Trust her

Avant d'écrire un petit texte imprévu mais honnête, simple et attentionné sur ce "Waitress", je vous remercie de ne pas oublier cette si belle nana qui s'était fait connaitre au mi-temps des 90's grâce aux films de Hal Hartley alors très "à la mode", ces rares et foudroyants moments entre Godard et un Woody Allen middle-class s'appelaient "The Unbelievable Truth", "Trust Me" ou encore "Simple Men". Consacrés par l'intelligentsia du moment(Les Inrocks, Le Monde et Télérama entre autres...), ce cinéaste ne passe désormais plus par le circuit de distribution actuelle et semble franchement méconnu. Pourtant, sa carrière et sa singularité d'alors, apparemment officiellement "morte", se poursuit toujours, puisqu'il continue de réaliser, écrire, voire même aussi produire.
Le drame de ce premier et dernier film tendre qui fut réalisé par Adrienne Shelly en personne, devant et derrière la caméra en 2007, n'est plus une fiction mais une horrible réalité.
Ce gentiment décalé "Waitress", n'a eu quasiment aucun écho critique en France(pas de diffusion en salle en plus et si peu de chroniques pour le DTV), pourtant j'avais trouvé ce premier long-métrage personnel et assez touchant, comme un Woody Allen hors du comas actuel, avec des subtilités de situations et de réparties que je ne trouvais jusque là uniquement chez John Hugues.
Sans ironie acide, cette fausse bluette idiote aux couleurs vives, nous donne à voir un très beau portrait de femme "normale", dans lequel nous, men & women de 2021, pouvons nous reconnaître dans ces moments de vie qui ont désormais disparus.
Adrienne Shelly a été assassinée chez elle en 2006. Née en 1966, elle avait pile 40 ans. Le testament involontaire qu'est finalement devenu "Waitress", nous laisse comme le souvenir d'émotions solaires détruites et perdues. Quant à l'esquisse d'histoire d'amour du film, je la trouve juste et émouvante, tour à tour drôle et gênée, même si on peut davantage l'apprécier avec les années qui tracent et le coeur mieux protégé, quant la quarantaine s'installe...
Merci pour tout Adrienne, j'étais très "amoureux" de toi étudiant quand je découvrais les derniers Hal Hartley au cinéma, parce qu'ils étaient alors distribués et diffusés. Il m'était donc possible de "t'aimer". Je ne peux ni ne veux t'oublier, ma petite "Shelly"...
Dont acte.