Banjo-Tooie
7.7
Banjo-Tooie

Jeu de Rareware et Nintendo (2000Nintendo 64)

Je vais vous faire une confidence qui vous paraîtra sûrement anecdotique mais qui prouve combien Banjo-Kazooie a toujours été un jeu culte pour moi. Cette confidence c’est celle d’un rêve que je faisais souvent étant gosse, un rêve dans lequel j’évoluais dans un dédale étrange qui ressemblait fortement au repère de Gruntilda, et alors je découvrais avec une joie immense un passage secret (souvent dans un renfoncement sous l’eau). Ce rêve éveillait en moi un sentiment de nostalgie mais aussi d’émerveillement, celui de découvrir une porte secrète que je n’avais jamais vue jusqu’alors. Ces sensations étaient directement liées à celles que je ressentais en circulant dans les dédales de Banjo Kazooie, où chaque couloir, chaque renfoncement était gardien d’un secret que seule une quête pouvait révéler. Peut-être qu’il y a un peu de Zelda aussi dans ce rêve. Enfin, peu importe, l’essentiel c’est de rappeler que ces jeux ont marqué mon esprit. Des jeux où l’exploration n’était pas une fin mais un moyen en ce sens qu’elle ne servait pas seulement à admirer des décors ou à grappiller une poignée d'éléments futiles mais servait pleinement l’aventure et obligeait le jeune joueur à s’investir dans son univers. Beaucoup ont connu ça avec les Final Fantasy, moi c’est avec les titres phare de la N64.


Alors en jouant à Banjo-Tooie aujourd’hui, j’avais peur de ne pas retrouver ces sensations et de me dire qu’au final elles n’étaient que le fruit de ma nostalgie. Erreur. Être autant émerveillé par un jeu en le découvrant seize ans après sa sortie est bien la preuve que la nostalgie n’est pas en cause mais bien la qualité du dit-jeu.
Banjo-Tooie entretient le même lien avec Banjo-Kazooie que Zelda Majora’s Mask avec Ocarina of Time. Les deux jeux sont des suites objectivement meilleures que leurs prédécesseurs, et ceci sur tous les plans, mais elles sont aussi plus difficiles. En somme, les deux sont des suites conçues pour ceux qui connaissent déjà le premier volet. Et c’est pourquoi les items et les mouvements ne sont pas réexpliqués (plumes, œufs, plate-formes de vol et de saut, baskets, bottes etc…) car de nouveaux font leur apparition et le joueur est déjà censé connaître tout ça. Ainsi le jeu est une sorte de surenchère. Plus de mouvements, plus d’items, plus de personnages (Mumbo + Humba), plus de collectibles (Jinjos + Avéoles + pages de Cheato + Glowbos), la seule chose qui soit réduite, le nombre de niveaux, se trouve finalement compensée par une augmentation de sa taille : les niveaux sont de véritables dédales dans lesquels on se perd, si bien qu’il a fallu aux développeurs imaginer des plateformes de téléportation évitant aux joueurs des kilomètres de déplacement.
La difficulté vient de là. Des niveaux grands qui exigent toujours une bonne heure d’exploration avant de s’y activer, mais surtout des missions qui s’étalent sur plusieurs niveaux et qui ne peuvent être résolues qu’en pratiquant une exploration attentive. Nous y voilà donc. Ce que j’aimais dans les jeux de mon enfance est ici au centre du gameplay. La patience, l’investissement, l’exploration, le mystère, le coffre fort que tu vois derrière la vitre et que tu penses ne pouvoir jamais atteindre, et voilà qu’un jour tu tombes sur un tunnel bien caché sous l’eau qui t’y mène. Au-delà de ça, Banjo-Tooie reste un jeu de plate-forme aux défis variés, au level design parfait, graphiquement au top pour un jeu de N64 sans expansion pack. Le seul petit bémol : la musique correcte mais moins efficace que dans le premier volet, mais c’est si peu au regard du reste. Banjo-Tooie est un jeu de plate-forme-aventure parfait qui, à ma connaissance, ne connaît pas de meilleurs concurrents, seulement des imitations.


Le meilleur jeu de plate-forme toutes générations confondues ? Peut-être.
En tout cas je vous invite à y jouer, même 16 ans après sa sortie.

-Alive-
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs jeux de la Nintendo 64, Top 10 Jeux vidéo et Mes heures devant la console

Créée

le 14 juin 2016

Critique lue 1.6K fois

13 j'aime

8 commentaires

-Alive-

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

13
8

D'autres avis sur Banjo-Tooie

Banjo-Tooie
Botwin
9

Que tu as grandi !

"Banjo-Tooie", c'est le petit cousin qu'on ne voit que rarement. On s'en souvenait tout petit, sachant à peine parler, et on le retrouve grand, à piailler sans arrêt. Car oui, "Banjo-Tooie", c'est...

le 16 avr. 2011

7 j'aime

2

Banjo-Tooie
Jben
9

Critique de Banjo-Tooie par Jben

La suite de Banjo-Kazooie atteint des sommets de complexité que ce soit dans la palette de mouvements, extrêmement fournie, dans les niveaux, énormes et savamment reliés les uns les autres, et dans...

Par

le 17 juin 2010

5 j'aime

2

Banjo-Tooie
Piccolo
3

Du saccage en bonne et due forme :@

Graphismes : Tout pareil que son aîné sauf que les mondes sont ici plus vastes et paraissent bien vides. Gameplay : Qu'est ce que c'est que ce bordel?! Les mondes sont vastes, vides, paumants, il n'y...

le 13 juin 2011

4 j'aime

2

Du même critique

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert
-Alive-
4

Magnifique couverture d'Edward Hopper

Prix de l’Académie Française quoi ! Les mecs vous êtes trop vieux, faut arrêter. Ce prix c’est pas rien, ça veut dire : « on veut que ce soit cette littérature qui fasse école », c’est le prestige...

le 19 août 2016

122 j'aime

28

The Life of Pablo
-Alive-
9

Conseils à ceux qui s’apprêtent à écouter l’album

• Oubliez que Kanye West est un connard, ça ne vous poussera qu’à de mauvaises intentions. • Ne regardez pas la pochette ! • Préparez vos oreilles à l’autotune. • Après la première écoute, si...

le 20 févr. 2016

122 j'aime

19

The Wall
-Alive-
10

Un spectacle

On ne peut forcer personne à aimer une oeuvre. C'est inutile et agaçant, et puis chacun sait qu'en vérité nos coups de cœur tiennent plus souvent de la surprise que d'une écoute forcée et assidue...

le 24 juil. 2014

90 j'aime

14