Dans la catégorie des films à petit budget, la science-fiction ambitieuse peut déboucher sur des bons petits films, bien gérés, disons conscients de leurs limitations mais qui font bien le taf (par exemple, "Prospect", au hasard, un parmi mille), ou alors sur des films comme "We've Forgotten More Than We Ever Knew" qui explosent littéralement en vol à cause d'intentions stratosphériques écrasées par une absence de sérieux dans le traitement.


Un homme et une femme errent dans des territoires vraisemblablement hostiles et sauvages, on ne sait rien du contexte et on n'en saura rien de plus à la fin. La planète semble dépeuplée et on ne saura jamais pourquoi. Ils sont en stress et on ne voit pas trop pourquoi. C'est un exercice de style très prétentieux avec un message que les auteurs ne souhaitaient pas délivrer de manière intelligible, y préférant un univers pétri de symboles et de références. On n'y comprend rien, du moins on ne voit pas plus loin que là où Thomas Woodrow impose ses œillères, le scénario évolue dans un brouillard volontaire vraiment pas agréable, avec une série de petits trucs qui ne servent qu'à produire des effets très tape-à-l'œil, à l'instar des miroirs qui révèlent une autre réalité (mais à quoi ça sert honnêtement, pour être utilisé de la sorte, c'est vraiment ridicule).


On sent que petit à petit le sujet de la métaphore du couple émerge, l'homme tente de dominer la femme en lui imposant ce mode de vie, avec de faux objectifs, mais c'est très fade et inintéressant. Le film essaie de cacher sa vacuité sous une tonne de mystères qui ne sont que du toc. Le bâtiment étrange au milieu de la forêt avec bouffe et eau à volonté, le troisième personnage qui semble pétrifié sans être mort comme potentielle partie d'un triangle sentimental, tout cela fait partie d'un ensemble qui carbure à la poudre aux yeux et qui se complaît dans son ton sentencieux et sa configuration à base de mystère très peu engageants. Grosse déception, typique de ces films qui perdent l'équilibre entre contenu et emballage.

Créée

le 14 févr. 2024

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Morrinson

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