Si, à une époque, je me considérais comme la consommatrice lambda, bien de ma génération, je découvre après coup que j'étais en réalité bien loin d'appréhender les affres du star system des années 80... ce documentaire sur une personnalité dont je pensais avoir deviné les grandes lignes vient de m'en faire la démonstration éclatante : si je connaissais toutes les chansons par cœur, j'ignorais totalement les épisodes chaotiques de la vie de la chanteuse. J'avais vaguement retenu le mari brutal et la drogue, mais je m'étais arrêtée là. Ce documentaire assez complet m'a permis de me mettre à la page et je le regrette presque. Les stars ont décidément du plomb dans l'aile. La vacuité de leur existence donnée en exemple au monde entier est un cliché éculé, évidemment, et il suffit d'y penser deux secondes pour deviner que les personnes derrières ces masques rutilants ne doivent pas différer tant que ça du citoyen lambda, mais j'avoue que j'avais oublié d'y penser deux secondes, justement, et que la surface glacée me suffisait amplement. Dommage que ça n'ait pas également suffi aux autres millions de fans qui, apparemment, se sont délectés du feuilleton tragique dans une certaine presse. J'ai beau me dire que ceux qui réussissent à se glisser au sommet des charts et à y rester ont l'habitude d'affronter les foules et leurs marottes toxiques, il n'en demeure pas moi que la petite Whitney a apparemment bien dégusté et que personne n'a pu lui venir en aide. Un de ces destins tragiques qui nourrissent les bonnes biographies et laissent un petit goût amer. Allez, je vais aller me repasser Where do broken hearts go pour me faire pardonner mon insouciance.