sur la route. Et ils sont déterminés à vous embrocher, brûler, découper, croquer, empoisonner, électrocuter, écraser, et que sais-je encore.

On progresse dans un univers victorien magnifique, gothique, splendide. Les tenues du personnage incarné ne sont pas améliorable ici, mais elles ont toutes des caractéristiques différentes avec lesquelles il faudra composer. Hormis à quelques moment clés, on pourra simplement les choisir parce qu'elles nous plaise d'avantage que d'autres. Mais toutes sont très soignées, détaillées, classieuses.

Les armes de leurs côtés sont inquiétantes, toujours brutales et/ou conçues pour écraser, découper, déchirer les chairs. Les mouvements propres à leurs utilisations et leurs rythmiques d'attaques pourront être les seuls critères de sélections, en fonction des préférences propre au joueur. Aucune n'est supérieur aux autres, elles sont simplement différentes.

Ici on va taper mais également flinguer. Dans la main gauche, une arme à feu servira principalement à attirer un ennemi loin d'un groupe, ou à contrer une attaque et placer une attaque viscérale très violente, redoutablement efficace, mais qui demandera un certain timing propre à chaque monstre rencontré.

Si les Souls demandent à se planquer derrière un bouclier, attendre, trouver la faille, attaquer... Bloodborne exige une agressivité permanente pour s'en sortir. L'esquive est votre amie, mais l'attaque constante est le seul moyen de s'en sortir. De tuer avant de mourir.

Les zones traversées sont aisément identifiables et très variées : un village, une bibliothèque, des toits, des marais, une forêt, des environnements toujours splendides, avec leur lot de pièges et de gardiens déterminés à garder la zone du boss loin de vos armes. Comme sur Dark souls, le design des niveaux est remarquable. Au joueur de trouver des raccourcis à débloquer pour éviter certaines zones délicates, et reprendre ainsi proche du boss lorsque celui-ci l'aura massacré lors de la première rencontre.

Si l'aventure principale ne vous suffit pas, le jeu propose des "donjons calices" à réaliser en parallèle. C'est sans conteste l'aspect le moins réussi du jeu, les niveaux étant visuellement peu attirant, redondants, mais permettant d'acquérir des runes pour booster les armes qu'on ne trouvera pas ailleurs.

Le DLC quant à lui est à aborder sur la fin du jeu, car il est extrêmement violent en terme de difficulté, avec des ennemis vraiment très énervés, notamment les autres chasseurs qui utilisent des équipements similaires au notre.

Avec une esthétique sans faille, un gameplay soigné, une difficulté corsée (mais abordable) Bloodborne est incontestablement un excellent jeu, exigeant, brillant, gratifiant. J'ai adoré. Un must.