Le slip zardozien

Mon titre de critique est un peu ironique car il ne faut pas réduire le film à ce fameux slip de toile en froissé-négligé fièrement arboré par Sean Connery, c'est même son unique vêtement avec 2 cartouchières en bandoulière. Bon, ce film vaut plus que ça, mais j'avoue avoir été surpris la première fois que je l'ai vu car j'aime les films de Boorman, de Duel dans le Pacifique à Excalibur, en passant par l'incontournable Délivrance et aussi le Point de non-retour. Aussi, quand j'ai vu l'étrangeté que représentait Zardoz, je suis resté très dubitatif, en me demandant où Boorman avait voulu en venir exactement. D'après un truc que j'avais lu sur le film, Boorman a gardé pour lui toutes les clés sans en délivrer un message clair, mais en se gardant bien de prophétiser l'avenir.
En fait, il a crée une sorte de monde imaginaire qui est une réflexion sur notre société, en se basant sur plusieurs références précises comme la mythologie anglo-saxonne (le titre inspiré par Wizard of Oz), la légende du Graal, le monde moyenageux en général, le sexe... sauf que ça peine quand même à convaincre. On est en droit d'être désorienté par ce mélange d'idées et de symboles qu'on a du mal à décrypter, et par conséquent, j'ai eu du mal à entrer dans cette aventure mythologico-futuriste, où en 2293 se télescopent une civilisation de riches, d'esclaves d'une société en pleine décadence et d'Exterminateurs, brutes armées et commandés par le dieu Zardoz, dont la tête géante flotte dans les airs en assénant des paroles menaçantes. Boorman livre donc un film certes ambitieux, une sorte de fable moralisatrice et sauvage dont la mise en scène est assez imaginative, dommage qu'elle soit employée de manière confuse.