What Price Hollywood ? par FrankyFockers
j'ai coutume de dire que les films américains du début du parlant (30 à 33 en gros) sont souvent foireux, parce que, comme ils viennent de découvrir la parole, ils n'ont plus d'yeux que pour ça, au dépend du reste, et beaucoup de films de cette période sont du pur théâtre filmé, comme c'est le cas, pour parler de Cukor puisque c'est le sujet, du calamiteux 'Les Invités de huit heures' de 1933 par exemple. Ici, ô joie, c'est pourtant tout l'inverse. What Price Hollywood est bel et bien un film de cinéma, plein d'idées de mise en scène, d'inventivités qui, à chaque fois, s'associent pleinement au propos. Et ça tombe bien, puisque le sujet du film, c'est précisément le cinéma, et l'ascension d'une jeune serveuse se rêvant comédienne jusqu'en haut de l'affiche (et tous les déboires que ça occasionne, notamment la nuisance des médias). Le film est une belle réussite, d'autant que, lorsque comme c'est mon cas, on vient de lire Hollywood Babylon ou Full Service, on se plait à revoir cet envers du décor - on sait le soufre que draine la personnalité de Cukor - et à lire entre les lignes. Pour la petite histoire, c'est ce film qui a servi de modèle le plus évident à Michel Hazanavicius pour 'The Artist', et c'est, comment dire, flagrant...