Aujourd'hui, on reprend les films de Fantasy alliant éléments de fantasy pure et codes chevaleresques, offrant un résultat quelque peu étonnant dès l'instant où l'on est habitué à ne pas entendre parler de christianisme au sein de ce type de production, même si cela demeure toujours aussi intéressant - il va sans dire. Voltan le Barbare - qui a la particularité en français de donner le nom de l'antagoniste alors qu'en anglais, l'on donne le nom du héros avec le titre Hawk the Slayer ; c'est original ! (cette joie des traductions drastiquement différentes) - est un film que j'aurais tendance à placer au sein de la Med-Fan malgré des éléments, comme déclaré précédemment, de Fantasy pure à l'image des elfes, des nains ou des "seigneurs des ténèbres". Un film qui tente bien des choses et que beaucoup voit, non sans raison, comme un nanar. Voilà ce que j'en dis !


Nous suivons les aventures de Hawk - pas Voltan comme l'annonce le titre trompeur - qui est engagé par défendre un couvent dont l’abbesse a été kidnappé par le fameux Voltan.
Pas plus de spoil !


Pour ce qui est de l'histoire, on demeure sur un schéma somme toute très basique malgré une approche assez originale. Une bonne première partie du film, outre l'introduction qui dévoile le personnage principal, va se tourner autour d'un des futurs compagnons de Hawk et c'est par ses yeux que l'on va comprendre les débuts d'intrigue. Autrement, l'histoire reste simple : un héros est demandé pour protéger des personnes, ledit héros rassemble des compagnons pour la bataille, la bataille a lieu et tout est bien qui finit bien, ou presque. Ainsi, le film ne brille pas forcément par son ingéniosité et son imagination scénaristique. Cependant, si l'on peut décrire ces éléments d'intrigue comme cliché, force est de constater qu'il s'agit de clichés tout bonnement honorable, ne laissant à aucun moment le spectateur s'ennuyer de ce qu'il regarde, même si certains événements (minimes) peuvent aisément interroger. Une histoire assez bien découpée qui surprend peut-être uniquement la première demi heure et qui devient rapidement imaginable, sans grand rebondissement si ce n'est dans la mort de certains personnages (c'est véritablement le point qui surprend le plus, d'autant plus lorsque l'on pense avoir saisit l'ambiance épique mais bonne enfant de ce film). De ce fait, l'histoire est honorable malgré un manque de créativité.


Concernant les personnages, on observe des acteurs, peut-être pas de qualité mais qui font remarquablement leur travail. Une bonne partie des figures dévoilées, si elles ont un temps soit peu du mérite et de la substance, attirent de l'empathie ou de l'intérêt. Pour commencer avec le héros et ses adjuvants, on est sur de la compagnie bien sage, bien cadrée, bien cliché aussi mais bon... Cliché ne signifie pas forcément mauvais visionnage. Hawk est à l'image du héros inébranlable et protecteur, il en impose et ça se ressent. Lui et son épée magique (dont l'esthétique et la naissance méritent un salut en un sens) possèdent une histoire intéressante. Pour ce qui est de ses compagnons, on retrouve un manchot, un géant à l'âme d'enfant (malgré certaines actions violentes), un elfe, un nain et une sorcière aveugle (qui m'a beaucoup fait penser à la Gardienne du feu dans le jeu vidéo Dark Souls 3, quand bien même la ressemblance est très rapide). Chacun est admirable à sa manière et possède une entrée en scène sympathique et qui donne le ton ainsi que les traits de caractère de ces derniers. Concernant les antagonistes, là aussi on est sur du commun sans pour autant que cela décevant au possible. Voltan, grand méchant du film pour rappel, est charismatique et possède un style certain. Dans l'ensemble, on adhère assez aisément aux personnages.


Pour les effets spéciaux, ça se gâte un peu. Dans l'ensemble, on peut dire qu'ils sont convenables. L'un des principaux problèmes est la volonté de proposer quelque chose d'un peu gourmand. En effet, pour caractériser les tirs extrêmement rapides de l'elfe, il a été décidé de prendre deux séquences : une où l'arc est bandé et une où la flèche est décochée pour pouvoir les copier-coller à la suite, donnant l'illusion d'une vélocité extrême. Le problème, c'est que les éléments d'arrière plan bougent aussi et lors du copier-coller, ça se voit qu'il y a trucage. L'idée est fort appréciable, l'astuce... astucieuse mais le rendu est quelque peu à moquer, du moins fait-il sourire. D'autant plus que le même procédé est utilisé pour l'arbalète à répétition (qui est une excellente idée soit dit en passant) du personnage manchot. Et comme l'on bataille assez régulièrement, notamment en deuxième moitié de films, ces faux raccords sont tout sauf discret et on ne peut s'empêcher de les relever. Les autres problèmes sont plus mineurs dirons-nous mais toujours aussi voyants. Tout d'abord, les disparitions dans une explosions de fumée : certes, c'est vieux mais efficace sauf que on voit la supercherie. Les sortilèges de la sorcière, notamment un en particulier, ne laissent pas dupes et, peut-on le signaler, sont un peu ridicules malgré, une fois de plus, des idées intéressantes (à voir si les moyens matériels en 1980 ne permettaient pas mieux). On peut également placer ici les brumes qui apparaissent à plusieurs scènes, offrant une petite ambiance sympathique : ce n'est absolument pas géré, ce qui fait que la scène dévoilée est, la plupart du temps, totalement cachée derrière un épais écran de fumée, ce qui est plus que dommage. Pour résumer, on a de bonnes idées mais des réalisations qui laissent à désirer.


Pour les combats, on a pu en dire quelques mots, du moins indirectement, précédemment mais avec les montages de tirs à l'arc ou à l'arbalète, on aperçoit de nombreux faux raccords durant les scènes d'affrontements et le fait que l'on utilise parfois les mêmes cadres d'impact pour matérialiser tout ça n'aide pas forcément à s'immerger complétement. Pour le reste, c'est fluide et dynamique. On regrettera peut-être le surjeu pour les derniers souffles, un peu trop bruyants.


Pour les lieux et paysages, on accueille pour les différents endroits fortifiés ou habités des fonds peints. Ça se voit, certes, mais le rendu est intéressant. Autrement, nous sommes en forêt une partie du temps d'écran.


Concernant la musique, on a le droit à de l'originalité mais dans une sauce Le Roi Arthur : La Légende d'Excalibur ou Warhammer : The End Times - Vermintide. Grosso-modo, atypique, impressionnant la première fois que l'on entend le thème principal mais surtout en décalage complet avec le genre du film qui, à certains moments, nous sort complétement de notre divertissement. Malgré tout, je salue la performance.


Voltan le Barbare n'est pas un si mauvais film, il se débrouille parfaitement bien à vrai dire avec ses trouvailles intéressantes et ses choix atypiques. Néanmoins, on demeure sur des éléments vus et revus, même en 1980 pour du Med-Fan. De plus, certains choix artistiques et esthétiques sont plus que critiquables. Cependant, on reste sur un divertissement agréable qui nous maintiendra éveillé pour une petite heure. Le côté un peu kitsch donne également pas mal de saveur. Quoi qu'il en soit, je recommande son visionnage car il mérite une certaine attention, ne serait-ce que pour se forger un avis pertinent.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 25 nov. 2020

Critique lue 212 fois

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PhenixduXib

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