Gregg Araki reprend dans ce film l'ensemble des éléments qui ont fait l'identité et le succès de son cinéma: une bande son New-wave irréprochable (avec la participation exceptionnelle du très récemment disparu Harold Budd), une esthétique empreinte de pop-culture très travaillée et un casting pertinent.
Enième ode à la jeunesse, ce film décrit la nostalgie de cette période d'exaltation que le réalisateur cherche à restituer dans son essence depuis ses premiers films. Le film nous piège dans les méandres des banlieues pavillonnaires américaines et nous montre comment l'ennui et la monotonie engendrent les crimes les plus effroyables. La adultes s'enferment dans une vie de consommation et de solitude et la jeunesse exulte dans la beauté de cette soif de vie et de découvertes sexuelles. Regard virginal porté sur le monde, c'est l'ouverture du champs des possibles qui se retrouve ici saisie par la focale de la caméra qui nous montre l'innocence de Kat dans sa quête d'émancipation.
Ainsi, l'histoire d'amour entre Kat et Phil offre un contraste saisissant avec la déchéance des parents de Kat qui ne se supportent plus l'un et l'autre. Néanmoins, la suite de l'histoire révèle très vite des rapports beaucoup plus complexes entre les différents protagonistes (avec cette chute inattendue) qui vient finalement surprendre le spectateur jusque dans ses derniers retranchements. Ce film raconte l'histoire du mouvement ascensionnel de Kat dans la découverte de l'amour jusqu'à la grande désillusion de la fin du film.
Je ne suis d'habite pas très adepte des films à chute, mais il faut bien reconnaitre qu'ici celle-ci permet dessert vraiment le film en faisant ressortir tout le tragique de la situation de Kat qui se retrouve finalement balayée dans ses certitudes les plus affirmées.