A quoi sert Lucca ?

13 ans après tout le monde, je me suis mis au portage PC de Bayonetta, en promo, et après avoir vu une chouette vidéo d'At0mium.

J'avais entendu parler du côté jouissif du jeu, et il ne me sautait pas aux yeux en regardant d'autres personnes y jouer. Déjà il faut passer l'obstacle des premières cinématiques qui n'ont ni queue ni tête...

Et puis bon, on s'y met. Honnêtement je ne suis pas le genre de joueur qui va étudier les combos pour faire des exécutions très stylées. Je spamme mon combo de base et je vois si ça passe. Si ça ne passe pas j'essaie autre chose. J'ai même fini le jeu sans vraiment comprendre certaines choses (comme l'assignation des objets aux raccourcis ?).

Je ne suis pas un grand fan de ces jeux qui font dans le toujours-plus : God of war, je le dis au premier degré, m'a toujours semblé une licence de demeurés, même si je peux comprendre qu'il ait constitué une belle vitrine technique en son temps. Bref, ce n'est pas ce côté je-chevauche-une-moto-qui-remonte-une-fusée-qui-fonce-dans-l'espace-et-parsemée-de-monstres qui m'attire dans Bayonetta, dont l'univers n'a d'ailleurs pas grand-sens.

Evidemment, les chorégraphies possibles, avec la mécanique des ralentis (notamment ceux aux pistolets), peuvent être assez jouissives, mais la caméra a toujours un léger problème, et je la trouve un peu éloignée pour qu'on puisse jouir des détails : oui, graphiquement, le jeu fait un peu son âge.

Impossible de s'ennuyer, il est vrai, tant les schémas de mouvement des ennemis sont étudiés (mention spéciale aux espèces de tigres feu et éclair, là). encore que le feedback sur certains boss est bien gras (le géant qu'on tue à coup de canon antiaérien, là...). Et je n'ai pas aimé le passage en moto, ni celui sur le missile, imprécis et frustrant : j'étais vraiment heureux que ça s'arrête.

Mais bon, ce que j'aime le plus, c'est l'originalité de l'héroïne. Sa féminité à la fois vulgaire et agressive, différente d'une simple objectification (je crois ?). Cette manière de t'envoyer toutes ses formes dans la gueule, accompagnées d'un coup de pied dans la gueule et d'une rafale de gros calibre. Et puis cette manière à la fois d'être impénétrable tout en adoptant des mouvements lascifs, ce n'est pas un énième stéréotype féminin. Il y a d'ailleurs un aspect grand-guignol par moment qui est très drôle (le premier combat contre Jeanne...).

Il reste que l'histoire et l'univers n'ont ni queue ni tête, comme si on avait essayé de mettre bout à bout des morceaux de démo en raccrochant les morceaux avec des dialogues où chaque personnage essaie d'être plus fort en gueule que l'autre pour cacher l'inanité du propos. Et ce n'est pas grave, l'important c'est la jouabilité. Mais tout de même, quelqu'un peut m'expliquer qui est la petite fille ? En quoi consiste la tâche de journaliste de Lucca ? Quels ont été exactement les cas de conscience de Jeanne ? Etc... etc... Tout cela est inutilement cryptique. Je ne m'en plains pas vraiment, à vrai dire. Peut-être que c'est cet espèce de foutoir qui donne aussi une partie de son charisme à l'héroïne.

Donc voilà, Bayonetta c'est un personnage féminin très charismatique, un jeu que l'on a envie de refaire de-ci de-là en creusant les combos, malgré quelques tableaux pénibles, et quelques scènes d'anthologie, visuellement marquantes mais incompréhensibles.