Meta Slasher et Mega Déception

Les pseudo "bonnes idées" ne font pas forcément les bons films, du moins elles ne se suffisent pas en elles mêmes. You Might be The Killer de Brett Simmons s'articule sur une idée assez sympathique puisqu'un jeune semblant coincé dans un slasher des années 80 téléphone à son amie geek et fan de cinéma de genre pour comprendre ce qui lui arrive et tenter de survivre. A mesure de l'échange le jeune homme en vient à se demander si il n'est pas lui même le tueur au masque de bois....

Le concept de départ est donc assez amusant mais aucunement original puisque le méta slasher a tout de même bien explorer les lois du genre depuis Scream jusqu'à The Final Girls en passant par Behind the Mask. Car finalement on est en droit de se demander ce que vient apporter You might be the killer de bien nouveau; et la réponse est rien ... Le film cultive l'art de la citation facile (Vendredi 13 - Les griffes de la nuit - La nuit des masques) et empile les clichés comme les figures récurrentes d'un genre qu'il ne fait que singer sans lui apporter la moindre distance, ni le moindre hommage. Ce récit éclaté à mesure de la mise en place des souvenirs de son protagoniste principal ennuie beaucoup plus qu'il n'amuse et finirait même par devenir agaçant dans ses effets de mise en scène redondants tape à l’œil et passablement gratuits à l'image du bodycount anarchique qui s’affiche à l'écran avec des effets de griffures de pellicule pour faire grindhouse. L'aspect explosé du récit ne masque d'ailleurs que très partiellement l’inconsistance du scénario. Les personnages ne sont que de vagues pantins sans empathie à l'image de Chuck incarnée par Alysson Hannigan qui semble se foutre royalement du sort de son ami presque autant que le script de son public.

Grosse déception donc pour ce petit film que j'espérais tout au plus sympathique. Si vous cherchez un bon meta slasher touchant et foutrement plus réussi je vous conseille vivement The Final Girls de Todd Strauss-Schulsson