Il serait bien de rappeler que l'on peut faire de la SF en s'inspirant de ses glorieux prédécesseurs
sans pour autant être systématiquement taxé de plagiaire éhonté. On plagie tous, anyway ! Allo !
Wake up ! Tout a déjà été fait, ou presque. Après, c'est davantage une question de sensibilité et d'interprétation. C'est déjà assez audacieux de se risquer au genre, c'est pourquoi on a si peu d’œuvres SF restituées en image, au final, et c'est bien triste. Quand on a un budget moindre, qui plus est, ça se complique. Et quand c'est un premier long métrage, on peut se demander si la barre n'est pas un peu trop haute. Pourtant des films comme PRIMER, MOON ou encore CHRONICLE pour ne citer qu'eux s'en sont sortis magnifiquement. Bon, l'affiche n'est pas très porteuse et fait un peu téléfilm. On se croirait revenu à Dark Angel et je cherche Dolph Lundgren sur l'affiche. Ca fait cheap ! Dommage car Zone 414 est pourtant loin d'être aussi mauvais qu'on le laisse penser, et s'en sort même plutôt bien. Certes, je n'ai pas été sidéré et mon 7 est un chouïa généreux ( pour Mathilda Lutz en fait ), mais je suis très bien rentré dedans et j'ai trouvé l'ensemble très cohérent et agréable à regarder à défaut d'être innovant. On est dans un lieu qui nous semble familier, et il y a quelque chose de rassurant et de presque touchant dans la démarche qui est trop bien injustement fustigée. Forcément il fait écho au Réminiscence de Lisa Joy dont c'est le premier long aussi et qui a bien dû serrer les dents en le voyant. C'est un peu ce que j'attendais d'elle dans son long et qu'elle ne m'a pas donné, mais bref, passons. On voit bien que Zone 414 sert plus que ne dessert. La démarche est simple et non prétentieuse. On fait ici ce que l'on peut avec forcément la mémoire de nos "pères", et je trouve la démarche respectueuse pour un premier film.
On est d'ailleurs plus proche d'un long épisode de Westworld ( hein, lisa ! ) que de Blade Runner auquel on ne peut pas ne pas penser, mais combien s'en sont inspirés ? Alors, oui, il n'y a rien de nouveau, oui, le scénario aurait pu être creusé davantage, mais l'esthétique reste soignée, et le duo Pearce-Lutz "match" ! Si je n'ai pas toujours accroché avec le personnage joué par un Travis Fimmel un chouïa trop cabot, le reste de la distribution éclectique est juste excellent.
Je regrette même les passages trop éclairs de Johannes Joannesson et de Colin Salmon mais ce sont de jolis moments et surtout de vraies plus values dans ce film.
J'ai pris personnellement ce Zone 414 comme il est venu. Humblement. Et soit dit en passant, Réminiscence m'a bien saoulé contrairement à celui-ci et s'avère paradoxalement mieux noté !
Va comprendre, Charles ! Pas de circonstance atténuante pour Zone 414, on casse, on casse !
Et pourtant, à bien y regarder, l'histoire est cohérente, non ? Elle se tient ! Dans la lignée des Anon, Repo Men, Time Code (...) que beaucoup diront moyens mais avec un budget plus important et des réalisateurs affirmés. C'est un premier long, sérieux ! Et avec un budget aussi serré, SON univers proposé n'est pas si repoussant, il faut arrêter. Il est certes un peu trop simple, mais efficace.
Point d'esbroufe, point de blabla, on ne montre pas grand chose en effet de peur de paraître trop ambitieux et de ne pas assurer derrière alors on se contente de rester sur le chemin. Ca manque d'audace, certainement. On reste dans un petit polar d'anticipation intimiste porté par l'excellent duo Pearce-Lutz et des seconds couteaux judicieusement choisis, ce que manifestement on a dû zapper. J'en aurais voulu davantage. Mais là encore, le film prend de la distance. J'aime beaucoup Mathilda Lutz dont je suis de près la carrière. Pour moi, elle se bonifie à chaque fois un peu plus. Une grande actrice en devenir. Elle a un charme fou, et son jeu subtil fait mouche à chaque fois et elle le montre une nouvelle fois ici dans un rôle délicat et bien casse-gueule. Pour moi, elle serait une belle partenaire de Thandiwe Nexton et de Evan Rachel Wood dans Westworld.
Guy Pearce de son côté trimballe à merveille son petit côté "chandlerien", blasé, las, et taiseux, comme le film, d'ailleurs. Pas assez fouillé, dommage.
Taiseux, ce Zone 414. Trop, peut-être. Et la fin m'a laissé songeur et sur ma faim.
Non, désolé, perso, j'ai été agréablement surpris. Et j'ai même ma petite suite dans ma tête.
Je vous la raconte ?

UgoLemasson
7
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le 11 nov. 2021

Critique lue 580 fois

UgoLemasson

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