Mieux vaut tard que jamais encore une fois. Premier film de Godard pour moi.
J'avais vu des extraits de ses films il y a deux ans en cours et je ne me sentais pas prête, j'avais peur d'être à côté de la plaque et de tout rater. Le temps est venu, et j'ai bien fait d'attendre, d'avoir laissé mijoté tout ça pour me retrouver devant le 3e film de Godard, pas le plus compliqué non plus (je pense).
C'est comme apprendre à conduire, si on nous met direct sur l'autoroute on risque fort d'être tétanisé, voire dégouté. J'ai pris une route tranquille, dans une salle archi pleine.
Sans parler technique, puisque ce sont des choses qu'on remarque forcément (son, montage), je vais plutôt parler de ce qui s'est passé dans ma tête pendant cette heure et demie. (dialogue avec moi-même:)
- Ah merde j'entends rien de ce qu'elle dit...en fait c'est surement fait exprès...
Oui ça l'est, surtout quand plus tard au 11e tableau on l'entend si bien parler de la parole justement.
Cet échange avec le vieux m'a bouleversée, je crois même que j'ai pleuré. Je crois même que je vais réécouter si je peux ce passage, ou sont dites des choses si vraies. "A vingt ans on ne sait pas ce qu'on aime, enfin des bribes", parler serait comme une vie après la mort du silence, "Pourquoi devons-nous parler?" etc...
- Pourquoi les gens sont si pauvres aujourd'hui? pauvres financièrement mais surtout intellectuellement?
Je ne peux pas répondre à ce pourquoi, mais c'est vrai qu'on perçoit dans ce film une aura à tous les personnages (et non personnages), en peu de mots ils parviennent à nous transmettre leur richesse, alors qu'aujourd'hui dans la rue je ne croise pas tout ça. Problème d'époque ou juste différence réalité-fiction?
Et cette fin qui ne nous donne pas le temps.
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