White Boy
White Boy

Documentaire de Christopher S. Rech (2018)

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Je n'aime pas ce genre de docu ou des auteurs/réalisateurs de docu construisent leur film comme s'ils avaient tout compris et que tout ce qu'il était possible de savoir se situait dans leur film. Ils ont peut-être raison parfois, mais ça a l'air tellement exclusif parfois, qu'on a l'impression qu'ils se ferment à leur postulat de départ et ne se remettent jamais vraiment en question. Et bien sûr la narration se veut hypocrite en donnant l'impression qu'ils découvrent les faits au fil du film ; par ce procédé on exclut encore plus les autres théories.


Il y a aussi un côté sensationnel que je déteste dans ce genre de docu policier : les intervenants emploient toujours des mots forts, extrêmes, et la liste d'intervenant en elle-même est censée exciter les attentes puisqu'on retrouve entre autres... un tueur à gages ! qui parle à visage découvert. C'est complétement dingue. Alors j'avoue que je n'étais pas hyper attentif tout du long, il se peut qu'une info m'ait manqué, genre le tueur à gage a déjà reconnu ses crimes devant un tribunal et n'a plus besoin de se cacher... n'empêche c'est un truc qui distrait clairement du sujet principal.


La particularité de ce film-ci, c'est qu'on dirait vraiment que l'auteur est raciste ; il ne blâme jamais ouvertement les noirs, mais je ne sais pas, cette conspiration où l'on sent bien que les noirs ne disent pas tout alors que les blancs ne font que réclamer une justice plus égale. C'est peut-être une extrapolation de ma part, je n'ai pas fait de recherche sur le réalisateur, mais en tous cas il y a comme des relents de racisme inavoué en accusant justement les noirs d'être injustes, d'être eux-mêmes racistes.


Alors attention, je ne fais pas partie des gens qui pensent que les noirs ne sont pas racistes et que le racisme n'est qu'un problème de blancs. Non, les noirs peuvent aussi être racistes à tort (ce n'est jamais sympa d'être raciste) ou à raison (dans le sens où c'est une réaction logique vu tout ce que les blancs ont pu leur faire, ils ont bien le droit de les mépriser).


Soit. Le récit se laisse suivre sans trop de soucis ; l'auteur est très académique : il propose de fausses pistes pour mieux diriger son spectateur vers son vrai sujet, ses vraies révélations. En soi c'est malin. Mais en fait c'est tellement pas intéressant. On ne retrouve jamais l'ambiance de l'époque, les interviews servent plus à impressionner qu'à essayer de comprendre le White Boy ou même ces gens qui parlent. C'est très faiblement développé, le genre de docu qui sert surtout à animer une soirée en prenant des positions extrêmes mais qui en fait n'apporte rien philosophiquement ou sociologiquement.


La mise en scène est aussi académique : des intervenants dans des lieux neutres pas très recherchés, des images d'archives assez classiques, quelques photos de famille pour attendrir le spectateur, une musique efficace, un rythme et une ambiance propices à de lourdes révélations. Donc, à nouveau, rien de vraiment intéressant cinématographiquement, c'est juste construit pour créer de l'émotion, aucune réflexion.


Bref, j'ai trouvé le personnage et cette histoire intéressante, mais présentée, racontée, réalisée comme dans ce film, on reste grandement sur sa faim.

Fatpooper
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le 9 sept. 2023

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