« Celui qui rompt l’équilibre sera puni ».

Attention cette critique contient des spoilers non affichés.


La première chose qui frappe dans Wasted on the young, c’est la qualité de la réalisation et ceux dès les premiers plans. Une caméra aérienne et tout en apesanteur qui peut rappeler certains procédés d’Elephant des Gus Van Sant. Cependant si Van Sant utilisait ce procédé pour renfermé les adolescents dans une bulle protectrice et apaisante avant une mort inévitable, Wasted the Young utilise cette astuce pour accentuer le côté irréel de son long métrage mettant ainsi en exergue le refus d’accepter la réalité et notamment celui de n’être qu’un pantin au main d’un homme tout puissant qui régit la vie de l’ensemble de ses adolescents : Zack.


Ce personnage est l’antagoniste du film et domine de son « royaume » (la villa) l’ensemble de ses « sujets ». Le beau gosse sportif et bourré de pognon dans le cadre du film. Cela me permet ainsi de parler du seul gros défaut du film à mon sens c’est son scénario. En effet si l’ensemble est parfois irréaliste et les personnages manquent dans l’ensemble de consistance et si les stéréotypes sont évités de justesse, on peut facilement dire que les personnages sont des archétypes du bien et du mal. Cependant cela ne me gêne pas vraiment pour une raison qui sera évoquée plus tard. Au niveau des acteurs la plupart assure leur rôle en tant « qu’archétype ». Alex Russell (Zack) est un salaud fini. Adelaine Clemens (Xandrie) joue très bien son personnage « sans vice ».


Enfin mention spécial à Olivier Ackland (Darren) très bon dans un personnage à double visage. Les personnages secondaire sont un peu moins bien traités et le sur jeu est malheureusement parfois présent (le bras droit de Zack en est le plus bel exemple). On peut également que la BO rock du film apporte un plus non négligeable au film en apportant davantage de punch au scène. Cependant comme je l’ai mentionné plus haut je disais que les personnages archétypes ne me gênent pas dans ce film en particulier pour ce film pour une raison simple.


Et si Wasted on the Young était la réadaptation de la bible au niveau adolescent et plus précisément de la mort de Jésus ? Remplacer Zack par Ponce Pilate, Xandrie par Jésus et Darren par « Dieu » ou du moins la justice divine et finalement obtient une œuvre à deux niveaux de lecture. On va donc refaire l’histoire sous cet angle pour comprendre mon raisonnement. Zack est le chef de file du lycée, il organise les soirées, il est respecté par tous et n’hésite pas à écraser ceux qui lui feraient de la résistance. Ponce Pilate est gouverneur de Judée.


Il domine donc lui aussi son territoire est n’hésite pas à utilisé la force pour que l’équilibre règne en maître dans sa province. Zack commet malheureusement l’irréparable dans une soirée et viole Xandrie lors d’une soirée alors que celle-ci est inconsciente. Conscient de ses actes il cherche néanmoins à protéger l’équilibre qu’il a instauré et réfute les accusations qui pèsent sur lui. De plus la plupart des étudiants amateur en ragot en tout genre répandent la rumeur et c’est bien ses rumeurs et la passibilité de Zack qui entraîne son suicide.


Dans la bible Ponce Pilate ne voulant pas s’opposer à la foule qui veut la mort de Jésus, décide de se laver les mains de sa future mort par crucifixion pour préserver l’équilibre de sa province laissant la foule incapable de voir la vérité et ainsi tuer un être pur et sans vice tout comme Xandrie dans le film. Ce suicide en tant que martyr de Xandrie transforme alors Darren. Ce dernier incapable avant cet événement de s’opposer à son « Frère », va alors rompre l’équilibre qu’a installer Zack dans cette ville et va renverser le cours des événements.


En diffusant la vidéo du viol il rétablit la vérité que tout le monde s’obstinait à renier. D’ailleurs Darren pardonne presque au « pêcheur » qui sont complice du crime de Zack. Ainsi Zack exprime ses quatre vérités à l’une des filles du groupe de Zack comme quoi elle n’est qu’une salope et qu’en réalité tout le monde n’en a rien faire d’elle ce qui inverse les rapports de dominant/dominé du film. On peut d’ailleurs affilier ce personnage à un genre de Juda puisque c’est elle qui a mis des produits dans le verre de Xandrie au début du film ce qui aura pour effet d’enfoncer cette dernière dans un état de coma. Zack la violera ensuite pendant son sommeil.


