Y-a-t-il un français dans la salle ? est apparemment une histoire de politicards pourris, de journalistes vils et de policiers pervers, mais c'est surtout, étrangement, avant tout, une romance fleur bleue. Tout le miracle de Mocky est présent ici : oui, les pourris aussi peuvent tomber amoureux, ce qui fait qu'ils ne sont pas si atroces, et qu'on peut presque éprouver de la sympathie pour eux.
Lanoux est archétype de politicard giscardien, collabo, corrompu et coucheur, et tout va très bien pour lui, merci. La mort de son oncle, qu'il délaissait pourtant, va tout changer. Il doit lutter contre son passé de collabo, et tombe amoureux d'une gamine de 17 ans, fille de cheminot communiste de surcroit. Pour se rajeunir, il va même se teindre les cheveux en roux. Or, en politique, il ne faut jamais tomber amoureux...
La galerie des seconds rôles est ici éblouissante : Dutronc en journaliste fouille-merde, Stevenin (avec des cheveux) en flic complètement barré, Dufilho séquestré, Galabru en coco cocu, Lavanant en femme trahie, et surtout Maillan, la Maillan, en voisine ... épilée de près.
De ce film on voit certes la pourriture du giscardisme finissant, mais on retient surtout la folle romance d'un sexagénaire, qui causera sa perte. Bref un grand, un des plus grands films de Mocky, avec la pâte, au scénario, de Frédéric Dard.
Parmi les aspects un peu négatif, le scénario est quand même abracadabrant, et la prestation de Lanoux finalement un peu en retrait, et prévisible, par rapport au festival des seconds rôles tous complètement déchainés.