Astérix & Obélix XXL
5.7
Astérix & Obélix XXL

Jeu de VD-dev et Atari, Inc. (2004Game Boy Advance)

Rétrospectix : 7/11


Infogrames était un grand amateur des versions portables de ses jeux cultes, une passion qui n'a pas disparu sous son nouveau patronyme, Atari.

Il faut dire que la firme lyonnaise avait un atout de poids à l'époque des 128-bits : le studio dijonnais VD-Dev, composé de seulement deux membres. Velez et Dubail avaient pour ambition de repousser les limites de la Game Boy Advance grâce à un moteur graphique qui parvenait à gérer la troisième dimension, qui a accouché de jeux imparfaits mais impressionnants vu les capacités de la petite machine.

Je les avais déjà vus à l'oeuvre sur des jeux de course comme Stuntman ou V-Rally 3, mais leur tour de force le plus connu reste sans nul doute cette version portable d'Astérix XXL, qui ose proposer un jeu de plate-forme intégralement en 3D.


Autant donc commencer par ça : le jeu m'a mis une grosse claque graphique, c'est quasiment un jeu PS1. On ne s'en rend pas forcément compte quand on regarde des screenshots ou une vidéo sur grand écran, le rendu pouvant être légitimement qualifié de "bouillie de pixels", mais sur le petit écran d'une GBA, l'illusion est presque parfaite et on a réellement l'impression d'évoluer dans un monde polygonal complexe. Evidemment, les murs se déforment quand on les frôle d'un peu trop près et on peut même voir des personnages à travers les textures, mais ces problèmes restent de l'ordre du ponctuel et n'impactent pas le gameplay. Seuls quelques ralentissements se font remarquer lorsqu'il y a trop d'ennemis à l'écran, ce qui arrive surtout dans les derniers niveaux.

Tant qu'on parle de la présentation, l'OST n'a pas eu le même soin que le reste du jeu, elle n'est composée que d'une poignée de morceaux très répétitifs et pas franchement inspirés. J'ai entendu pire sur GBA, mais on est loin du dynamisme de Paf Par Toutatis.


Le jeu reprend les bases de la version consoles : le village se fait enlever et nos deux héros vont devoir secourir leurs amis à travers 6 pays. Notons tout de même que les porteurs d'Assurancetourix avaient droit à leur propre sauvetage dans le jeu de base alors qu'ils ne sont jamais mentionnés ici, donc ils sont probablement restés emprisonnés à Rome. Peut-être que le chef en a eu marre de ces incapables ?

Premier changement : il y a plus de niveaux que dans le jeu de base. Si la Gaule et Rome ne servaient que de tutoriel et de conclusion sur consoles, ces contrées sont ici divisées en cinq sous-niveaux, comme toutes les autres provinces de l'Empire. C'est particulièrement appréciable pour Rome qui était une conclusion un peu décevante, composée d'une simple ligne droite bourrée de combats.


Le jeu est également un peu plus orienté plate-formes. On tabasse toujours des Romains par dizaines voire centaines, mais on rencontre plus souvent des moments qui demandent du doigté, que ce soit pour aller récupérer une torche sur un toit ou simplement ne pas tomber dans le vide. A ce propos, je regrette le fait que la caméra soit placée un peu trop au ras du sol, sans possibilité de la relever, ça rend pas mal de sauts assez piégeux en fin d'aventure (pas facile de sauter sur une petite plate-forme en mouvement quand on ne voit pas où on atterrit).

La difficulté du jeu est d'ailleurs assez relevée puisqu'il n'y a pas de checkpoint au sein des niveaux, il faut les boucler d'une traite. Ils ont le bon goût de ne pas traîner en longueur et d'être tous sous la barre des 10 minutes, mais c'est toujours frustrant de perdre sa progression en boucle sur le même saut et de devoir se réinfliger plusieurs minutes d'un trajet qu'on connaît par coeur juste pour réessayer. L'Egypte en particulier est vraiment brutale, j'y ai passé pas loin d'une heure sur un seul niveau.


On n'est pas aidés par la relative absence du marchand, qui permet d'acquérir des combos et d'augmenter sa barre de vie de façon permanente. Celui-ci n'est présent qu'une seule fois dans chaque pays, ce qui fait qu'on accumule beaucoup de casques sans pouvoir souvent les dépenser. Les ennemis sont moins mauvais que sur consoles, donc si vous galérez, n'hésitez pas à quitter le niveau en cours et à retourner dans un précédent niveau, où vous savez qu'il a installé son échoppe, ça ne peut que vous aider.

D'ailleurs, les combos sont plus simples à effectuer que dans le jeu sur consoles, ce qui est très appréciable.


Evidemment, la GBA ne pouvait pas recréer les environnements parfois vastes et ouverts de la version originale, le level-design est donc totalement original. Les développeurs en ont profité pour inclure de nouvelles mécaniques, comme des blocs qui s'abaissent à intervalle régulier (pensez aux Thwomps de Mario), ce qui renforce l'aspect plate-forme de cette adaptation.

Plus intéressant, Astérix et Obélix ont été partiellement déclônés. Obélix a perdu sa capacité de double-saut et est plus souvent mis à contribution pour pousser des blocs, mais surtout, on peut passer d'un personnage à l'autre d'une simple pression sur Select ! Dans les faits, on jouera surtout Astérix car son double-saut est bien trop précieux, mais au moins le jeu est moins restrictif que l'original sur ce point.

Enfin, mentionnons que le nom officiel des niveaux où l'on se sert d'Obélix comme planche de surf est "Glissobélix". Mouais, je préférais mon "Obéluge". En tout cas, si vous finissez les niveaux à 100%, vous pourrez débloquer davantage de niveaux de glisse, ils sont plutôt sympas mais entre nous ça ne vaut pas forcément tous les efforts demandés.


La version GBA du premier XXL n'est pas un grand jeu et peut par moment se révéler franchement frustrante, mais outre son côté "vitrine technologique", elle propose surtout un challenge plus équilibré que celui du jeu original, qui pouvait se finir une main dans les braies et qui s'éternisait inutilement.

Une bonne distraction in fine, et un bon échauffement avant d'explorer Las Vegum !

Sonicvic
6
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le 19 mars 2024

Critique lue 141 fois

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Sonicvic

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