Quant au bras droit de Zack adepte de la baston il sera pris à son propre jeu en se prenant une bouteille de verre en pleine tête par Darren qui décide cependant de ne pas l’abattre. Finalement à la fin du film Darren ligote Zack endormi à cause du produit qui avait endormi Xandrie au début du film (l’arroseur arrosé). Il laisse alors le choix aux lycéens conscients à présent de la réalité, de voter pour une mise à mort de Zack ou non. Tous votent oui et Zack est abattu. Dans le cas de Ponce Pilate la foule ce retourne contre lui après que ce dernier ai envoyé ses hommes protéger des objets qui aurait appartenu à Moïse sans éviter un bain de sang pour préserver l’équilibre la encore.


Ce dernier doit répondre de ses actes à Rome mais n’y parviendra jamais préférant se suicider (même si on sait peu de chose sur sa mort c’est la supposition des historiens). La encore c’est bel et bien le peuple qui était à la base avec lui qui l’entraîne dans sa chute. Tout cela n’aurait pu être qu’une coïncidence que je n’aurai jamais relevé en plus tant c’est du détail. Cependant en salle de classe le mot de « dieu » est prononcé plusieurs fois pendant les cours, Xandrie dit plusieurs fois à Darren que c’est une martyr tout comme Jésus et meurt en tant que tel sans aucun acte de violence.


Mais à mon sens elle explique cette fameuse phrase du film. « Celui qui rompt l’équilibre sera puni ». Au final alors que Zack voulait à tout prix préserver l’équilibre de sa stature, c’est bien lui qui rompt cet équilibre à cause de ses choix et de son inaction. Finalement je disais que les personnages sont des archétypes et que cela ne me gênait pas dans le film car la bible a des personnages qui sont des archétypes. Du coup les facilités scénaristique et les personnages presque clichés ne sont pas gênant car après tout une histoire universelle à ses facilités pour qu’elle soit comprise de tous. Cela concorde également avec cette caméra en apesanteur.


Au final Wasted on The Young est un film très bien réalisé percutant et à double sens de lecture (à mon sens) très légèrement gâché par des facilités scénaristique à mon sens voulu. Il est également possible que ma théorie soit totalement fausse du coup je ne mets pas 9 préférant le 8/10. Je terminerai en paraphrasant une phrase que j’ai lu sur la personnalité de Ponce Pilate (oui je me suis documenté pour pas écrire des fantaisies) et qui va peut être dans mon sens de lecture du long métrage : « Pilate est une figure historique qui hante notre imagination. Les uns voient en lui un saint, les autres la personnification de la faiblesse humaine, l’archétype du politicien prêt à sacrifier un homme au profit de la stabilité. »

KS-1695

Écrit par

Critique lue 457 fois

2
2

D'autres avis sur Wasted on the young

Wasted on the young
simoncopyright
7

Adolescence programmée

C’est 2 frères qu’ont pas la même mère mais plein de blé, qui partagent leur passion pour nager mais pas leur casier. L’ainé c’est le beau gosse de l’université, il a autant d’abdos que de respect...

le 30 nov. 2017

1 j'aime

Wasted on the young
Fabio-R
7

Critique de Wasted on the young par Fabio R.

Un film dans lequel apparemment dès qu'on devient adulte, on disparaît puisque durant tout le film, on n'en voit pas un seul. Un choix du réalisateur surement pour montrer l'importance que peuvent...

le 13 août 2015

Wasted on the young
Adinaieros
5

Young Australians

La brochure du NIFFF 2011 comparait le film au Social Network de Fincher. Oui, bon alors là non, faut pas faire ça les gens, ça aide pas les films de les comparer à des bombes. Pas que Wasted on the...

le 11 juil. 2011

Du même critique

Equals
KS-1695
7

Quand le rouge flamboyant efface le bleu acier.

Attention, cette critique contient quelques spoilers. Beaucoup de spectateurs ont comparé Equals avec THX 1138 de Georges Lucas. Ne l’ayant pas visionné je vais tenter de faire des rapprochements...

le 4 août 2016

13 j'aime

3

Une femme de ménage
KS-1695
7

Le dominé.

Assez surpris de la note relativement moyenne du film car si le fond est certes assez classique on ne peut pas dire de même pour la forme relativement intéressante. Le procédé en réalité est très...

le 9 sept. 2015

12 j'aime

11

Piano Forest
KS-1695
7

L'imitation contre la personnalité

Le riche contre le pauvre, le travail acharné contre le talent naturel, voici la confrontation que nous propose Piano Forest. J’ai beaucoup de mal avec le début c’est mal amené et cliché au possible...

le 18 janv. 2015

8 j'aime